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le Mercredi 3 avril 2013 20:50 Scène locale

L’exploration minière aujourd’hui au Yukon

La loi sur l’extraction du quartz prévoit que 74 % des terres dans les limites de la ville sont exclues du jalonnement minier.
La loi sur l’extraction du quartz prévoit que 74 % des terres dans les limites de la ville sont exclues du jalonnement minier.

Nelly Guidici

 
Il y a 117 ans, le Yukon devenait l’hôte de la fameuse fièvre du Klondike. Aujourd’hui, le territoire attire encore les chercheurs des temps modernes, en quête des trésors que son sous-sol garde secrets. Mais dans quelles proportions et dans quel cadre l’exploration minière se fait-elle aujourd’hui au Yukon?

La législation et le jalonnement

Toute personne âgée de 18 ans et plus peut pénétrer sur les terres territoriales vacantes pour y localiser des lopins de terre, y prospecter et creuser afin d’en extraire des minéraux. Le jalonnement peut être fait après autorisation du ministère de l’Énergie, des Mines et des Ressources du Yukon, sur des emplacements n’excédant pas 457 mètres de longueur sur 457 mètres de largeur.
Le processus de jalonnement est contrôlé par le bureau du registraire minier correspondant au district. Quatre bureaux situés à Dawson, Mayo, Whitehorse et Watson Lake se partagent la tâche sur tout le territoire.
L’enregistrement d’une parcelle jalonnée doit se faire auprès du bureau du registraire minier du district. Un croquis du terrain doit être ajouté au dossier ainsi qu’un paiement de 10 $ par emplacement.
Un an après l’enregistrement, il faut prouver que des travaux équivalant à 100 $ ont été entrepris sur les emplacements. Ainsi, un renouvellement de permis peut être demandé, il coûte 5 $ par emplacement et par an dans une limite de cinq ans.

Les terres exclues

Le jalonnement et l’exploration ne peuvent pas se faire partout. Sont exclus les jardins de maisons d’habitation (par jardin, le ministère entend le terrain qui entoure une maison d’habitation et qui est utilisé par les occupants pour leurs activités de loisir ou de travail). Sont également exclus les parcs territoriaux et les zones protégées, les cimetières et les terres appartenant aux Églises, les terrains d’agriculture activement utilisés ainsi que toutes les terres retirées par décision du Conseil de l’Ordre. Concernant la ville de Whitehorse, la loi sur l’extraction du quartz prévoit que 74 % des terres dans les limites de la ville sont exclues du jalonnement minier.

Les terres traditionnelles des Premières nations

Les Premières nations du Yukon ont des droits de surface et des droits de sous-sol sur leurs terres classées en catégorie A. Elles peuvent exercer leurs activités traditionnelles et autoriser ou non le jalonnement et l’exploration sur leur territoire. Mais la situation se complique lorsqu’une terre proche d’une réserve est classée en catégorie B. La Première nation n’a plus de droits de sous-sol sur ces terres-là, et le gouvernement du Yukon autorise ou non les activités d’exploration minière.
En 2011, la Cour suprême du territoire du Yukon a statué que le gouvernement du Yukon doit impérativement prévenir la Première nation dès qu’un emplacement situé sur les terres de catégorie B près d’une réserve et destiné à l’exploration est enregistré.
Afin de faciliter les relations entre les compagnies minières et les Premières nations, la Chambre des mines du Yukon, en partenariat avec les Premières nations Na-Cho Nyak Dun et Tr’ondëk Hwech’in ont écrit un guide de référence pour que les compagnies minières entament une relation respectueuse avec les membres des Premières nations. Eddie Taylor, chef de la Première nation Tr’ondëk Hwech’in précise : « La culture des Premières nations est fondamentalement reliée à la terre et à son environnement naturel, et ce guide permet aux promoteurs de reconnaître et de respecter nos valeurs lorsqu’ils entreprennent un projet au Yukon. »