Sophie Delaigue
Depuis septembre dernier, j’ai eu la chance d’interviewer cinq personnalités locales dans le cadre de ma chronique sur l’action climatique. Mes questions étaient adaptées à leur contexte, mais à toutes et tous, j’ai posé cette même question : à un niveau individuel, s’il n’y avait qu’une action à prendre pour combattre la crise climatique, laquelle choisiriez-vous?
Je reprends dans cet article chaque réponse, parce qu’elles sont toutes différentes, pleines de bon sens et, surtout, réalisables! Nous sommes à un moment charnière de notre histoire où chaque geste peut faire la différence. Nous avons le pouvoir de changer les choses ; nous en avons aussi la responsabilité, pour les générations futures.
Chris Rider, CPAWS Yukon
Nous savons tous qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire pour lutter contre le changement climatique : conduire moins, prendre moins l’avion, mieux isoler nos maisons, etc. Mais, ultimement, la plupart des grands changements doivent venir des entreprises et des gouvernements.
C’est pourquoi la chose la plus importante à faire est de dire à nos politiciens, politiciennes et aux entreprises avec lesquelles nous nous engageons que la lutte contre le changement climatique nous tient à cœur. Il faut leur dire que le changement climatique et la protection de l’environnement doivent être leur plus grande priorité, et que vous ne les soutiendrez pas si vous ne voyez pas de véritables actions. Si nous sommes suffisamment nombreux à le faire, ils devront nous écouter!
Daniel Blais, CSSC Mercier
C’est difficile à dire. Pour moi, c’est la multiplicité de nos petites actions qui, au final, a un grand impact. En tant qu’éducateurs et éducatrices, c’est important de montrer l’exemple, de mettre en actes ses paroles. Avec ma famille, nous avons par exemple fait le choix conscient de n’avoir qu’une voiture. Nous essayons de moins consommer, de réutiliser nos affaires et de recycler les produits.
Je veux être un acteur du changement et contribuer au mieux-être de ma communauté. On ne peut pas toujours attendre des gouvernements qu’ils agissent vite et fort, alors c’est à chacun d’entre nous, à notre échelle locale et au quotidien, d’agir. C’est en faisant des choix conscients que nous ferons une réelle différence, un jour à la fois. Ça prend un effort individuel et collectif, parce que tous ensemble, nous sommes plus forts.
Silvia et Walter Streit, Alpine Bakery
Achetez des produits certifiés biologiques! Préférez la qualité à la quantité! Choisissez des aliments riches en nutriments et consommez moins de fast food et d’aliments hautement transformés! On entend souvent dire que les aliments biologiques sont trop chers, mais, d’un autre côté, plus de 50 % de la nourriture produite dans le monde est gaspillée.
Le gaspillage alimentaire a un impact majeur sur notre climat. C’est pourquoi nous voulons vraiment encourager tout le monde à manger mieux et acheter moins! Nous avons fait nôtre cette devise du fondateur de Patagonia, Yvon Chouinard : « Nous ne devrions pas craindre qu’une vie plus simple soit une vie appauvrie. Au contraire, la simplicité conduit à un mode de vie plus riche et pleinement satisfaisant. »
Ella Commons, Riverside Grocery
La première chose que nous pouvons faire pour lutter contre le changement climatique à un niveau individuel est de manger plus de produits à base de plantes. La production de produits d’origine animale est extrêmement éprouvante pour l’environnement.
Choisir une alimentation à base de plantes peut être aussi simple que d’échanger un repas à base de viande par semaine pour un repas végétarien. Essayer de manger plus de produits à base de plantes est aussi très ludique. Une fois qu’on expérimente différents ingrédients, de nombreuses et délicieuses recettes s’ouvrent à nous. Les options sont infinies!
Scott Dudiak, Zero Waste Yukon
J’enfreins les règles et je vous suggère deux actions plutôt qu’une. La première est de voter pour des candidats, des candidates et des partis qui expriment clairement leur engagement à réduire nos émissions.
La seconde consiste à réexaminer ses investissements financiers. Pour beaucoup d’entre nous, notre épargne-retraite est investie dans des sociétés de combustibles fossiles et pétrochimiques, et nous ne le savons pas. Certains analystes prédisent que l’un des changements les plus importants dans la réduction de nos émissions viendra du retrait d’investissements majeurs du pétrole et du gaz.
Contactez votre institution financière et demandez quels sont les fonds dans lesquels votre argent est investi. Dites clairement que vous ne voulez pas investir dans les industries à forte émission de carbone. Si on ne peut pas vous donner cette information ou s’il n’y a pas d’alternatives d’investissements responsables offertes, il est temps de changer d’institution.
Désinvestir son argent des énergies fossiles est une étape majeure. Une fois que vous aurez réinvesti votre épargne dans des investissements durables, on pourrait presque considérer que vous n’aurez plus besoin de changements de style de vie.