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le Jeudi 15 mai 2014 9:31 Scène locale

Terres contestées au pied des falaises de Whitehorse

Le terrain controversé de la rue Ogilvie dans l’ancienne partie du centre-ville de Whitehorse connu sous le nom « Old Town ».  Photo : Janice Durant
Le terrain controversé de la rue Ogilvie dans l’ancienne partie du centre-ville de Whitehorse connu sous le nom « Old Town ». Photo : Janice Durant

Janice Durant

Deux terrains vides au pied des falaises sur la rue Ogilvie à Whitehorse font l’objet d’une controverse depuis quelque temps. Ces terres font partie d’une série de terrains qui ont été jugés instables dans les années 1970 et d’où les résidents ont dû quitter les lieux après un glissement de terrain.

La ville de Whitehorse a acheté les maisons à juste valeur marchande quand ces terrains ont été jugés trop dangereux pour y vivre, et la plupart des gens sont partis s’installer ailleurs. Depuis ce temps, des études ont prouvé qu’il n’y a plus de danger.

« Nous avons été surpris et déçus d’apprendre que la ville de Whitehorse a voulu vendre ces terrains », nous dit Sally Wright, représentante du groupe « Escarpment Parks Society ». Cette société qui s’occupe de créer des espaces verts au pied des falaises, avait tenu pour acquis que ces espaces demeureraient publics comme les autres et prévoyait la création d’un nouveau parc avec des jardins en terrasse. Mais la décision de vendre les terrains fut prise, et ce, même après vive opposition. « Je suis d’accord avec l’idée de la densification du centre-ville au besoin, explique Mme Wright, mais la privatisation des endroits communs, je m’y oppose fermement. »

Une résidente du quartier, Mme Élizabeth Savoie, avoue être stupéfaite par la décision de la ville de Whitehorse qui a voté à 4 contre 3 pour privatiser et vendre ces terrains zonés résidentiels commerciaux, contrairement au reste de cette région de zone résidentielle surnommée « Old Town ». « C’est une décision qui aura des répercussions à vie pour nous, les citoyens », explique Mme Savoie qui s’inquiète à l’idée de voir un bâtiment de six étages ou un commerce s’ouvrir devant sa propriété et briser d’un coup le style du quartier.

Mme Wright remarque qu’avec un prix qui frôle les 400 000 $, ce ne sera sûrement pas abordable d’y construire une simple résidence, ce qui appuie la rumeur qui circule qu’il existe déjà un plan pour la construction d’un édifice de six étages.

« Je ne sais plus quel langage on peut utiliser pour qu’ils comprennent, ce doit être juste une question d’argent. » dit Mme Savoie, découragée de ses communications avec la Ville de Whitehorse. De son côté, Mme Wright a elle aussi assisté à plusieurs réunions. « Il y a d’anciens résidents de la région qui m’ont demandé de représenter leurs intérêts parce qu’ils apprécient les endroits publics, mais n’ont plus l’énergie de se battre – ils sont vieux maintenant. » Mme Wright a noté qu’à ces réunions, aucune personne ne s’est levée pour appuyer la vente de ces terrains.

En entrevue, le conseiller municipal John Streicker avoue que la situation a créé des tensions, surtout parmi les anciens résidents. Une proposition d’offrir les droits de préemption aux anciens propriétaires a fait surface, mais a été rejetée. Le conseil municipal se penchera plus tard sur la question de stipulations sur la vente de ces terrains, mais la décision est prise : les terrains seront vendus.