La possibilité de communiquer en français avec l’ensemble des professionnels de santé de l’Hôpital de Whitehorse relèvera sûrement encore longtemps de l’utopie, mais certaines initiatives concrètes commencent néanmoins à émerger.
Samedi 28 septembre, la Direction des services en français (DSF) et le Partenariat communauté en santé (PCS) ont annoncé conjointement que trois services avaient été retenus pour la mise en œuvre de trois projets pilotes destinés à améliorer la qualité des services en français dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Sandra St-Laurent, directrice du Partenariat communauté en santé s’entretient avec Patrice Tremblay, directeur de la Direction des services en français. Au premier plan, Michel Tremblay, directeur général de la Société Santé en français. Photo : Marie-Claude Nault
Rappelons que le 1er avril dernier, le gouvernement du Yukon avait alloué près de 300 000 dollars à la mise en œuvre de ces projets tests à différents points de service dépendant du ministère de la Santé et des Affaires sociales (cf. Aurore boréale du 3 avril 2013, pp. 1 et 2). Ces trois projets pilotes visaient le développement de l’offre active de services disponibles en français, le développement d’un plan sur la dotation en personnel désigné bilingue, ainsi que la mise en place de services d’interprétation.
Cette annonce gouvernementale s’inscrivait dans le cadre d’un atelier de travail collectif sur les services en français, prélude à la tenue en après-midi de l’assemblée générale annuelle de l’Association franco-yukonnaise au Centre de la francophonie.
Trois services sélectionnés
La clinique de spécialistes, les soins à domicile ainsi que les services de santé assurés – comprenant l’inscription à l’assurance maladie, les demandes de renseignements et le service d’évacuation sanitaire – sont donc les trois services officiellement retenus pour passer au banc d’essai des services en français.
L’objectif était de choisir des projets pilotes assurant un équilibre entre effets bénéfiques pour la communauté francophone, probabilité de réussite et possibilités d’apprentissage intéressantes, selon le rapport présenté par la DSF.
Selon ce même rapport, le fait de retenir la clinique de spécialistes permettra de mettre à contribution les professionnels de santé autant que le personnel. Le gouvernement indique que les leçons tirées à partir d’un projet pilote réalisé dans ce contexte pourraient sans doute être utiles plus tard pour les services d’admission et d’urgence de l’Hôpital de Whitehorse.
Bien que jugés très importants par la DSF, ces deux derniers services n’ont en effet pas été retenus du fait de leur complexité et du temps et des efforts considérables à fournir pour les soumettre à l’épreuve des services en français.
Les soins à domicile ont pour leur part été retenus en raison de l’importance que leur accorde la communauté francophone, dont l’AFY se fait le porte-parole officiel. Les services de santé assurés et le service d’évacuation d’urgence ont enfin été sélectionnés, car ils seraient utilisés par un nombre important de francophones et de nouveaux arrivants.
Une amorce vers un plan plus large
Le rapport de la DSF sur ces projets pilotes en santé fait suite au travail mené depuis le mois de mai dernier par le gouvernement territorial.
Au cours de l’été, des consultations menées auprès d’informateurs-clés qui travaillent à différents points de service dans le domaine de la santé et des affaires sociales avaient permis d’identifier les grands enjeux de l’initiative.
Une séance de planification réunissant les acteurs politiques, communautaires et du domaine de la santé avait ensuite été tenue début septembre pour clarifier le processus (cf. Aurore boréale du 25 septembre, p. 5).
À la suite de la présentation conjointe de la DSF et du PCS, les personnes présentes ont été réparties en quatre groupes auxquels il a été demandé de réfléchir sur le principe des services « utiles, utilisables et utilisés » de la politique sur les services en français du gouvernement du Yukon. Acteurs communautaires, membres de la communauté, représentants des médias et politiciens de tous bords se sont ainsi retrouvés à travailler ensemble lors d’un grand remue-méninges d’à peu près une heure.
Les idées et les commentaires soulevés serviront d’outil lors de la sélection des priorités d’un plan global de quatre ans sur les services en français.
Selon le gouvernement territorial, ce plan constitue la prochaine étape pour améliorer les services en français de première ligne au sein de l’ensemble des services du gouvernement du Yukon.