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le Jeudi 9 février 2023 7:35 Francophonie

Des nouvelles de l’après-Yukon

Beaucoup de personnes se sont impliquées auprès de la communauté franco-yukonnaise lors de leur passage au pays du soleil de minuit. Voici le premier volet d’une série de portraits, pour en savoir un peu plus sur ce que ces personnes sont devenues après avoir quitté le Yukon.

La communauté franco-yukonnaise continue de grandir en nombre. Elle est alimentée par les naissances locales, mais surtout par l’arrivée toujours constante de nouvelles personnes de tout âge en quête d’un emploi ou d’aventure.

Selon une étude menée en 2010 par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, la durée moyenne de séjour au Yukon varie entre quatre et cinq ans avant que les individus ne prennent la décision de retourner dans leur lieu d’origine de façon temporaire, sporadique ou permanente.

Photo : Fournie

Maya Cashaback-Ouimet

Maya avait 5 ans quand elle est arrivée au Yukon en 1993. Elle y a donc grandi, et a étudié à l’École Émilie-Tremblay. Ses parents, Louise et Claude, étaient venus au Yukon poussés par un élan de découverte. Ils ont rapidement été charmés par le territoire et ont décidé d’y rester.

En 2005, Maya décide de quitter le Yukon, poussée à son tour par l’envie de découvrir d’autres lieux et d’autres gens, tout comme ses parents avant elle. Aujourd’hui, Maya habite en Estrie, au Québec, dans une maison située au fond d’un rang, et elle travaille dans un parc régional près de chez elle.

Elle mène aussi une carrière musicale d’auteure-compositrice-interprète tout en nourrissant sa passion pour la nature qui l’entoure. Le Yukon lui a d’ailleurs permis d’estimer la valeur de son lien avec l’environnement.

Maya a toujours de la famille et des ami·e·s au Yukon et confie qu’elle garde précieusement les grands espaces et les montagnes sauvages du Yukon dans un petit coin de sa mémoire quand elle a envie de rêver.

Il est possible d’écouter le premier album de l’artiste à cette adresse : mayacashaback.bandcamp.com/album/all-is-illusion

Photo : Fournie

Dominique Pépin-Filion

Dominique est arrivé à Whitehorse en 1998 et a quitté le territoire en 2005. Il avait suivi sa compagne de l’époque, qui était attirée par le Grand Nord. Tous les deux avaient été embauchés en tant que moniteur et monitrice de langue française et étaient prêts à se lancer à la découverte du territoire nordique.

Après deux années scolaires à ce poste, Dominique a travaillé en développement économique pour l’Association franco-yukonnaise (AFY).

Lorsqu’il a quitté le Yukon, Dominique en a profité pour retourner aux études et terminer une maîtrise en développement régional à Rimouski. C’est à ce moment qu’il a rencontré une Acadienne qui est devenue la femme de sa vie.

Il vit maintenant à Moncton au Nouveau-Brunswick, où il est le père de Jeanne, 11 ans, et de Gaël, 6 ans. Il a travaillé près de dix ans comme chercheur à l’Université de Moncton avant de travailler pour Statistique Canada comme spécialiste des statistiques linguistiques.

« Je garde un lien plutôt symbolique mais fort avec le Yukon, car c’est là qu’a débuté mon engagement pour le développement des communautés en situation minoritaire. J’en garde aussi d’extraordinaires souvenirs d’aventures avec les copains dans des paysages à couper le souffle », confie-t-il.

Photo : Fournie

Hugue-Olivier Blouin

Hugue-Olivier, ou Hugo pour les ami·e·s, est arrivé au Yukon à l’été 2003. Son grand frère y était venu avant lui, et c’est le récit de son voyage qui l’avait convaincu à l’époque de prendre le même chemin.

À son arrivée au territoire, il a travaillé pour le secteur culturel de l’AFY et pour la Société des Immeubles Franco-Yukonnais (SIFY), puis est revenu au territoire en 2005 pour travailler au secteur des communications de l’AFY. Hugo a quitté le Yukon la même année afin de terminer ses études en communications à Montréal.

Aujourd’hui, Hugue-Olivier s’illustre comme musicien professionnel au Québec. Il joue de la contrebasse, un instrument qu’il avait commencé à explorer à Whitehorse. Il participe à différents projets, de folk, de chanson et de jazz depuis plus de 15 ans avec entre autres l’artiste Sonia Painchaud, le groupe folk Maz, le quintette jazz de Christine Tassan et le Trio Jonathan Turgeon.

Hugo compose également du jazz contemporain à partir de repiquage d’archives. Ses deux premiers albums portant sur la commission Charbonneau (Charbonneau ou les valeurs à bonne place, vol. 1 et vol. 2) se sont illustrés sur la scène musicale québécoise.

« Le Yukon est quelque chose qui m’habite encore. La place de l’art, de la musique et de la nature dans la communauté m’a marqué, mais aussi le respect, la liberté et la latitude laissés à chacun, ou dans la façon dont on aborde l’autre », partage-t-il.