La peinture sur les nouveaux murs est refaite, les boîtes sont vidées et les livres presque tous rangés sur les étagères. L’équipe de la Commission scolaire francophone du Yukon récemment installée dans ses nouveaux bureaux est fin prête à affronter les nombreux défis de cette rentrée scolaire 2013. le premier et non le moindre, celui du manque d’espace à l’école Émilie-Tremblay, la seule école francophone de langue première au Yukon.
Au total, plus de 225 élèves, allant du programme préscolaire le Jardin d’Émilie jusqu’à la 12e année, auquel on ajoute un corps enseignant composé de plus de 45 personnes, devront faire preuve d’ingéniosité pour occuper l’espace.
« Il faut être innovateur pour trouver des solutions tous ensemble afin de minimiser l’impact sur le fonctionnement général de l’école et l’apprentissage des élèves », confie Mark Muckler, directeur de l’école Émilie-Tremblay et de l’Académie Parhélie depuis septembre 2011.
Le gouvernement s’est engagé plus tôt cette année à fournir des locaux portatifs à l’école, comme l’ordonnait le jugement de la cour, afin de pallier momentanément le manque chronique d’espace de l’école. Toutefois, des retards imprévus dans la construction forcent à repousser la concrétisation de ce projet prévu initialement pour le mois de septembre.
« C’est positif et encourageant cette année que le ministère de l’Éducation du Yukon reconnaisse enfin qu’il n’y a plus d’espace au sein des locaux de l’école Émilie-Tremblay », explique Lorraine Taillefer, directrice de la Commission scolaire. « Seulement, c’est malheureux que tout ceci prenne tant de temps à se concrétiser », ajoute-t-elle.
Car les portatives promises pour le mois de septembre se feront attendre encore pendant quelques mois, soit jusqu’à la fin novembre.
« Nous n’avons su qu’au mois de juillet, donc pendant les vacances, qu’il y avait du retard dans la construction de ces portatives. Nous devons donc de façon urgente trouver d’autres solutions », explique Mme Taillefer.
Ce retard obligera le personnel enseignant et les élèves à vivre le stress d’un déménagement au cœur de l’année scolaire. Une situation que déplore la direction de la Commission scolaire, mais qui est prête à y faire face.
Métamorphose des lieux
Déjà, au fil des ans, les locaux de l’école ont dû subir quelques changements. Les salles des arts, de musique et le laboratoire de sciences ont été reconverties en salles de classe ordinaires. Le bureau du dentiste est même transformé en bureau pour le personnel, tout comme maintenant la salle de rangement de l’école. Tout l’espace est utilisé à sa moindre parcelle.
« Il existe très peu de bureaux en ce moment pour loger les spécialistes de l’école. Toutefois, dans les nouveaux locaux de la Commission scolaire, il nous est maintenant possible d’en loger quelques-uns. Pour les autres, nous devons trouver des solutions et les loger ailleurs. Nous sommes en ce moment en pourparlers avec différents organismes et pourrons annoncer les solutions trouvées ces prochains jours », explique Lorraine Taillefer. « Même avec la venue des portatives, le problème d’espace demeure présent. Elles permettront de loger les classes de 5e et 6e années et désengorger temporairement l’espace. Mais nous devons toutefois penser à long terme », souligne-t-elle.
Construction d’une nouvelle école
La solution à long terme serait la construction d’une école secondaire francophone. Un projet dont le lieu de sa réalisation fait les gorges chaudes depuis plusieurs années au sein de la communauté franco-yukonnaise.
« Une étude sur les besoins pour la construction d’une école secondaire francophone, réalisée à partir de la base du jugement de la cour vient d’être présentée à la Commission scolaire. Les commissaires pourront en prendre connaissance lors des prochains jours tout comme les membres de la communauté », souligne-t-elle.
Le rapport présente différentes options concernant la construction d’une nouvelle école, soit une construction adjacente à la nouvelle école secondaire F.H.-Collins à Riverdale, la construction d’une école sur le terrain même de l’école Émilie-Tremblay dans le quartier Logan, ou finalement dans le quartier Copper Ridge où il existe un terrain zoné scolaire.
Selon Mme Taillefer, ce sont les deux premières options qui sont davantage prises en considération.
« Le gouvernement est d’accord avec l’idée de construction d’une nouvelle école, mais aucun budget n’a encore été mis de côté pour ce projet », explique Lorraine Taillefer tout en soulignant son appréciation du travail du ministre Scott Ken qui a permis de faire avancer ce dossier. « Nous voyons également d’un bon œil l’arrivée de la nouvelle ministre de l’Éducation Elaine Taylor », souligne-t-elle.
Finalement, pour la première fois cette année, le budget alloué à la Commission scolaire par le gouvernement prend en compte les besoins additionnels de l’enseignement du français langue première, comme la francisation ou la petite enfance en familles exogames.
Le résultat du litige opposant la Commission scolaire francophone du Yukon et le gouvernement du Yukon se fait quant à lui attendre.
« Nous attendons toujours le résultat de l’appel du jugement qui pourrait être connu à l’automne », précise Mme Taillefer.
Le résultat de l’étude sur la réalisation des besoins de la construction d’une école secondaire francophone sera mis à la disposition du public d’ici l’assemblée générale annuelle de la Commission scolaire prévue pour le 24 septembre.
Les élections des commissaires auront lieu le 7 octobre.