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le Mercredi 11 septembre 2013 10:20 Scène locale

L’école catholique Vanier retourne sa veste

À la suite du scandale lié à son ancienne politique interne sur l’homosexualité, l’école catholique Vanier a adopté de nouvelles lignes directrices dorénavant bien différentes des précédentes. Financé par des fonds publics et pressé d’agir par le ministère de l’Éducation du Yukon, l’établissement n’avait en effet d’autre choix que d’aligner au plus vite sa politique sur la Charte canadienne des droits et libertés.

Considérant la force des arguments initialement exposés pour condamner l’homosexualité, le doute est toutefois toujours permis quant à la sincérité de la démarche.

La politique One Heart : Administering by Love (« Un seul cœur : l’administration par l’amour », accessible en anglais ici) succède donc à la politique rédigée par l’évêque de Whitehorse, Gary Gordon, et abolie en mars dernier par le ministère de l’Éducation du Yukon.

À l’origine du scandale, l’intervention publique d’un élève homosexuel opposé à la politique de l’établissement, qui qualifiait son orientation sexuelle de « mal » et de « trouble intrinsèque ». Jugeant avoir été discriminé, Liam Finnegan, 16 ans, s’était par ailleurs vu refuser la création d’une alliance gais-hétéros au sein de son établissement alors qu’il en existe dans les autres écoles secondaires de la capitale.

L’auteur de la politique controversée de l’école Vanier en matière d’homosexualité, l’évêque de Whitehorse, Gary Gordon, photographié lors du défilé antiavortement organisé le 9 mai dernier à Whitehorse. Photo : Archives A.B.

L’auteur de la politique controversée de l’école Vanier en matière d’homosexualité, l’évêque de Whitehorse, Gary Gordon, photographié lors du défilé antiavortement organisé le 9 mai dernier à Whitehorse. Photo : Archives A.B.

Souplesse relative

La nouvelle politique insiste donc désormais sur l’importance de lutter contre « le fléau de l’intimidation dans l’éducation », et affirme que l’école catholique ne tolérera plus qu’un élève soit harcelé ou discriminé sur la base de son orientation sexuelle.

Une alliance gais-hétéros pourra désormais voir le jour à Vanier, mais un membre du personnel devra toutefois être présent lors des rencontres, et toute action devra au préalable être approuvée par le directeur de l’école et par l’évêque Gary Gordon, auteur de la précédente politique. Selon les nouvelles directives, ce dernier pourra dissoudre le groupe s’il juge que celui-ci dévie des préceptes de l’Église catholique.

Selon les avocats du gouvernement yukonnais, la nouvelle politique proposée est aujourd’hui bien en accord avec les exigences de la Loi sur les droits de la personne du Yukon et la Charte des droits.