Des responsables du ministère de l’Éducation et du ministère de la Voirie et des Travaux publics du Yukon ont dévoilé jeudi 9 mai les plans de la nouvelle école se-condaire F.-H. Collins.
Le modèle choisi, d’une capacité de 750 élèves, sera calqué sur celui de la nouvelle école catholique Mother Margaret Mary inaugurée en septembre dernier à Edmonton. Une délégation du Yukon s’est rendue il y a quelques semaines en Alberta afin de visiter les lieux. Selon le gouvernement territorial, plusieurs établissements scolaires ont déjà adopté ce même modèle à travers la province. « L’Alberta a les droits sur la conception du bâtiment et la volonté de les partager avec nous, ce qui était aussi un facteur considérable », a déclaré la sous-ministre du ministère de l’Éducation, Valerie Royle.
Appel d’offres pour la construction à l’automne
Selon Mme Royle, le modèle d’école choisi répond presque parfaitement aux besoins exprimés par son ministère. « Nous savons que nous avons besoin d’apporter de légères modifications à la structure, parce que cette école n’a pas de cantine ni la cuisine industrielle dont nous avons besoin dans le cadre de la programmation de F.-H. Collins », a-t-elle indiqué. Une plus grande bibliothèque et l’ajout de deux laboratoires – pour un total de six – figureront également au programme des modifications.
La troisième phase du projet – la phase 1 concernait l’évaluation des coûts, la phase 2 la recherche et la sélection d’une nouvelle conception – doit aider à déterminer de façon très précise l’usage des espaces intérieurs, en accord avec les consultations menées par le passé et les exigences en matière de programmation scolaire. Selon le gouvernement, cette étape devrait être bouclée à la fin du mois de juin.
Dans le cadre de la quatrième phase qui s’étendra sur la période estivale, le ministère de la Voirie et des Travaux publics réalisera notamment une étude géotechnique du terrain de construction. Cette étape mènera à la dernière phase de construction. Celle-ci fera l’objet d’un appel d’offres qui sera lancé à l’automne prochain, selon le sous-ministre du ministère de la Voirie et des Travaux publics, Mike Johnson. La nouvelle école F.-H. Collins devrait être mise en service pour l’année scolaire2015-2016.
Une nouvelle aile pour l’Académie Parhélie
Au chapitre de l’intégration éventuelle de l’Académie Parhélie aux nouvelles infrastructures de F.-H. Collins (cf. éditions du 17 avril et 1er mai), beaucoup de travail reste à faire, selon la sous-ministre Royle. « Nous nous sommes engagés à travailler sur une étude de gestion des valeurs et des besoins avec la communauté [francophone] pour étudier les différentes options », a-t-elle affirmé. « Même si la communauté francophone dit que c’est une super idée, nous allons ensuite devoir aller voir la communauté de F.-H. Collins – parce que cela les affecte évidemment aussi – et entamer un processus de consultation. »
Mme Royle a toutefois indiqué que la conception de l’ensemble avait été pensée pour accueillir facilement des extensions. En cas d’avis favorable, Éducation Yukon pourrait ainsi procéder à la conception et à la construction d’une aile supplémentaire pour héberger la nouvelle école secondaire francophone. La construction d’un second gymnase et l’extension de la bibliothèque seraient également nécessaires. « Que la décision définitive soit prise « dans six mois ou six ans » ne changera donc pas cette caractéristique », a-t-elle souligné.
L’annonce de cette possibilité d’extension intervient alors que la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) a déjà fait savoir que la conception de l’école Émilie-Tremblay autorisait elle-même les extensions. Cette option a pourtant toujours été écartée par le gouvernement du Yukon. Celui-ci est par ailleurs actuellement engagé dans un procès contre la CSFY pour, essentiellement, ne pas avoir à construire une seconde école francophone au territoire.
Des signaux contradictoires
Bien que la consultation menée dernièrement par la CSFY ait effectivement démontré une certaine propension des élèves à vouloir intégrer un établissement plus grand où ils pourraient se socialiser plus facilement, le discours du ministère de l’Éducation reste inscrit dans un contexte juridique marqué, et pourrait s’apparenter de fait à un calcul politique. Le territoire du Yukon n’a d’ailleurs jamais démontré la volonté d’annuler la procédure en cours contre la commission scolaire. L’option d’une intégration à F.-H. Collins, proposée par le ministère de l’Éducation lui-même, profiterait-elle donc également au gouvernement territorial? À la question de savoir quel serait l’avantage financier d’avoir une école francophone sur le site de F.-H. Collins, la sous-ministre Royle reste évasive. « Je ne sais pas, mais nous allons certainement regarder du côté du fédéral afin d’obtenir un soutien financier, que nous ayons une école francophone ici, à Émilie-Tremblay ou ailleurs » a-t-elle déclaré. « Ça dépend donc vraiment de ce que la communauté francophone veut; que ce soit une expansion à F.-H. Collins, une expansion à Émilie-Tremblay, c’est sur la table aussi, ou une école complètement séparée, comme ce qui était sur la table avant. »
Si la décision du juge d’appel Harvey Groberman tombait demain, ordonnant au gouvernement du Yukon de construire ou non une seconde école francophone, les cartes seraient sans aucun doute complètement redistribuées.