— PCS et Sandra St-Laurent — PCS
Avec la venue du coronavirus (Covid-19), toutes nos habitudes sont bousculées. Les gouvernements ont mis en place des mesures pour limiter la propagation du virus. Dans ce contexte, la population est invitée à rester chez elle, mais surtout à respecter une distanciation sociale. Dans un tel contexte, rester connecté à sa communauté représente certains défis, notamment pour les personnes âgées.
Distinguer isolement social et solitude
Au fil des années, le public a souvent fait l’amalgame entre les termes isolement social et solitude. Pour leur défense, les définitions des deux notions ont toujours été assez proches, si bien qu’il peut en effet être difficile d’y trouver une différence.
L’isolement socialest souvent imposé par une situation et subi par les individus qui en sont victimes. Le manque d’interactions sociales durables, que ce soit en quantité ou en qualité, peut nuire à leur santé mentale. Parmi les personnes concernées, on trouve des êtres fragiles, vulnérables, ou même des personnes aînées. Pour cette dernière catégorie, le besoin souvent exprimé est d’avoir des relations gratifiantes, tout comme celui de se sentir utile dans la société. L’isolement social peut donc conduire à une diminution de la qualité de vie et du bien-être tant physique que mental, notamment lorsqu’il mène à un sentiment de solitude. La bonne nouvelle cependant, c’est que la situation peut être temporaire et qu’il existe des solutions pour la changer.
La solitude, quant à elle, est un fait (celui d’être seul). Aujourd’hui pourtant, le terme englobe à la fois un fait et à la fois des émotions. En effet, il n’est pas rare d’entendre des personnes dire « je me sens seul », comme si elles appelaient au secours. De telles situations démontrent souvent la perception d’une situation où tristesse et manque intérieur sont exprimés. Les pensées négatives sur soi, comme la perception que les autres peuvent avoir de soi, souvent non fondée et inappropriée, sont alors parties prenantes du quotidien. La solitudepeut aussi être ressentie même lorsque la personne est entourée. Dans ce cas, cela relève davantage d’un aspect psychologique.
Bien que le terme solitudeait des connotations négatives, il est important de noter que c’est parfois un choix que d’être seul ! Dans ce cas, il ne générera pas nécessairement de désespoir ou d’affliction. Par exemple, le fait d’être seul peut simplement représenter le fait qu’on désire prendre du temps pour soi, méditer, réfléchir, se ressourcer… Enfin, il est important de se rappeler que ce n’est pas non plus parce que l’on vit seul (comprendre être l’unique occupant d’un logement) que l’on se trouve dans une situation d’isolement social ou de solitude! Loin de là!
Des études ont permis de mettre en avant que l’isolement social touche davantage les femmes, car elles possèdent une espérance de vie plus longue. Les hommes sont cependant aussi concernés et peuvent subir cette situation, car ils sont en général moins enclins à demander de l’aide.
Pourtant, il existe de nombreuses astuces pour le surmonter et retrouver une vie sociale épanouie. Une personne aînée engagée dans sa communauté est une personne qui s’investit auprès des autres tout en prenant soin d’elle-même. L’interaction sociale étant une des composantes importantes pour une bonne santé mentale, il est normal de s’interroger sur les moyens de garder le contact avec ses proches dans la situation actuelle. Nous tenons à présenter quelques astuces qui peuvent être mises en œuvre pour le briser.
Confinement, tu me déconcertes!
Localement, il existe plusieurs moyens pour demeurer connecté à la communauté, même avec les mesures de distanciation sociale et de confinement mises en place. En voici quelques-unes :
• La ligne d’écoute gratuite TAO TEL-AIDE, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet de parler en français en toute confidentialité, même pour simplement échanger régulièrement sur sa réalité : 1-800-567-9699
• Le service ConectAînés géré par l’Association franco- yukonnaise (AFY) offre des présentations et discussions thématiques par voie téléphonique et par visioconférence (AFY).
• Le Partenariat communauté en santé (PCS) offre parfois des activités, films et webinaires en ligne, sans frais, sur des sujets touchant la santé.
