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le Mercredi 29 mai 2013 15:25 Scène locale

Patrice Tremblay prend la direction de la DSF

Patrice Tremblay est le nouveau directeur de la Direction des services en français. Après quinze ans passés dans les services fédéraux d’Ottawa, il rejoint le gouvernement territorial du Yukon.Photo : Thibaut Rondel.
Patrice Tremblay est le nouveau directeur de la Direction des services en français. Après quinze ans passés dans les services fédéraux d’Ottawa, il rejoint le gouvernement territorial du Yukon.Photo : Thibaut Rondel.

Propos recueillis par Thibaut Rondel

Patrice Tremblay vient de prendre ses fonctions à la tête de la Direction des services en français au gouvernement du Yukon. Après une carrière menée à Ottawa, au sein de différents organismes du gouvernement fédéral, M. Tremblay a choisi le Yukon comme nouvelle terre d’accueil.L’Aurore boréale est allée rencontrer le nouveau directeur de la DSF.

Patrice Tremblay est le nouveau directeur de la Direction des services en français. Après 15 ans passés dans les services fédéraux d’Ottawa, il rejoint le gouvernement territorial du Yukon. Photo : Thibaut Rondel

Patrice Tremblay est le nouveau directeur de la Direction des services en français. Après 15 ans passés dans les services fédéraux d’Ottawa, il rejoint le gouvernement territorial du Yukon. Photo : Thibaut Rondel

L’Aurore boréale : Vous avez travaillé près de quinze ans au gouvernement fédéral. Quel a été votre parcours?

Patrice Tremblay : Au début des années 2000, j’ai obtenu un baccalauréat en économie à l’Université York de Toronto, puis une maîtrise en administration publique et évaluation de l’École nationale d’administration publique (ENAP). J’ai commencé ma carrière comme agent d’évaluation et de vérification interne au ministère Pêches et Océans Canada. J’ai beaucoup travaillé en gestion du rendement et en planification stratégique, des aspects que j’ai pu développer au cours d’un séjour de quatre ans à la Garde côtière canadienne. J’ai ensuite rejoint Patrimoine Canada, puis Élections Canada, au sein duquel j’étais responsable de la planification. J’ai passé les six dernières années au poste de responsable de la planification financière et des ressources humaines du Service correctionnel du Canada.

A.B. : Vous voilà désormais en poste au sein d’un gouvernement territorial…

P.T. : J’ai eu une très belle carrière au fédéral, mais jusqu’à maintenant, j’ai beaucoup travaillé sur le plan corporatif, c’est à dire aux administrations centrales. J’avais le goût de poursuivre ma carrière au niveau régional, dans une position plus axée sur la livraison de services aux gens de la communauté, pour ainsi voir l’impact concret et rapide de ce que je fais. Je trouvais intéressant de voir comment je pouvais appliquer ce que j’avais appris au gouvernement fédéral à une réalité beaucoup plus tangible et terre à terre.

A.B. : Vous quittez Ottawa pour Whitehorse. N’est-ce pas un changement radical?

P.T. : C’est un changement de vie, oui. Des gens m’ont dit en plaisantant que j’étais victime de la crise de la quarantaine, mais moi, j’avais simplement le goût de vivre autre chose. Le Yukon a toujours été pour moi un endroit mythique. Avant même de venir, rien qu’en regardant Internet et la télévision, j’avais une attirance pour ces lieux, et une voix interne me disait depuis des années qu’il fallait que j’aille vivre le Yukon. C’est un choix qui a été réfléchi et mûri et bien que ça ne fasse qu’une semaine que je suis en poste ici, je me sens très à l’aise et je suis très fier d’avoir été choisi. Il me reste maintenant beaucoup à apprendre sur le Yukon, sur la communauté, l’environnement… et les lacs de pêche!

A.B. : Quel est le rapport de la Direction des services en français avec le gouvernement ?

P.T. : La DSF fait partie du gouvernement, mais elle joue un rôle important à l’intérieur de celui-ci, puisqu’elle doit engager les autres ministères à livrer et à structurer des services en français. Je ressens un sincère désir de la part du gouvernement de faire avancer les choses, de collaborer et de renouer des liens solides et positifs avec la communauté francophone, et je crois que je ne pouvais pas arriver à un meilleur moment. Lors de la Journée de la francophonie, j’ai d’ailleurs ressenti beaucoup de sincérité dans le discours de la ministre Taylor, mais aussi dans la façon dont elle l’a dit.

Un autre exemple concret de la volonté du gouvernement du Yukon, c’est d’avoir donné le statut de ministère à la DSF. Je me rapporte ainsi directement au sous-ministre du Conseil exécutif. Je crois que cette visibilité et ce pouvoir d’action sur le plan de la gouvernance vont nous permettre d’établir des processus de gouvernance beaucoup plus souples et tangibles.

Pour ma part, j’ai le même désir très sincère de travailler conjointement avec l’Association franco-yukonnaise, avec les partenaires, les francophones du Yukon et les francophones des autres provinces à faire avancer les choses sur une base positive d’une vision commune.

A.B. : Quelles seront vos premières actions?

P.T. : Une des premières choses que je veux mettre en place, c’est de développer une vision avec l’AFY et la communauté. Cette vision fera partie d’un cadre stratégique qui nous servira de compas et de fondation commune et solide pour les quatre à cinq prochaines années. Je suis allergique aux grands plans de cinquante pages, et je veux des choses simples et concrètes auxquelles chacun peut se référer. Ainsi, je ne veux pas que l’on voie ça comme un exercice bureaucratique : notre cadre stratégique sera tangible, très simple et rentrera sur une page.

A.B. : Appréhendez-vous cette nouvelle mission?

P.T. : Je ne veux pas parler d’aventure, mais je pense que ça va être un voyage intéressant. Par les brèves discussions que j’ai eues, je crois qu’il y a une compréhension mutuelle sur le fait que les ressources seront toujours limitées, mais je veux m’assurer que ces ressources limitées seront au moins dirigées sur les priorités que nous allons établir. Je suis quelqu’un qui mise beaucoup sur l’engagement et la transparence, et je ne ferai pas de promesse que je ne peux pas tenir.

A.B. : L’amour du français est-il indispensable pour faire le métier que vous faites?

P.T. : Je pense que je ne pourrais pas faire ce travail-là si je n’avais pas l’amour du français et le désir de le faire progresser. J’ai d’ailleurs acheté mon premier album francophone (NDLR un disque de Soir de Semaine) et j’ai bien hâte d’en apprendre plus sur la communauté. Mon poste, c’est aussi l’occasion de travailler en français au paradis!