L’une vient tout juste de terminer sa session à l’Université d’Ottawa ; l’autre en est à ses dernières semaines au secondaire à Whitehorse. Ce que ces deux jeunes femmes ont en commun? Elles sont les toutes premières lauréates de la bourse d’études du Partenariat communauté en santé (PCS).
« J’étais avec mon père lorsque j’ai appris que j’avais gagné la bourse. On était tous les deux tellement excités! », se remémore joyeusement Sophie Sénécal. Il faut dire que cette bourse d’études de 1500 $ arrive à un moment charnière de son parcours académique : présentement finissante à F.H. Collins, elle espère bien entrer au baccalauréat en sciences infirmières à l’Université de Saint-Boniface au Manitoba l’automne prochain.
Alizée Salesse, aussi récipiendaire de la bourse du Partenariat communauté en santé, était très touchée de sa nomination, qu’elle voit comme un geste d’encouragement. « Je ne savais pas ce que je voulais faire au début de mon parcours universitaire avant de découvrir le baccalauréat en sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa, raconte-t-elle au bout du fil. J’ai toujours été active et je trouvais vraiment intéressant d’utiliser l’activité physique comme médecine. »
Un projet « gagnant-gagnant »
Pour la directrice du PCS, Sandra St-Laurent, ce projet de bourse d’études est particulièrement emballant. Le mandat du Partenariat étant de s’assurer que l’offre de service santé en français existe au Yukon, encourager les jeunes francophones d’ici à choisir cette voie pour leur avenir est une bonne façon d’assurer la relève locale selon elle.
C’est également une façon d’aider les jeunes à se faire des contacts dans leur domaine. Les récipiendaires s’engagent à maintenir un contact avec le PCS tout au long de leurs études : « On peut les aider à obtenir des stages dans le réseau de la santé francophone de l’ouest et du nord du Canada. C’est vraiment gagnant-gagnant! »
Deux candidatures bien distinctes
Lorsqu’on demande à Sophie Sénécal pourquoi elle croit avoir été sélectionnée pour la bourse, elle n’hésite pas une seconde : « C’est grâce à mon petit dessin! », répond-elle en brandissant la page couverture de son bulletin de troisième année à l’École Émilie Tremblay. On y voit une femme étendue sur un lit d’hôpital et, à côté d’elle, une toute petite Sophie avec un nouveau-né dans les bras. « On nous avait demandé de nous dessiner en train d’exercer le métier qu’on aimerait faire. Quand je suis retombée dessus cette année, je me suis dit que je n’avais pas le choix de le mettre dans mon dossier de candidature! explique-t-elle. J’ai toujours su que je voulais travailler avec les enfants. J’aimerais beaucoup être infirmière en accompagnement à la naissance… comme sur mon dessin! »
De son côté, Alizée Salesse croit que c’est sa connaissance des enjeux de santé en milieu francophone minoritaire qui lui a permis d’obtenir la bourse : « J’ai travaillé au PCS lorsque j’étais en 12e année et c’est là que j’ai été sensibilisée à l’importance de l’accès aux soins de santé dans sa langue maternelle. » Elle se souvient d’avoir été surprise par le nombre de professionnel.le.s de la santé qui parlaient français au Yukon. « J’aimerais peut-être un jour être dans ce bottin », dit celle qui entrera bientôt sur le marché du travail.
Pour Sandra St-Laurent, les impacts positifs d’une bourse comme celle-ci vont au-delà du coup de pouce financier pour les deux lauréates : « Elles vont devenir un peu nos ambassadrices et on espère que ça va encourager d’autres jeunes à s’inscrire dans les programmes en français. »