Fred Pellerin sera à Whitehorse le 12 novembre pour présenter son spectacle Un village en trois dés. Grâce à une vente de billets record, les Yukonnais.e.s auront droit à deux représentations consécutives du spectacle la même journée, du jamais vu pour le conteur.

Fred Pellerin a déjà livré six spectacles de contes, chacun se contrant sur un illustre personnage de son village natal. Un village en trois dés, écrit en 2017, est son spectacle le plus récent. Photo fournie.
« J’ai mon double de chemise que je vais sortir de ma valise pour l’occasion! », s’esclaffe Fred Pellerin, en parlant des spectacles qu’il livrera au Centre des arts du Yukon.
S’il lui est arrivé d’offrir deux représentations la même journée, les enchaîner si rapidement constitue une première. Les représentations, organisées dans le cadre du festival Coup de cœur francophone, dédié à la chanson francophone, auront lieu à 19 h et à 21 h 15.
Aller à la rencontre des francophones hors Québec
Rouler sa bosse aux quatre coins de la francophonie canadienne n’est pas quelque chose de nouveau pour l’artiste québécois, qui a pu répondre à nos questions alors qu’il était en route vers Winnipeg. Il s’était également déplacé d’un océan à l’autre pour raconter l’histoire De peigne et de misère.
« Évidemment, il y a un grand plaisir à aller à la rencontre de ces différents accents, ces bastions et ces cellules francophones. Quand on va dans les milieux minoritaires, il y a quelque chose qui s’ajoute, soutient le conteur. Ceux qui sont là, ce sont des gens qui résistent, qui sont dynamiques, qui ont envie de parler le français. Je ne parle pas d’une résistance au front plissé, je parle d’une résistance joyeuse et d’une vivacité. »
La figure emblématique du conte au Québec a d’ailleurs déjà livré plus de 3 000 représentations au sein de la francophonie mondiale, et ira bientôt raconter ses histoires en Tunisie et dans les Antilles.
Un village en trois dés
Les féru.e.s des histoires du conteur reconnaîtront certainement quelques personnages phares de l’imaginaire de Fred Pellerin ce vendredi, lors du récit du conte Un village en trois dés.
« Le recensement est entier. On revoit Méo, la bonne femme Gélinas avec ses 473 enfants, le forgeron, la belle Lurette. Pour les autres, je pense que ça peut être l’occasion de se tremper dans cet univers qui est tout sauf triste. »
Dans son spectacle, le conteur se questionne sur l’origine du village de Saint-Élie-de-Caxton – son village natal de la Mauricie, au Québec – qui reste nébuleuse. Ce conte partagé en 2017 a d’ailleurs valu à l’artiste un billet platine pour souligner plus de 100 000 billets vendus.
S’il présente ce spectacle depuis quelques années déjà, se produire sur scène après des mois à l’arrêt en raison de la pandémie a quelque chose d’unique : « J’ai une joie de renouer avec les spectacles. On dirait qu’on se redécouvre, le public et moi. Les premiers soirs j’avais l’impression qu’on sortait de prison », raconte Fred Pellerin.
Celui qui se décrit comme un « anxieux technologique » ne s’est pas tourné vers les spectacles en ligne au plus fort de la crise sanitaire, mais a préféré plancher sur d’autres projets en attendant de pouvoir raconter ses histoires de vive voix.
Ses contes font des petits
Malgré la période creuse de la pandémie, les contes de Fred Pellerin ont continué d’évoluer sous différents formats. Le long-métrage inspiré du conte L’arracheuse de temps sera disponible à la fin novembre au Québec et constitue la troisième adaptation cinématographique d’un de ses récits.
« La magie du conte est là. Nous, comme spectateurs, on va pouvoir découvrir cet univers-là qui est magnifique », ajoute Fred Pellerin, en mentionnant au passage le travail minutieux du réalisateur Francis Leclerc.
De plus, le lancement du premier livre jeunesse de l’auteur qui fait renaître le personnage tant apprécié de Babine a eu lieu en octobre dernier. Une histoire tendre aux illustrations magnifiques, selon les dires du conteur.
Autant d’autres projets mijotent dans un coin de la tête de Fred Pellerin, comme un spectacle à grand déploiement ralliant la magie du conte à celle des arts du cirque. Chose certaine pour les Yukonnais.e.s, si cela se concrétise, il faudra rester à l’affût pour avoir la chance de se procurer des billets à temps.