Pierre Chauvin
Qu’ont en commun un cadenas déverrouillé à partir d’un cellulaire, une imprimante 3D, un micro-ordinateur et un distributeur automatique de nourriture pour chat? Tous sont des projets qui demandent accès à de nombreux outils, parfois dispendieux, et un certain savoir, ce qui peut représenter une barrière pour certains.
Alors, pourquoi ne pas créer un lieu où outils, idées et connaissances seraient partagés?
C’est l’idée derrière YuKonstruct, un projet qui a démarré par une mini-conférence participative qui a eu lieu mardi 14 janvier, rassemblant plus de 200 personnes.
Organisé avec l’appui du gouvernement du Yukon, l’événement avait pour but de lancer une discussion : quel genre de laboratoire ouvert — une sorte d’atelier de bricolage qui fonctionne comme un club — veulent les Yukonnais?
« Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup d’inventeurs ici qui travaillent seuls, et qui ne savent pas qu’ils ne sont pas les seuls », explique Benjamin Sanders, qui organisait l’événement.
Le phénomène des laboratoires ouverts n’est pas nouveau. Il y en a une trentaine au Canada et plus de 900 dans le monde. Celui de Winnipeg, par exemple, donne accès à des machines et des équipements qui valent au total plus d’un million de dollars — chose impossible pour le citoyen lambda.
Lors de Yukonstruct, plusieurs inventeurs, bricoleurs et artistes présentaient leur travail. Un laboratoire ouvert peut permettre à des inventeurs de lancer leurs produits : Gord Duncan, inventeur du cadenas TEO qui se verrouille et déverrouille à partir d’un téléphone intelligent, était présent à Yukonstruct. Pour d’autres, c’est d’abord une passion, comme pour Thomas Jacquin, mordu de bricolage. Il a commencé par construire son propre télescope, puis une guitare électrique, avant de créer une machine-outil à commande numérique qui découpe des pièces dans des planches de bois à partir de modèles 3D, et qu’il présentait au public. « Chez moi, on avait pas mal d’outils, donc je bricolais beaucoup », explique-t-il. Lorsqu’il est arrivé au Yukon, il a cherché un laboratoire ouvert, sans succès. « Je voulais faire un laboratoire ouvert », dit-il. Il rencontre ensuite Benjamin Sanders, et les deux ont décidé de joindre leur force.
« Il y a beaucoup de gens qui font des choses chez eux, mais qui ne partagent pas leurs connaissances », continue Thomas Jacquin.
Un projet communautaire
« Ce projet doit être piloté par la communauté », a insisté Sanders, précisant que l’aide du gouvernement était purement logistique, pour permettre de démarrer.
Invités à échanger entre eux, les participants ont pu voter sur les caractéristiques les plus importantes d’un laboratoire ouvert yukonnais : prix, accessibilité, outils…
Pour en savoir plus au sujet de Yukonstruct, abonnez-vous à leur compte Twitter @Yukonstruct ou visitez leur site Web, yukonstruct.com.