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le Mercredi 16 avril 2014 9:44 Scène locale

Zero Waste : vers une planète sans déchets

Adepte depuis plusieurs années de la philosophie d’« aucun déchet », l’École Émilie-Tremblay encourage le recyclage et le compostage. Avec un petit pot de compost dans chaque classe, les étudiants sont fiers de collaborer. Crédit photo : Janice Durant.
Adepte depuis plusieurs années de la philosophie d’« aucun déchet », l’École Émilie-Tremblay encourage le recyclage et le compostage. Avec un petit pot de compost dans chaque classe, les étudiants sont fiers de collaborer. Crédit photo : Janice Durant.

Janice Durant

Zero Waste est une démarche positive misant sur une société sans gaspillage et sans déchets.

Selon l’Alliance internationale Zero Waste, le dialogue a débuté lors d’une conférence à Genève en 2002, où cette idée d’éliminer complètement les déchets a semblé bien innovatrice parmi les discours fixés sur les incinérateurs et les dépotoirs comme unique solution proposée pour gérer les ressources désuètes.

Au Yukon, Kristina Craig travaille actuellement à partager l’idée du Zero Waste. En entrevue, elle explique qu’il s’agit d’une philosophie qui vise à porter le regard sur les ressources que nous consommons, pourquoi nous les consommons et comment nous nous en débarrassons. Elle précise que le cheminement des ressources doit être vu de façon cyclique et non pas linéaire. C’est-à-dire que les matières que l’on utilise pour faire des objets doivent, pour compléter le cycle après avoir été utilisées, être transformées de nouveau en ressources, soit par le recyclage, par le compostage ou en les réutilisant.

Un des experts présents à la conférence de Genève, Dr Paul Connett renchérit les propos de Mme Craig dans un reportage vidéo de Raven Recycling (filmé lors de sa visite au Yukon en 2012) : « Zero Waste reconnaît que les déchets ne sont que des ressources à la mauvaise place. Si on regarde de près dans nos poubelles, on n’y trouvera pas de déchets, seulement du papier, de la vitre, du métal, des restants de nourriture, du plastique. Et ce ne sont pas des déchets! C’est seulement quand on mélange toutes ces substances que cela devient des déchets. »

Le Dr Connett explique que Zero Waste doit combiner la responsabilité communautaire avec la responsabilité industrielle pour en venir à minimiser le plus que possible la quantité de déchets qu’on envoie au dépotoir. « Zero Waste commence avec ceci, » dit-il en nous montrant ses dix doigts. Après la séparation des ressources, s’il reste quelque chose, c’est là qu’il faut voir du côté de l’industrie pour établir des changements sur le plan de la conception et de la fabrication d’objets afin de rendre tous les produits recyclables, biodégradables ou réutilisables.

Mme Craig admet que le but fixé d’atteindre « aucun déchet » d’ici l’an 2040 est assez ambitieux. « Ce qui importe, c’est que chacun fasse un effort vers le but. Zero Waste Yukon regroupe plusieurs partenaires et les gens sont fiers de supporter cette initiative. » Espérant détourner 50 % des déchets d’ici 2015, la Ville de Whitehorse propose d’augmenter le service de collection pour le recyclage et le compost, et dès le 1er mai rendra le carton inadmissible comme vidange. Selon un rapport publié par Raven Recycling, les citoyens ne détournent que 19 % des déchets, alors que 75 % ont le potentiel d’être recyclés ou compostés.

Zero Waste a lancé des campagnes de sensibilisation (Waste Reduction Week, Buy Smart, Kick the Trash), et leur site Web offre des outils pour aider à rendre les événements 100 % sans déchets. Le programme Zero Heroes offre une reconnaissance aux individus et aux compagnies et on vient d’annoncer qu’un prix sera décerné ce printemps au gala annuel de l’industrie de Tourisme Yukon.

Mme Craig espère entrer bientôt en partenariat avec des organismes francophones et elle envisage de pouvoir éventuellement offrir des services, des outils et des slogans en français. Elle invite les gens à visiter le site www.zerowasteyukon.ca pour partager des idées et nommer des gens et des organismes de la communauté.