Pierre-Luc Lafrance
Une trentaine de personnes se sont réunies dans la bibliothèque de l’École Émilie-Tremblay le 25 septembre pour assister à l’Assemblée générale annuelle de la Commission scolaire francophone du Yukon. Par contre, la majorité n’était pas là pour entendre parler d’états financiers ou même le rapport du président ou de la directrice générale. Les gens étaient sur place pour en savoir plus sur les consultations concernant la construction d’une nouvelle école secondaire.
Des dossiers importants sur la planche
D’entrée de jeu, le président Ludovic Gouaillier a reconnu qu’il s’agissait d’une année de transition. « Il ne s’agit pas d’une exagération ou d’un lieu commun. L’exemple le plus criant, c’est que les gens assis à la table n’étaient pas là l’an dernier. » Il faisait alors référence à la directrice générale Natascha Joncas, aux commissaires Jean-Paul Molgat et Jean-Sébastien Blais ainsi qu’à lui-même. « On a dû procéder au renouvellement de la fonction de directeur général deux fois au cours de l’année. Il a fallu assurer une période d’intérim à l’interne. Notre première tâche a été de trouver quelqu’un de façon intérimaire. Puis, en juin, on a appris que Lorraine Taillefer ne reviendrait pas. » M. Gouaillier a tenu à remercier l’ancienne directrice pour ses années de loyaux services et pour l’énergie qu’elle a apportée dans ses différents dossiers. Par contre, son départ a obligé les commissaires à refaire le processus de sélection.
Résultat, les commissaires élus l’automne dernier (rappelons qu’à part Danielle Daffe tous les autres membres du conseil sont nouveaux en poste) ont couru après leur queue lors de la dernière année. D’autant plus que deux dossiers importants étaient sur leur table de travail : la construction d’une nouvelle école et le procès avec le gouvernement territorial.
Pour le moment, les priorités sont de poursuivre le processus de révision des politiques et du modèle de gouvernance afin d’adopter une approche basée sur les résultats. Le but de cela est d’assurer une pérennité en mettant en place des processus qui font en sorte que les projets ne sont pas portés seulement par un individu, et que s’il y a des changements de personnel ou de commissaires, les nouveaux arrivants pourront continuer les projets. Cela devrait aussi assurer une plus grande imputabilité puisque les rôles seront mieux définis. Enfin, cela devrait permettre une plus grande transparence. De plus, malgré l’échéance du procès qui approche (la cause devrait être entendue en janvier et la Cour suprême a six mois pour rendre son verdict), la Commission scolaire veut continuer le dialogue avec le gouvernement pour en venir à une entente. « Vaut mieux prendre une entente à deux que de se faire dire par une troisième personne, le juge, quoi faire », soutient M. Gouaillier. La CSFY veut aussi poursuivre ses ef
forts pour convaincre le gouvernement d’adopter une politique d’encadrement linguistique et culturelle. Pour M. Gouaillier, cette question dépasse le contexte du recours judiciaire.
L’autre grand objectif est de terminer le processus de consultation portant sur la construction d’une nouvelle école secondaire. Le rapport final (qui est accessible sur le site Web de la Commission scolaire) a été approuvé et les conclusions seront transmises au ministère de l’Éducation. Le président tient toutefois à tempérer les attentes à ce sujet : « Pour nous, les consultations n’étaient pas un prélude à la construction, mais bien un prélude à la négociation. On sent une volonté du gouvernement qui reconnaît que l’école actuelle craque. Il y a de l’ouverture, mais on ne peut pas donner d’échéance, pour le moment, aucun argent n’a été versé. »