• Le programme Vivre sa vie pleinement est offert gratuitement par l’Association canadienne de santé mentale – division du Yukon et le PCS : une série de six séances en direct et par visioconférence, animée par Helen Anne Girouard pour apprendre à penser positivement. Une séance par semaine, débutant le 2 avril à 18 h. Inscriptions [email protected]
• NOUVEAU! Le Club de correspondance! Une initiative du PCS qui met à la disposition des francophones du Yukon des cartes postales timbrées pour écrire un petit mot ou envoyer un dessin aux personnes aînées francophones en résidence (centres de soins de longue durée) ou confinées à domicile. Pour obtenir des cartes à envoyer ainsi que l’adresse des personnes à joindre, faites-en la demande au [email protected] ou au 668-2663, poste 810.
N’oublions pas que certaines occupations solitaires sont également bénéfiques
• S’informer : écouter la radio, la télévision, visiter des sites de musée virtuels avec son ordinateur et en discuter ensuite avec des proches.
• Lire : les bibliothèques municipales offrent une sélection de livres en français, et il y a aussi le système des mini-bibliothèques de quartier à Whitehorse où vous pouvez prendre et déposer des livres gratuitement. Il existe aussi des bibliothèques virtuelles qui offrent des versions numériques de livres gratuitement. Les bibliothèques du Yukon utilisent l’application LIBBY qui permet, à même votre carte de membre habituelle, d’emprunter sans frais des livres numériques en français et en anglais. Le journal l’Aurore boréale, est une excellente source d’informations locales, en français : auroreboreale.ca
• Écrire : sur la toile, de nombreux concours d’écriture sur le Web sont affichés tout au long de l’année. Vous pouvez aussi vous abonner à l’infolettre Arts et Culture de l’Association franco-yukonnaise pour connaître les concours d’écriture et appels de textes en français. afy.yk.ca
• Jardiner : que ce soit chez soi, à petite échelle, ou en faisant partie d’un jardin communautaire. L’AFY a d’ailleurs un projet de bacs communautaires pour les personnes aînées francophones et un atelier de démarrage de semis en visioconférence. L’envoi de semis par la poste aux personnes inscrites auprès du PCS se fera sous peu. [email protected]
• S’occuper d’un animal domestique : le sien ou celui de quelqu’un d’autre! Pas besoin de l’adopter, vous pouvez simplement offrir au refuge d’être famille d’accueil pour un certain temps, ou de promener un chien du refuge, selon votre horaire.
• La musique : que ce soit chanter, jouer d’un instrument ou simplement prendre le temps d’écouter de la musique « qui nous fait du bien ». Radio-Canada Nord met en ondes l’émission Rencontres, qui permet aux animatrices bénévoles de faire rayonner la musique francophone sur les ondes de 102,1 FM, chaque samedi de 17 h 5 à 18 h. Aussi, le projet Musique et mémoire, géré par le PCS, consiste en un service de prêt gratuit de matériel d’écoute ainsi que d’une liste de chansons françaises personnalisées pour les gens atteints de troubles de la mémoire/démence. (PCS) francosante.org
• Renouer avec votre fibre artistique : des ateliers communautaires de peinture, dessin, et musique sont offerts en français et l’infolettre culturelle de l’AFY est une bonne façon de se tenir au courant, tout comme la consultation du journal l’Aurore boréale. Une variété de tutoriels en ligne sont accessibles en français pour qui désire explorer différents médiums artistiques.
En résumé, ce sont des petits gestes simples qui peuvent faire la différence pour briser l’isolement et favoriser l’engagement des personnes aînées. Le fait d’adopter ne serait-ce qu’une seule idée suggérée dans cet article peut changer la qualité de votre vie et celle de vos proches. La clé est de garder contact avec ses proches par courrier, courriel, téléphone et visioconférence et occuper son temps de manière gratifiante. Le sens de communauté est peut-être différent en ces temps difficiles, mais toujours possible. Les façons habituelles de manifester notre sentiment d’appartenance et de l’entraide sont en pleine évolution, et il faut prendre le temps de s’assurer que tous et toutes peuvent trouver, à leur rythme, leurs nouveaux repères. Finalement, gardons en tête que chaque petit pas que nous faisons pour garantir le mieux-être des personnes aînées est un retour du « balancier de la gratitude » pour ceux et celles qui ont su s’investir dans NOTRE vie, au moment où NOUS en avions tant besoin.
Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de Santé Canada ou de la Société Santé en français inc. Ce publireportage du Partenariat communauté en santé (PCS) a été rendu possible grâce au financement de Santé Canada, à travers le plan des langues officielles, au « Parcours Santé 2018 – 2023 » de la Société santé en français et ses réseaux membres.