Marie-Hélène Comeau
Le Centre des arts du Yukon doit changer son système de son afin de s’adapter aux nouvelles technologies. Pour y arriver toutefois, il devra compter sur la générosité de la population yukonnaise.
Les coûts des changements à apporter à la salle de spectacle s’élèvent à près de 300 000 $. Mais avant de cogner aux portes des bailleurs de fonds territoriaux et fédéraux, le Centre des arts du Yukon doit fournir le tiers des fonds nécessaires, soit 90 000 $, d’où le lancement de la campagne de financement qui a débuté en février dernier.
« Pour l’instant, la réponse du public est formidable. Nous avons bon espoir de pouvoir amasser la somme nécessaire d’ici le printemps prochain. Tout le matériel impliqué dans le transport du son de la scène jusqu’aux oreilles des spectateurs doit être changé », estime Al Cushing, directeur du Centre des arts du Yukon en poste depuis sept ans. « Je savais déjà à l’époque en rentrant dans mes nouvelles fonctions que ce changement devait avoir lieu. Il faut dire que plusieurs salles de spectacles font face à la même réalité que la nôtre. D’ailleurs, une grande majorité d’entre elles au pays ont été construites dans les années 1960. Elles en sont donc à leur deuxième vague de changements technologiques », spécifie Al Cushing qui aimerait que les travaux puissent se faire à l’été 2016. Les travaux estime-t-il, devraient s’échelonner sur cinq mois et nécessiter la fermeture du Centre pendant trois semaines tout au plus.
Le Centre des arts du Yukon a ouvert ses portes en 1992. L’équipement analogique qui a alors été installé répondait aux normes de l’époque. L’analogie, née avec le début de l’électricité, a toutefois atteint ses limites dans les années 1980.
« Tout notre système repose principalement sur un système analogique, que ce soit de la prise de son avec les micros jusqu’à sa sortie par les haut-parleurs en passant par la console de sons », explique Al Cushing.
Il y a cinq ans, le Centre a commencé à apporter des changements à la console de son pour la rendre numérique. Ce changement toutefois nécessite maintenant une conversion entre l’entrée et la sortie du son dont le système est toujours analogue.
« L’équipe du Centre des arts en ce moment fait des miracles », confie Al Cushing.
La prise de son d’un orchestre, d’un groupe de musique rock ou d’une pièce de théâtre, on s’en doute, varie grandement. Toutefois, lors de la construction des lieux, la technologie mise en place à l’époque ne permettait pas ou peu de flexibilité. Pour chaque événement, l’équipe technique doit depuis 20 ans doubler d’ingéniosité pour trouver des solutions en déplaçant continuellement les haut-parleurs. Malgré tous ces efforts, le son qui arrive aux oreilles des spectateurs varie grandement d’un endroit à l’autre de la salle.
« Avec les changements que nous voulons apporter, peu importe où les gens seront assis, le son sera le même. La technologie existe maintenant pour permettre ce transport uniforme du son pour de petites salles comme la nôtre à coût raisonnable », explique Al Cushing. « De plus, cette nouvelle technologie permettra à tous les spectateurs d’avoir accès à un système d’aide à l’audition, alors qu’en ce moment, seulement deux personnes par spectacle peuvent en bénéficier », spécifie-t-il.
Les prochains mois seront consacrés principalement à la campagne de financement. Dès que l’objectif sera atteint, le travail se concentrera vers les paliers gouvernementaux.
« Le Centre des arts du Yukon est un endroit merveilleux et de grande qualité qui a bien été entretenu depuis sa construction. Il est important de continuer dans cette voie », confie Al Cushing.
Les gens qui désirent faire un don peuvent se rendre au Centre des arts du Yukon ou passer par le site Web canadahelps.org sous l’onglet Yukon Art Centre Fundation.