Pierre Chauvin
Une nouvelle entente entre les gouvernements fédéral et territorial permettra de débloquer 2,5 millions de dollars par année pour l’emploi des personnes handicapées.
Le 19 février dernier, le ministre de l’Emploi et du Développement social, Jason Kenney, et la ministre de l’Éducation du Yukon Elaine Taylor ont signé cette entente. Sur les 2,5 millions, 1,25 proviennent du gouvernement fédéral, le gouvernement yukonnais ayant décidé d’égaler cette contribution.
Il y a quelque 800 000 Canadiens handicapés au Canada qui ont les compétences nécessaires pour obtenir un emploi, mais qui sont au chômage, a rappelé le ministre Jason Kenney qui visitait Whitehorse pour la première fois. « C’est un incroyable gâchis de potentiel humain », a dit le ministre. « En même temps, nous avons une pénurie de main-d’œuvre qualifiée à travers le pays, dont au Yukon ».
« Par l’entremise de la présente entente avec le Yukon, nous aidons les Canadiens handicapés à acquérir les compétences et l’expérience dont ils ont besoin pour trouver un emploi, tout en donnant aux employeurs un meilleur accès à un bassin de main-d’œuvre compétente », a-t-il ajouté. Il s’est dit heureux que le Yukon soit le premier signataire d’une « nouvelle génération d’ententes » pour aider les Yukonnais handicapés.
« Faire en sorte que tous les Yukonnais, y compris les personnes handicapées, puissent participer au marché du travail et suivre la formation axée sur les compétences recherchées par les employeurs constitue une priorité pour le gouvernement du Yukon », a rappelé la ministre de l’Éducation et vice-première ministre Elaine Taylor.
L’annonce se faisait au Bridges Café, dans le bâtiment de l’Assemblée législative du Yukon.
Cette cafétéria est gérée par l’association Challenge qui aide depuis 1976 les personnes handicapées à entrer sur le marché du travail. « Parfois cela veut dire aller travailler avec eux pendant trois jours pour leur apprendre leur emploi et apprendre à leur employeur comment travailler ensemble », explique Rick Goodfellow, directeur général de Challenge.
Cette nouvelle entente va permettre à Challenge de fournir plus de programmes de formation ainsi que la possibilité de payer pour des accommodements au travail. Une rampe à installer, des toilettes à aménager, ou encore une personne sourde qui aurait besoin d’un assistant : tout cela pourra être pris en charge par ces nouveaux fonds.
Mais ce ne sont pas les handicaps physiques qui sont les plus difficiles à gérer, ce sont les handicaps « invisibles » qui sont le problème, dit-il. Les employeurs ne comprennent pas les problèmes de santé mentaux et cela leur fait peur, explique Rick Goodfellow. « Nous devons éduquer les employeurs et le public sur ce que c’est vraiment », dit Rick Goodfellow.
Challenge travaille avec environ 130 à 150 personnes handicapées à Whitehorse. « Posez des questions et soyez ouverts d’esprit », conclut Rick Goodfellow.