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le Mercredi 20 mars 2013 22:16 Scène locale

Luc Laferté accède à la présidence de la Commission scolaire

Le 28 février dernier, Luc Laferté a succédé à André Bourcier à la présidence de la Commission scolaire francophone du Yukon. Commissaire à la CSFY depuis 1996, le nouvel élu connaît bien les dossiers, mais c’est désormais à un autre niveau qu’il devra composer avec les différents défis relatifs à l’éducation francophone en milieu minoritaire. Dans un entretien accordé à l’Aurore boréale, il présente son parcours et confie sa vision de l’éducation en français au territoire.

L’Aurore boréale : Votre parcours en éducation francophone ne date pas d’hier…

Luc Laferté : J’ai en effet toujours été plus ou moins relié à l’éducation. J’ai obtenu un bac en enseignement préscolaire et primaire, puis j’ai enseigné pendant sept ans au primaire en tant qu’instituteur généraliste. Au Yukon, j’ai enseigné pendant un an et demi aux élèves de la 7e à la 9e année de l’ancienne école Vanier, puis j’ai rejoint en 1991 le Bureau des parents franco-yukonnais à titre d’agent de développement en éducation. Pendant cette période, j’aidais le Conseil scolaire de l’époque, l’école et la garderie dans leur développement. J’ai cessé d’y travailler en 1996, mais un poste de commissaire était vacant et on m’a demandé de postuler à l’élection. J’ai été nommé par le ministre, puis élu pour la première fois en octobre 1996, avant de devenir président, de 2000 à 2004. La présidence a ensuite été assurée par Régis St-Pierre, puis par Francis Roy, et André Bourcier, à partir de 2006.

A.B. : La nouvelle présidence se situera-t-elle dans la continuité de votre prédécesseur?

L.L. : Je connaissais déjà les dossiers et André Bourcier nous a assuré de sa coopération si nous avions besoin d’aide, donc tout va bien aller. Pour ma part, je continue à travailler. Pour chaque décision que nous prenons, nous regardons quelles sont les influences sur les activités et l’éducation. C’est là-dessus que nous devons toujours viser pour combler les aspirations de la communauté, car nous ne sommes pas seulement là pour gérer une école, mais pour gérer l’école d’une communauté. Nous allons également essayer de rendre notre gestion encore plus efficace du point de vue des ressources humaines, mais aussi des ressources matérielles et financières.

A.B. : Vous avez déclaré vouloir travailler en partenariat pour soutenir l’éducation. Que voulez-vous dire par ça?

L.L. : Moi, j’aime discuter, mais c’est la communauté qui doit être au centre de nos décisions. Je veux donc m’assurer que les organismes voués à l’éducation continuent de fonctionner à peu près dans la même direction. Je tiens à ce que ça continue parce que c’est comme ça qu’on a avancé dans les vingt dernières années. C’est au Yukon que les avancées dans le domaine de l’éducation francophone en milieu minoritaire se sont d’ailleurs faites le plus rapidement dans tout le Canada.

A.B. : Quel est le rapport de la CSFY à l’école?

L.L. : La CSFY garde une certaine distance avec l’école. De notre côté, nous nous contentons de faire des politiques, d’embaucher des gens capables et d’évaluer ce qui se fait ensuite à l’école. Nos deux gros mottos sont de s’assurer que tout est fait pour que la qualité de l’éducation soit optimale, et pour que les jeunes développent leur identité francophone dans la communauté. À ce jour, nous sommes contents de ce qui se passe à l’école et nous avons pleinement confiance dans les employés de la CSFY et de l’école.

A.B. : Un mot sur l’Académie Parhélie qui a fêté ses 5 ans?

L.L. : L’Académie Parhélie est un programme unique au Canada et il y a bien sûr toujours des tirs à rectifier : nous avons fait un premier tour, nous savons que ça fonctionne et nous sommes maintenant rendus à parfaire le système. Nous sommes conscients que les professeurs travaillent fort et nous sommes sûrs que ça va bien aller.

A.B. : Comment abordez-vous les suites du procès engagé contre le gouvernement du Yukon?

L.L. : On attend avec patience, mais nous sommes confiants et croyons que l’appel reflétera finalement les décisions déjà rendues partout à travers le Canada en matière de gestion scolaire par les minorités. Nous avons beaucoup d’espoir que les réponses aux précisions que nous avons demandées au juge soient conformes à ce qui se passe au Canada. À cause de l’appel, il y a présentement des choses qui sont mises en suspens dans la décision du juge, mais pour les choses qui ne sont pas en suspens, on peut dire que ça va bien. Il y a des discussions intéressantes avec le ministère et les choses avancent. Nous sommes sûrs que nous allons finir par régler ça, et que nous pourrons être capables de travailler avec le ministère sur les points qui restent en suspens.