COVID ou pas, le mois d’octobre, c’est la saison des nez qui coulent. Le Dr Hanley, médecin-hygiéniste en chef du Yukon, a d’ailleurs déclaré que les enfants peuvent aller à l’école s’ils ont ce seul symptôme. Pourtant, derrière un nez qui coule, il y a souvent un rhume qui couve. Avant de se ruer dans les pharmacies, pourquoi ne pas regarder du côté de la nature ?
« Si nous retournions aussi loin que nous pouvions dans le temps, nous nous rendrions compte que l’être humain a toujours dépendu des plantes de toutes sortes en médecine, pour la nourriture ou comme abri », tels sont les premiers mots écrits par Ruth Welsh, Aînée Gwich’in, dans l’avant- propos du livre de la phytothérapeute Bev Gray The Boreal Herbal. Depuis la nuit des temps, la nature offre de nombreuses richesses.
Le but de cet article est de mettre en lumière quelques plantes qui pourront aider votre système immunitaire et donc contribuer à vous maintenir en bonne santé.
Qu’est-ce que le système immunitaire?
La revue Alive présente une analogie intéressante dans sa dernière édition : imaginez vos bagages lorsque vous êtes à l’aéroport. Ils passent dans un système de détection qui va identifier s’ils présentent, dans leur contenu, quelque chose de potentiellement dangereux. Si c’est le cas, des mesures sont prises pour réduire les risques. Notre système immunitaire, lorsqu’il fonctionne bien, fait un peu la même chose. Il passe en revue ce qui entre dans notre corps et décide s’il faut éliminer des éléments.
Malheureusement, beaucoup de facteurs diminuent nos barrières immunitaires. Du manque de sommeil jusqu’à la pollution, en passant par des carences nutritives ou même le stress, les raisons d’avoir un système immunitaire affaibli sont nombreuses et fréquentes. La nature, cependant, fournit des plantes qui peuvent aider.
Quelques plantes du Yukon
L’usnée. Appelé aussi barbe de sorcière, ce lichen a pour propriété d’être un tonic immunitaire. Il est très facile à trouver lors de balades en forêt. Pour l’utiliser : laissez-en macérer une poignée dans un pot rempli de vinaigre de cidre de pomme ou d’alcool (gin ou vodka). Attendre au moins quatre semaines, puis filtrer. La teinture mère ainsi obtenue, prise une goutte à la fois en cas de rhume, contribuera à équilibrer et renforcer votre système immunitaire. Ses vertus proviennent de l’acide usnique qu’il contient, utilisé notamment comme antibiotique léger depuis des centaines d’années. *Attention, certaines personnes peuvent y être allergiques.
Les canneberges. Ces petites perles rouge vif à rouge carmin sont une bonne source de vitamine C, de complexe de vitamines B, ainsi que de fibres et de probiotiques. La canneberge est considérée dans le milieu alimentaire comme une « superbaie ». Elle contient des polyphénols antioxydants bénéfiques pour le système immunitaire. Alors, mangez-les à toutes les sauces, fraîches ou congelées, dans des pains, des mijotés ou ajoutées à des jus de fruits ou tout simplement à de l’eau. Attention cependant aux canneberges séchées et aux cocktails de canneberges vendus dans le commerce. Ces produits contiennent souvent beaucoup de sucre et de produits de conservation, et la quantité de jus concentré y est très limitée. Mieux vaut vous les procurer à la source, auprès de Dame Nature.
Les baies de genévrier. Elles sont un autre remède proposé par Beverly Gray. Les aiguilles sont souvent utilisées dans les saunas traditionnels pour leurs vertus antibactériennes. L’autrice recommande une infusion des baies de genévrier pour prévenir ou soulager les symptômes du rhume, notamment reliés aux voies respiratoires (sinus, poumons).
Les bourgeons d’épinette. Vous en avez récolté en grande quantité au printemps dernier. C’est le moment de les utiliser! Le moyen le plus simple : en infusion. Leurs vertus antiseptiques, désinfectantes et antimicrobiennes, ainsi que leur forte teneur en vitamine C expliquent leur efficacité. Les peuples des Premières Nations du Yukon utilisaient également la sève du même arbre, mélangée à de la graisse, pour traiter les plaies.
Quelques plantes cultivables localement
L’origan. Utilisé depuis des temps immémoriaux comme remède contre le rhume et les problèmes respiratoires, il possède des vertus anti-inflammatoires, antivirales et antibactériennes. L’huile d’origan peut être utilisée, mélangée à une autre huile telle que de l’huile d’olive par exemple, frottée sur la poitrine pour aider à dégager les voies respiratoires. Elle peut aussi être utilisée dans un diffuseur.
L’ail. Avec l’Halloween qui approche, malheureusement, rien ne garantit que l’ail soit efficace contre les vampires. Mais son efficacité antibactérienne, elle, est bel est bien documentée. Son effet tient au fait qu’il stimule le système immunitaire, le rendant plus fort et plus donc efficace. L’ail peut être consommé frais, sec, ou en capsule.
La capucine. Selon Le Mességué, la capucine aurait des propriétés antibiotiques et serait un désinfectant antibactérien des poumons. Toute la plante peut être utilisée : feuilles, fleur, et même les graines. Si cette plante décore merveilleusement les salades estivales, malheureusement, la saison en est déjà terminée. Mais vous pouvez déjà les considérer pour votre potager de l’an prochain!
Note : les plantes peuvent avoir des effets différents selon les personnes. Il est essentiel de consulter un professionnel de la santé avant de considérer des remèdes faits maison. Il est important également de consulter des experts avant de récolter des plantes. Certaines plantes peuvent ressembler à celles mentionnées dans cet article, mais avoir des effets néfastes. Toutes les plantes doivent être consommées avec modération et certaines ne sont pas recommandées lors de la grossesse.
Sources : The Boreal Herbal, Beverley Gray; La bible de la phytothérapie, Helen Farmer-Knowles (disponible au centre de ressources du PCS); Le Mességué, encyclopédie familiale des plantes médicinales (disponible au centre de ressources du PCS); Revue Alive, # 455.