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le Mardi 28 avril 2020 13:23 Divers

Comment bien démarrer un poulailler

Le poulailler urbain de Sandra St-Laurent est un exemple d’enclos en ville. Le gouvernement recommande aussi de prévoir un endroit à l’extérieur pour laisser les poules en liberté.
Photo : Sandra St-Laurent
Le poulailler urbain de Sandra St-Laurent est un exemple d’enclos en ville. Le gouvernement recommande aussi de prévoir un endroit à l’extérieur pour laisser les poules en liberté. Photo : Sandra St-Laurent

Avoir un poulailler dans sa cour est un projet relativement facile, mais cela nécessite certaines considérations avant de se lancer dans l’aventure.

Le poulailler urbain de Sandra St-Laurent est un exemple d’enclos en ville. Le gouvernement recommande aussi de prévoir un endroit à l’extérieur pour laisser les poules en liberté.
Photo : Sandra St-Laurent

Les tendances d’autosuffisance et de sécurité alimentaires interpellent de plus en plus de gens et les amènent à considérer l’idée d’avoir un poulailler chez eux. Mais à quoi faut-il s’attendre avant d’entreprendre ce projet?

Prendre en compte la législation

Avant de savoir si un poulailler est fait pour vous, il est nécessaire de prendre connaissance des restrictions de votre ville à ce sujet.

À Whitehorse, il existe des règlements dans les zones résidentielles du centre-ville : chaque résidence peut posséder un maximum de six poules (mais aucun coq), et il faut obtenir un permis auprès des Services des règlements de la Ville de Whitehorse avant de se lancer dans la construction. Il existe aussi une fiche d’information au sujet des poulaillers urbains sur le site Web de la ville.

Une fois la question légale réglée, il ne reste plus qu’à décider du type de poulet qui habitera le poulailler. À savoir, des poules pondeuses ou des poules pour la viande, même si, comme l’indique la fermière Sarah Ouellette, « la chair des poules pondeuses peut être mangée, mais elle est plus maigre ».

Construire son enclos

Le gouvernement du Yukon recommande de construire son poulailler en donnant un espace de 2 p2 par poule en pleine maturité. Selon Sarah Ouellette, il n’existe pas un nombre réglementaire de poules par poulailler, mais elle recommande tout de même d’en acquérir « au moins quatre, pour éviter qu’elles ne s’ennuient ». La présence d’un coq n’est pas nécessaire selon elle. « C’est bon si on veut qu’ils fertilisent des œufs par contre », expose cette dernière.

Ensuite, l’exploitante de Sarah’s Harvest affirme qu’il faut considérer les hivers rigoureux du Yukon dans ses plans. « Il faut isoler l’abri et prévoir une lampe chauffante au besoin. » Elle estime de ce fait qu’il est aussi crucial de donner de l’espace à sa volaille, mais pas trop non plus. « Si le poulailler est trop grand, ça va être difficile à chauffer pendant les températures plus froides, et si c’est trop petit, les poules vont se picosser », fait-elle valoir.

Protéger son investissement

La notion la plus importante lors de la planification de la construction de son poulailler est de le rendre le plus hermétique possible aux assauts des animaux sauvages, comme les renards ou les ours, témoigne l’agent de conservation Ken Knutson. « Les poulaillers sont la principale source de conflits entre les humains et les ours. » Celui-ci témoigne que le bruit, le mouvement et les odeurs émanant de ces enclos poussent les ours à venir jeter un coup d’œil. « C’est pour cette raison qu’il est important de rendre son poulailler le plus à l’épreuve des ours possible », affirme M. Knutson. L’agent de conservation recommande donc l’installation d’une clôture électrifiée autour du poulailler pour limiter les incursions de ces indésirables. « C’est un excellent dissuasif qui n’est pas très coûteux », révèle-t-il. En moyenne, l’agent de conservation estime le coût de cette protection entre « 300 et 500 $ ».

Il existe d’ailleurs un programme de subvention au sein de WildWise Yukon afin de financer la construction d’une clôture électrifiée. « Les critères sont assez larges et c’est possible d’y être qualifié facilement », rapporte la directrice générale de l’organisme, Heather Ashthorn. Ce financement peut rembourser « jusqu’à 60 % des coûts de la clôture », ajoute cette dernière. Par contre, il s’applique seulement pour les poulaillers à vocation agroalimentaire, mais ces limitations demeurent flexibles, rappelle Mme Ashtorn.

Par contre, un des attraits les plus particuliers de l’organisme est son aide à la construction de poulailler. « On fait affaire avec un fermier spécialisé qui peut se rendre dans votre cour et vous aider à élaborer la construction de l’enclos. » Ce fermier, Kevin Bowers, peut même aller vous acheter le matériel nécessaire pour électrifier votre clôture. « Il peut acquérir les matériaux directement des entrepôts, c’est donc moins cher pour la personne. » Ce service est entièrement gratuit, mais les places sont limitées. « Il nous en reste moins de cinq pour le moment, et elles se remplissent vite », témoigne Heather Ashtorn.

« Il ne faut pas couper les coins ronds. »

Finalement, les poules nécessitent une attention quotidienne, indique Sarah Ouellette. « Il faut les nourrir, changer leur eau, et parfois nettoyer le poulailler. » Cet entretien est « plus facile que l’on ne pense », mais nécessite toutefois une vision sur le long terme, souligne la fermière. Par exemple, on ne peut partir pour de longues vacances sans s’assurer que quelqu’un peut en prendre soin.

Si construire un poulailler est toujours un projet qui vous tient à cœur, la fermière Sarah Ouellette, affirme qu’« il ne faut pas couper les coins ronds. C’est n’est pas si compliqué que ça, et il existe énormément de ressources ou de livres à ce sujet », conclut-elle.