La biologiste et voyageuse Catherine Pinard vient de publier son tout premier livre, Aventures boréales : Mémoires d’une musheuse dans le Grand Nord, aux Éditions de l’Homme. Elle retrace dans cette œuvre les nombreuses tribulations qui ont parsemé son passé de musheuse, de son rêve de petite fille de traverser les paysages arctiques en traîneau à chiens jusqu’à sa dernière course au Yukon Quest.
C’est par l’écriture que Catherine Pinard a choisi de livrer le récit de ses aventures et mésaventures : « J’aime écrire, alors même si je ne publiais pas ce que j’écris, c’est quand même un plaisir de jouer dans mes souvenirs, puis de mettre ça sur papier », raconte celle qui a pratiqué le mushing – la compétition sportive de course de chiens de traîneau – activement pendant plus de huit ans.
Si elle a réussi à écrire ce livre, elle a d’abord dû traverser un certain deuil après avoir abandonné sa passion en 2007 pour se concentrer sur d’autres aspects de sa vie. « C’est une décision que je n’ai jamais regrettée, mais c’est quand même difficile de laisser aller un rêve », avoue-t-elle. Il lui a donc fallu plus de dix ans avant d’être capable de replonger dans son passé.
Au rythme des courses
Dans son livre, on retrouve son amour pour les chiens, qui se manifeste très tôt pendant son enfance. Puis on la suit, de Montréal à la Baie-James, en passant par Kuujjuarapik, jusqu’à son arrivée au Yukon, où elle s’initie pour la première fois à la course de chiens de traîneau.
D’apprentie, elle devient elle-même musheuse au fur et à mesure que son intérêt se transforme en passion. Au fil des pages, le rythme des histoires s’accélère et, sans même s’en rendre compte, le lecteur et la lectrice se retrouvent assis dans le traîneau, parcourant le paysage avec l’aventurière. L’épuisement, la faim, la soif et le froid deviennent des compagnons de route.
Chaque histoire de course tient en haleine jusqu’à la ligne d’arrivée, car l’inattendu peut se produire à tout moment : « C’est jamais « plate » quand tu as une équipe de chiens de traîneau, assure Catherine Pinard. [Dans le livre], il y a l’histoire de quatre Yukon Quest, trois Copper Basin et trois Percy DeWolfe ; ce sont les mêmes courses, mais ce sont toutes des histoires différentes, parce que ce sont des équipes différentes et que la météo est unique à chaque fois. »
Son récit est aussi celui de sa découverte du Nord, de la beauté de ses territoires et de ses habitants. Mais tout n’est pas qu’extase : avec la passion ardente des courses de chiens de traîneau vient aussi la difficile réalité de gérer un chenil.
« C’est difficile, financièrement : faire de la course, c’est extrêmement dispendieux, admet la meneuse de chiens de traîneau. Je pense que maintenant, la Yukon Quest est justement remise en question, parce que très peu de musheurs ont les moyens, l’énergie et le temps pour s’investir dans l’entraînement de longue distance. C’est donc une course qui est appelée à disparaître. »
L’aventure de l’écriture
Si Catherine Pinard se spécialisait en courses de longues distances lorsqu’elle était musheuse, l’écriture de son livre relève plutôt du sprint. « Honnêtement, écrire le livre au complet, ça m’a pris un mois. Puis ce n’était pas à temps plein! Je travaillais. Je me levais à trois heures et demie du matin, puis je travaillais jusqu’à à peu près 6 h 30, et après ça il fallait que j’aille travailler pour de vrai. Je buvais pas mal le café. […] Ça n’a pas été très long à écrire, disons! »
Selon elle, le plaisir de partager ces histoires de nouveau et de le faire « avec plus de monde » est ce qui l’a motivée à accomplir la rédaction en un temps record.
Aventures boréales en anglais
Le prochain projet littéraire de l’autrice est de s’affairer à la traduction de ses récits : « Pour moi, ça serait quasiment aussi important [de le publier en anglais] que de l’avoir écrit en français, parce que la plupart des gens que j’ai côtoyés ou qui m’ont aidée durant les courses, ce sont des anglophones. J’aimerais ça, être capable de partager ça avec eux. »
Une fois cette étape réalisée, elle compte poursuivre ses activités d’écriture avec la transcription de certains de ses récits de voyage et « des histoires cocasses » qu’elle a vécues à l’étranger.
Celle qui tient d’ailleurs un blogue de récits de voyage a par exemple tenté de relier l’Alaska et l’Argentine à vélo en 2019, périple qui s’est malheureusement arrêté au Mexique, en partie en raison de la pandémie. « Je ne sais pas si un jour je finirai mon voyage, mais ç’a été six mois vraiment extraordinaires, et il y aurait de quoi à écrire, juste pour ça. »
Pour commander une copie des Aventures boréales en édition limitée, contactez l’autrice : [email protected]