Pierre Chauvin
Dans un décret paru le 10 mars 2014, le gouvernement du Yukon autorise les propriétaires du hameau de Mount Lorne à subdiviser leurs parcelles.
Pour les terrains zonés résidentiels ruraux isolés (RRI) et ruraux résidentiels agglomérés (RRA), la parcelle doit être au minimum de quatre hectares, et ne peut être divisée qu’une seule fois, avec une superficie minimum de deux hectares pour les lots.
« C’est un sujet important pour beaucoup de propriétaires de Mount Lorne », explique Scott Kent, ministre de l’Énergie, Mines et Ressources. Lors de l’entrevue qui s´est déroulée le 27 mars, le ministre n’a pas été en mesure d’expliquer pourquoi la décision n’avait pas été rendue publique. Le lundi 31 mars au matin, le gouvernement a décidé d’annoncer la nouvelle par voie de communiqué.
« Il y a eu trois questionnaires, un certain nombre de rencontres et deux pétitions », a rappelé le ministre. « Une majorité des propriétaires (de Mount Lorne) étaient pour les changements proposés », dit-il.
Les résultats du dernier questionnaire montraient cependant que 51 % des propriétaires souhaitaient que la taille minimum des lots soit de trois hectares et non deux comme le gouvernement en a décidé.
« C’est cohérent avec (les règles) d’autres zones à la périphérie de Whitehorse », a répondu le ministre, lorsqu’interrogé sur cette incohérence.
Dans la zone de Mount Lorne, il y a eu quinze lots qui ont été créés depuis 1995, et aucun depuis 2005. Si tous les propriétaires admissibles en faisaient la demande, il y aurait 93 lots résidentiels créés, dit le ministre.
« Cela offre l’occasion aux résidents de subdiviser et de vendre ou de faire ce qu’ils souhaitent. »
Interrogés sur la possibilité de subdiviser dans d’autres parties du territoire, le ministre n’a pas souhaité répondre, indiquant qu’ils traitent ce sujet « au cas par cas. »
« Nous travaillons avec chaque communauté yukonnaise de façon individuelle et les règles du hameau (concerné) », a-t-il expliqué.
Le gouvernement n’a pas non plus pris de décision au sujet des terres McGowan, des terres où le gouvernement avait prévu de créer 70 lots durant la crise du logement avant de suspendre le processus.
« J’ai discuté avec la division des terrains (au gouvernement), mais rien n’a été déterminé pour l’instant », dit le ministre.
De nombreux résidents de Mount Lorne s’étaient inquiétés de l’impact d’un si grand nombre de lots dans la région.
« On s’inquiétait des conséquences que ça aurait sur le caractère rural de la communauté », explique Peter Percival, conseiller du hameau.
Le développement des terres est donc suspendu pour le moment – la construction du nouveau lotissement de Whistle Bend pourrait suffire pour combler la demande de terrains, selon Peter Percival.
L’autorisation de subdiviser était en tout cas attendue depuis longtemps. « Cela n’était pas une priorité du gouvernement », reconnaît Kevin Barr, député du NPD de Mount Lorne.
La subdivision des terres McGowan inquiétait aussi à cause des conséquences pour l’environnement. « La vallée entière a tellement d’animaux… il y a des considérations environnementales », dit-il.
Selon lui, des représentants du gouvernement avaient annoncé que les terres McGowan en seraient complétées qu’une fois la subdivision autorisée à Mount Lorne.