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le Mercredi 5 février 2014 10:17 Scène locale

Aménagement de la Peel : les différences

Wind River. Photo : Jill Pangman.
Wind River. Photo : Jill Pangman.

Pierre Chauvin

Bien que le gouvernement ait gardé tel quel une grande partie du plan d’aménagement du bassin de la rivière Peel proposé par la commission en 2011, les modifications effectuées représentent un enjeu crucial : l’étendue et les conditions de protection du bassin.

Catégories de protection

Dans son rapport, la commission proposait deux types de protection : les zones de conservation qui représentaient 80 % du territoire, où toute nouvelle activité d’exploration et d’exploitation ainsi que la construction de routes étaient interdites.

Seuls les propriétaires de revendications existantes pourraient exploiter les ressources, mais sans pouvoir construire de routes dans ces zones-là et seules les activités minières pourraient être autorisées.

Les zones de gestion intégrées (IMA), quant à elles, représentaient 20 % du bassin de la Peel et étaient prévues pour l’exploitation. Les IMA étaient elles-mêmes sous-divisées en trois catégories en fonction de l’intensité de l’exploitation autorisée.

Le niveau maximum d’exploitation se trouvait dans la troisième zone, soit 8 % de tout le bassin.

Dans le plan du gouvernement, il existe trois catégories : les zones protégées (PA) qui représentent 29 % du bassin, les réserves intégrales à usage restreint (RUWA), 44 % du bassin, et les zones de gestion intégrées (IMA), 27 % de la Peel.

On passe donc de 80 % de conservation à 29 %. Sur les RUWA, les mines sont autorisées, mais pas l’exploitation de gaz, de pétrole et la récolte de bois. Les IMA, quant à elles, n’ont pas de conditions assorties — tout type de développement y est possible. Les IMA sont sous-divisées en quatre catégories en fonction de l’intensité des activités pratiquées.

Routes

Autre différence importante, les routes sont autorisées pour l’exploitation de revendications dans les terres protégées, contrairement à ce que la commission avait préconisé. Cette possibilité est par contre assortie d’un certain nombre de conditions — les routes sont temporaires, fermées au public et doivent être abandonnées une fois l’exploitation terminée. Des conditions semblables s’appliquent pour les routes construites dans les RUWA.

Comme dans le rapport original, le gouvernement précise que toutes les routes doivent être temporaires et établit une hiérarchie : seulement lorsque l’accès par avion ou par sentier n’est pas faisable, alors la construction de la route est possible dans les RUWA et IMA.

Rivières

Une partie de la rivière Peel ainsi que les rivières Ogilvie et Blackstone sont identifiées comme des « corridors de rivières majeurs », ce qui interdit toute construction permanente et que seuls des ponts de glace peuvent être utilisés pour les traverser. Ces corridors s’étendent sur 1 km de chaque partie de la rive. Une autre désignation de parc à rivière sauvage, sous-division de la catégorie des zones protégées, permet de protéger les rivières Wind, Bonnet Plume, Snake et Hart de toute activité industrielle pendant la période de voyage estivale de la région.

Surface perturbée

Pour mesurer les effets de l’exploitation du Peel, le rapport du gouvernement se calque sur ce que la commission proposait. Deux indicateurs sont pris en compte : la surface du Peel perturbée par les activités humaines et la densité linéaire, c’est-à-dire la longueur totale des infrastructures linéaires construites, comme une route. Pour les RUWA et IMA, une limite pour chacun des indicateurs est fixée : 0,2 % de la surface des RUWA peut être perturbée, alors que pour les IMA, c’est de 0,1 à 1 % pour les quatre zones respectives.

Au total, sur les 67 430 km2 du bassin de la Peel, 147,19 km2 peuvent être perturbés, soit un peu plus de 0,2 %.

Revendications existantes

En date du 11 juillet 2011, il y avait 8 428 revendications : 1 998 dans les zones protégées, 5 673 dans les RUWA et 1 552 dans les IMA.

Certaines étant sur deux zones de protection, elles sont comptées en double.

Toutes les revendications peuvent être exploitées, même dans les zones protégées.