Pierre-Luc Lafrance
La centrale électrique fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL) ne sera pas prête avant le mois de mars. Dans un premier temps, on prévoyait que la nouvelle centrale serait opérationnelle pour le début de l’hiver, mais le projet a été plus long à démarrer que prévu.
Le 7 juillet, le gouvernement du Yukon a donné son accord au projet d’Énergie Yukon. Cinq jours plus tard, les travaux ont commencé dans le secteur du camping Robert Service. On parle d’un budget total de 41 millions de dollars et, selon Énergie Yukon, 18 % de cette somme serait investie localement.
Concrètement, Énergie Yukon souhaite remplacer deux génératrices au diesel par des appareils qui fonctionnent au GNL. Un troisième générateur devrait être ajouté en 2016. Selon les estimations d’Énergie Yukon, le remplacement des appareils désuets permettrait d’économiser trois millions de dollars annuellement.
Une situation de dépendance?
Pour le militant français Christophe Cérès, ce projet est typique des projets du passé, car au lieu d’aller vers l’indépendance énergétique, on se met en situation de dépendance. « Non seulement ce projet est dangereux, car il est beaucoup trop près du barrage, mais en plus, il est hasardeux sur le plan économique. En ce moment, le gaz n’est pas cher, car le marché est inondé, et pas seulement par le gaz de schiste américain. Alors, à court terme, il y a une économie, mais ce ne sera pas le cas dans cinq ou dix ans. On a investi dans une infrastructure qui oblige à utiliser du gaz. La prochaine étape sera de fracturer pour puiser du gaz ou l’importer et devenir dépendant de l’offre et de la demande. Pendant les vingt prochaines années, vous serez dépendant du gaz, peu importe son prix. Et c’est un piège que l’on voit partout dans le monde. »
M. Cérès va même plus loin en soutenant qu’avec ce type de projet, on crée un besoin là où on avait déjà une solution. « La centrale crée un problème de dépendance énergétique alors que le Yukon est déjà riche en énergie renouvelable. »
Vous pouvez lire une entrevue complète avec M. Cérès, un militant français actif au sein de plusieurs groupes contre le gaz de schiste dont « Non au gaz de schiste Val de Drôme », dans notre édition papier.