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le Jeudi 6 avril 2023 7:35 Francophonie

Des nouvelles de l’après-Yukon

Nadine Landry, Philippe Dumont et Diane Morin — Photos : Fournies
Nadine Landry, Philippe Dumont et Diane Morin
Photos : Fournies
Beaucoup de personnes se sont impliquées auprès de la communauté franco-yukonnaise lors de leur passage au pays du soleil de minuit. Voici le troisième volet d’une série de portraits, pour en savoir plus sur ce que ces personnes sont devenues après avoir quitté le Yukon.

La communauté franco-yukonnaise continue de grandir en nombre. Elle est alimentée par les naissances locales, mais surtout par l’arrivée toujours constante de nouvelles personnes de tout âge en quête d’un emploi ou d’aventure.

Selon une étude menée en 2010 par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, la durée moyenne de séjour au Yukon varie entre quatre et cinq ans avant que les individus ne prennent la décision de retourner dans leur lieu d’origine de façon temporaire, sporadique ou permanente.

Photo : Fournie

Nadine Landry

Originaire du Québec, Nadine est arrivée au Yukon en janvier 2000 par un matin froid de -40 degrés Celsius! Elle venait de terminer ses études au cégep et allait rendre visite à sa tante Rolande qui habitait déjà au Yukon depuis quelques années.

Nadine s’est rapidement installée au territoire et a trouvé un emploi. Elle a ainsi travaillé pour l’organisme Les Essentielles, s’est occupée des produits culturels à l’Association franco-yukonnaise (AFY), a été technicienne pour l’émission de radio Rencontres et animatrice culturelle à l’École Émilie-Tremblay.

 

En 2002, elle décide de se joindre à l’équipe de personnel de bord de la compagnie aérienne Air North et y restera jusqu’en 2006, moment où elle prend la décision de se consacrer entièrement à sa carrière musicale.

En 2008, cette musicienne aux mille et un talents rencontre le musicien américain Sammy Lind lors d’un festival de musique en Alaska. Rapidement, l’amour s’installe et le couple décide de joindre leur carrière musicale.

Sammy et Nadine ont quitté le Yukon en 2016 et habitent aujourd’hui en Gaspésie, dans le village natal de Nadine, d’où ils poursuivent leur carrière musicale à l’échelle internationale.

C’est le désir de faire l’achat d’une maison à prix abordable et celui de se rapprocher de la famille qui ont motivé le couple à quitter le Yukon.

« Je reste en contact avec des amis yukonnais et certains sont venus nous visiter. J’ai gardé aussi les pages Facebook de certains médias yukonnais comme l’Aurore boréale pour continuer d’être au courant des nouvelles! J’espère y retourner un jour, ça fait vraiment trop longtemps que je ne suis pas allée au Yukon », confie-t-elle.

Photo : Fournie

Philippe Dumont

Philippe Dumont s’est déplacé au Yukon à deux reprises avant de décider de s’y installer de façon définitive en 1981. C’était en janvier, il faisait froid et il n’avait pas un sou en poche. La chance lui a toutefois rapidement souri. Il se trouve ainsi un gîte et des petits boulots ici et là. C’est alors qu’il décide de s’installer tranquillement au Yukon.

Philippe sera tour à tour travailleur dans les mines du territoire, peintre en bâtiment, menuisier, et surtout très impliqué au sein de la communauté franco-yukonnaise. Il a occupé différents postes à l’AFY en plus de siéger à plusieurs reprises au conseil d’administration (CA) de l’organisme comme président ou vice-président.

Philippe s’est également impliqué dans le CA de la Garderie du petit cheval blanc en plus de gérer, en 1991, la centaine de bénévoles impliqués dans la construction de la rallonge de la garderie qui était à l’époque située dans le quartier Riverdale.

Philippe et sa conjointe Carole Trottier ont eu et élevé au Yukon leurs enfants Mika (1986) et Joël (1988), qui ont également fréquenté l’École Émilie-Tremblay.

En 2000, la petite famille décide de partir pour un an à Edmonton, où Philippe et Carole avaient décroché un contrat. Cette absence temporaire est toutefois devenue permanente lorsque le couple décide de déménager à Ottawa pour des raisons économiques.

Aujourd’hui, Philippe est à la retraite et habite à Banff en Alberta, où il se consacre à l’écriture. « Le Yukon, c’est le pays où j’ai grandi, où je me suis découvert et où j’ai créé ma famille. Participer au développement de la communauté franco-yukonnaise aura été une de mes plus belles expériences à vie. Je suis arrivé au Yukon en tant que francophone, mais j’en suis reparti en m’identifiant comme une communauté », lance-t-il.

Photo : Fournie

Diane Morin

C’est d’abord pour le travail que Diane Morin s’est rendue au Yukon en 1985. Elle était alors monitrice de langue française dans les écoles et enseignante du français pour les fonctionnaires du gouvernement fédéral. Un an plus tard, on lui offre un poste de spécialiste en orthopédagogie à l’École Émilie-Tremblay et à l’École élémentaire de Whitehorse, toutes les deux situées dans le même bâtiment au centre-ville de Whitehorse.

En 1989, Diane décide de retourner au Québec pour obtenir son brevet d’enseignante et retournera brièvement au Yukon dans les années 1990 pour remplacer une spécialiste en orthopédagogie.

Lorsqu’elle décide de quitter le Yukon de façon définitive, ce sera pour poursuivre sa carrière en enseignement au Québec jusqu’en 2020, au moment de sa retraite.

Aujourd’hui, Diane fait du bénévolat pour la popote roulante à Sherbrooke et aide à l’accueil des Néo-Canadiens de sa région. 

Lorsqu’elle habitait au Yukon, Diane s’est beaucoup impliquée dans les activités francophones, culturelles et communautaires. Elle a notamment animé plusieurs émissions de radio Rencontres, a participé aux activités de la semaine de la francophonie, aux Cafés-rencontres, au festival d’hiver Yukon Rendezvous ainsi qu’aux différents festivals yukonnais de musique.

« J’aimais beaucoup les montagnes, le ciel, la lumière, les aurores boréales, les hivers secs, l’accueil des gens et ma vie sociale. En repensant à cette période de ma vie, je constate que j’ai développé et gardé le contact avec plusieurs amitiés précieuses. Je suis retournée en vacances au Yukon à quelques reprises et c’est toujours un grand plaisir, un ressourcement, car chaque fois, j’ai l’impression de rentrer à la maison », confie-t-elle.