De nombreuses initiatives émergent à travers le monde pour lutter contre la propagation du virus. Au Yukon, plusieurs entreprises sont passées à l’action.
La Yukon Brewing est une brasserie bien connue à Whitehorse, tant pour la qualité de ses bières que pour son investissement dans la communauté. Quand les stocks de désinfectant pour les mains ont commencé à baisser dangereusement dans les magasins au mois de mars, la brasserie s’est lancée dans un nouveau projet : en fabriquer elle-même afin d’en fournir gratuitement aux intervenants de première ligne et aux travailleurs des services essentiels.
« J’avais lu des articles sur des distilleries qui s’étaient mises à produire du gel hydroalcoolique et ça m’avait interpellé », raconte Bob Baxter, le copropriétaire de Yukon Brewing. « Je voulais faire quelque chose, moi aussi, ne pas rester les bras croisés. J’étais justement en train de faire des recherches à ce sujet quand un agent de la GRC m’a appelé et m’a demandé s’il était possible de produire du gel hydroalcoolique dans notre distillerie, en raison de la pénurie locale. »
Pour la fabrication de son désinfectant pour les mains, Yukon Brewing suit une recette fournie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à base d’alcool à 75 %, d’eau oxygénée et de glycérine. Les premiers essais ayant donné de bons résultats, la brasserie a produit, fin mars, un lot de 500 litres de produit qui a été distribué aux intervenants de première ligne, aux garderies et aux centres de santé. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Yukon Brewing attend les dernières fournitures nécessaires à la production d’un nouveau lot.
« Jusqu’à maintenant, nous avons réservé notre production aux professionnels de la santé et aux travailleurs qui n’ont pas accès à l’eau sur leur lieu de travail, mais nous espérons rapidement pouvoir couvrir les besoins de l’ensemble de la population si nécessaire », confie Bob Baxter.
Chez Yukonstruct également, on se mobilise. Rick Yorgason, le coordonnateur du programme Makespace, a ainsi commencé à produire des écrans faciaux pour les travailleurs qui interagissent avec des personnes potentiellement contagieuses. « Nous utilisons les équipements du Makespace : les bandeaux en plastique sont produits sur nos imprimantes 3D et les écrans faciaux sont découpés grâce à nos découpeuses laser », explique-t-il. L’initiative est loin d’être isolée : partout dans le monde, des gens se mobilisent sur ce type de projet. Le design utilisé au Yukon provient ainsi d’un fabricant d’imprimantes 3D en République tchèque.
Les écrans faciaux ne sont pas soumis aux mêmes normes de qualité médicale que les autres équipements médicaux. Il est donc assez facile d’en fabriquer. « Avec les autres utilisateurs du Makespace, nous voulions faire quelque chose, ne pas rester inactifs », souligne Rick Yorgason.
« Nous avons fait des recher-ches et les écrans faciaux sont vite apparus comme une bonne manière pour nous d’aider les intervenants de première ligne. Ces masques se sont déjà avérés très utiles dans les hôpitaux du monde entier. » Yukonstruct travaille aujourd’hui en étroite collaboration avec l’Hôpital de Whitehorse afin de répondre aux besoins du personnel soignant.
Initiative de journalisme local APF – Territoires