Deux jeunes franco-yukonnais étaient au Chili lors des émeutes qui ont soulevé le pays en novembre dernier.
Orlina Ménard
Le Chili est un plat très bon et aussi un pays en Amérique du Sud.
Récemment, les Chiliens ont manifesté contre le président. Deux jours avant le début des manifestations, nous avions réservé notre séjour au Chili. Nous ne pouvions pas annuler sans frais, donc nous avons pris la décision de nous rendre et de suivre les conseils des résidents.
Quand nous sommes arrivés à l’aéroport, le bâtiment semblait vide. Cela nous a pris 30 minutes pour entrer au pays et récupérer nos bagages. Il y avait des chiens pour la sécurité, mais leur maître leur lançait la balle parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Les premiers jours étaient calmes parce que nous étions à l’hôtel et à l’extérieur de la ville.
Quand nous nous sommes rendus à l’appartement, c’est là que ça s’est gâté. La première nuit était plutôt calme, mais le lendemain, quand nous sommes sortis durant la journée, j’étais stressée parce que je ne savais pas à quoi m’attendre des manifestations. Les stations d’autobus détruites, tous les monuments vandalisés et la présence de la police à certains coins de rue ne me rassuraient pas. Ce soir-là, la manifestation m’a impressionnée. Vers 16 h 30, les manifestants faisaient du bruit, frappaient sur les casseroles, etc. Entre 18 h et 2 h, c’était plus violent ; des gens allumaient des feux dans la rue et des camions de police passaient avec du gaz lacrymogène.
En tant que Yukonnaise, j’entends souvent parler d’événements semblables qui surviennent dans d’autres pays, mais, l’imaginer ce n’est pas pareil que de le vivre.
Cependant, les Chiliens sont les plus gentilles personnes que j’ai rencontrés. Ils nous ont aidés quand mon petit frère et moi avons respiré les gaz lacrymogènes. Ils nous expliquaient pourquoi ceci se passait. Et ils s’excusaient pour ce qui se passait, même si c’est nous qui venions visiter leur pays. Les gens s’entraident, s’appuient et s’encouragent.
J’ai appris beaucoup sur le rôle des manifestations lorsqu’un peuple exige une vie plus juste. Je vais toujours me rappeler ces leçons de vie.
Jean-Christophe Ménard
Où est le Chili? Le Chili se trouve sur le petit côté de l’Amérique du Sud. Mes impressions quand je suis arrivé au Chili : au début, les manifestations ne me dérangeaient pas tellement, car nous sommes arrivés à un hôtel à l’extérieur de la grande ville. Lorsque nous sommes arrivés sur la rue de notre appartement, je ne sentais pas de bonnes énergies. Sur la rue de l’appartement, il y avait beaucoup « d’art » des manifestants, ce qu’on appelle des graffitis!
Des petits groupes de manifestants ont commencé à se former vers 14 h ou 15 h.
On se promenait souvent du matin jusqu’en fin d’après-midi puisqu’il fallait retourner à l’appartement. Ce qui m’a surpris, c’est qu’un manifestant a lancé une roche en direction d’un policier au moment où on passait. Le policier a répliqué en lançant un gaz lacrymogène. C’est un poivre qu’il lance et qui a l’action de piquer les yeux. On a eu peur, mais ça ne nous a rien fait.
En fait, ma sœur et moi sommes allés en bas de l’appartement avec mon père pour constater la situation dans la rue. Nous étions protégés par des grilles. Nous regardions ce qui se passait et de plus en plus nous avions mal aux yeux et au nez. Mes yeux ne m’ont jamais fait aussi mal de ma vie!
C’est alors que des manifestants, qui habitaient dans le même appartement que nous, nous ont vus et nous ont aidés, en nous versant de l’eau mélangée avec du bicarbonate de soude dans les yeux. Après, ça allait mieux pour ma sœur et moi! C’était intense! Les bruits et les feux dans la rue duraient très tard en soirée, pendant les sept jours de notre visite. Voilà, c’était mon expérience au Chili, merci d’avoir lu!
La crise au Chili
Maryne Dumaine
Depuis le 18 octobre dernier, le Chili est en crise. Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues un peu partout au pays. Ces manifestations ont déjà entraîné la mort d’une vingtaine de personnes, dont un enfant, et de centaines de blessés.
Les raisons de ce soulèvement populaire sont complexes. Ce qui a mis le feu aux poudres peut sembler n’être qu’un détail, mais ce fut la goutte de trop : une hausse de 4 % du prix des transports en commun.
Bien que le Chili soit un pays apparemment prospère, il y existe des inégalités importantes. La population manifeste contre l’injustice sociale, notamment en matière d’éducation et de santé, domaines largement privatisés. De ces manifestations découlent des affrontements avec les forces de l’ordre, entraînant beaucoup de violence.
En réponse, le président Sebastián Piñera a annulé la hausse du prix du billet de métro ainsi que d’autres mesures pour calmer les manifestants. Malgré tout, les bouleversements se poursuivent au Chili et la situation évolue très rapidement, mais la crise est loin d’être terminée.