Si l’Halloween peut faire frémir, c’est parfois pour des raisons qui vont au-delà des vampires et autres fantômes. Pour la santé de toutes et tous, et celle de la planète aussi, de plus en plus de gens adoptent désormais de nouvelles habitudes pour célébrer cette fête. Voici quelques trucs et astuces pour que l’Halloween ne devienne pas un vrai cauchemar!
Beaucoup de sucreries offertes le soir de la cueillette ne prennent pas en compte une partie grandissante de notre population : les personnes qui ont des allergies. Les risques ne sont pas aussi légers qu’une petite toile d’araignée!
Plus de 160 aliments allergènes ont été recensés au Canada, selon Allergies Québec. Ceux qui sont le plus à éviter sont les arachides, les noix, les œufs, le sésame et le soja, qui peuvent provoquer une réaction de type anaphylactique pouvant entraîner la mort.
Le fils aîné de Richard Fournier fait partie de ces enfants qui doivent réfléchir avant d’engloutir ses récoltes, puisqu’il est allergique aux arachides, entre autres. Afin de ne pas priver le jeune Matthew de la tradition du porte-à-porte, dans leur famille, depuis toujours, on récolte tout et on trie ensuite.
« On fait cela après l’Halloween. On passe à travers chaque bonbon, et on voit ce qu’il peut manger ou pas. » Le papa explique que désormais son fils adolescent est maintenant très autonome lors de cette étape et n’a plus besoin de supervision. « C’était plus épeurant quand il était petit », ajoute-t-il.
Afin de réduire les risques et de faciliter l’inclusion des jeunes en proie aux allergies, une campagne a été lancée visant à distribuer des surprises non alimentaires : la citrouille turquoise.
Vers une Halloween plus inclusive : la citrouille turquoise
« Le PCS s’allie chaque année à la campagne des citrouilles turquoise pour encourager la population à offrir des friandises et surprises alternatives aux allergènes », explique Sandra St-Laurent, directrice du Partenariat communauté en santé (PCS).
Les maisons participantes placent une citrouille peinte en turquoise devant leur porte, ou posent une affiche indiquant l’accès à des options sans allergène.
Dans la liste des suggestions, on peut trouver notamment des petits jouets, de la pâte à modeler, des autocollants, des tatouages éphémères, des crayons ou simplement des bonbons 100 % sans allergène.
Une liste de suggestions figure également sur la page Facebook du PCS. « Il est toujours possible d’ajuster votre panier de friandises et de surprises pour s’amuser en toute sécurité : c’est ça aussi, l’inclusion! », affirme Sandra St-Laurent.
Richard Fournier n’a jamais vu de citrouilles de ce style : « Il faudrait que les gens sachent ce que ça veut dire. » Selon lui, c’est un concept qui a de l’avenir. « Si les gens commencent et que ça devient plus populaire, c’est une bonne idée! »
Penser aussi à la santé de la planète
« Beaucoup d’entre nous font leurs achats d’Halloween à la dernière minute », commentait l’ancien coordonnateur du Programme Zero Waste Yukon, Ira Webb, dans un article de l’Aurore boréale il y a quelques années. « En prenant plus notre temps, on évite d’acheter des produits qui vont se retrouver à la poubelle après une seule utilisation », soulignait-il.
Ce conseil n’a pas vieilli. Investir du temps dans la confection d’un costume est d’ailleurs un moyen de passer du bon temps en famille. Cette pratique est aussi de plus en plus accessible grâce aux friperies et aux programmes de dons ou d’échange de linges.
Les friperies peuvent être une vraie mine d’or : on y trouvera des costumes usagers, mais aussi des vêtements qu’il sera possible de bricoler pour en faire notre déguisement de rêve. Pensez aussi aux comptoirs communautaires (Free-Stores) qui regorgent de bonnes trouvailles! L’organisme Les Essentielles propose d’ailleurs une friperie gratuite de déguisements usagés, principalement pour les plus jeunes.
Une razzia dans un bac de recyclage pourrait aussi vous donner des idées pour confectionner un déguisement.
Ces astuces s’appliquent aussi aux décorations. Afin de limiter la création de déchets, il est judicieux de privilégier des achats de matériel de qualité ou usagés. L’autre option, encore plus écoresponsable, est de privilégier des décors faits en papier : ils sont plus facilement recyclables que leurs équivalents en plastique. Faire ses propres décorations à l’aide de matériaux recyclés (comme du papier journal) demeure l’alternative la plus écologique.
Vos citrouilles, à la manière des zombies, peuvent aussi connaître une vie après la mort! À la place de tout simplement jeter la pulpe et les graines, vous pouvez les utiliser pour cuisiner une soupe, une tarte ou même du pain! Après l’Halloween, les potirons sont compostables. Il faut cependant enlever les matériaux de bricolage en plastique avant de les mettre au compost.
Pour éclairer l’intérieur de vos sculptures organiques effrayantes, les chandelles à la cire d’abeille ou au soja sont d’excellentes alternatives biologiques. Les chandelles traditionnelles à base de pétrole sont plus polluantes. Autrement, une lampe de poche rechargeable ou une petite lampe D.E.L. peut amplement faire l’affaire.
Bref, la clé pour avoir une Halloween responsable est simplement d’être créatif et… de penser aux démons de tout le monde!