le Dimanche 6 octobre 2024
le Jeudi 22 avril 2021 2:09 Art et culture

Le Musée George Johnston veut vous parler français

Le gérant du Musée George Johnston, Ryan Durack, consulte le contenu de la boîte construite pour transporter un harfang des neiges du Centre d’interprétation de la Béringie au Yukon au Musée George Johnston à Teslin. Des experts de la conservation et d’exposition aideront à son installation en vol à la fin du mois d’avril. Photo : Ryan Durack.
Le gérant du Musée George Johnston, Ryan Durack, consulte le contenu de la boîte construite pour transporter un harfang des neiges du Centre d’interprétation de la Béringie au Yukon au Musée George Johnston à Teslin. Des experts de la conservation et d’exposition aideront à son installation en vol à la fin du mois d’avril. Photo : Ryan Durack.

Marie-Paule Berthiaume, IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

Le Musée George Johnston de Teslin, qui célèbrera son cinquantième anniversaire en 2025, compte mettre à jour la signalisation à travers l’ensemble de son site. L’institution voudrait enrichir ce projet d’envergure en traduisant le tout en français, en plus d’incorporer une vingtaine de mots dans la langue autochtone locale, le tlingit.

Le gérant du Musée George Johnston, Ryan Durack, consulte le contenu de la boîte construite pour transporter un harfang des neiges du Centre d’interprétation de la Béringie au Yukon au Musée George Johnston à Teslin. Des experts de la conservation et d’exposition aideront à son installation en vol à la fin du mois d’avril. Photo : Ryan Durack.

 

Le gérant du Musée George Johnston, le francophone Ryan Durack, estime que les francophones du Québec et des pays européens représentent le quart de sa clientèle annuelle. « Un autobus d’une cinquantaine de personnes qui parlaient uniquement le français est un jour entré dans notre boutique pour acheter des billets. Ils ont tout de suite réalisé qu’il n’y avait rien du tout en français. Comme j’étais là, j’ai pu leur offrir une visite guidée et ils en ont été très contents. J’ai alors réalisé que sans la possibilité d’avoir accès à un tour autoguidé en français, on perdait des visiteurs », conclut-il.

La rétention des touristes à Teslin

Selon Ryan Durack, Teslin travaille sur la rétention de ses touristes et le Musée George Johnston pourrait, avec une offre bilingue, être en position de contribuer à cet effort. « De l’extérieur, ça a l’air d’un petit musée qui va prendre 45 minutes à visiter, mais souvent il y a du monde qui sont encore là trois ou quatre heures plus tard. Nous pourrions attirer des francophones qui voudraient peut-être rester un soir de plus et investir dans notre village », espère-t-il.

Les liens autochtone et francophone

Ryan Durack et son conseil d’administration visent à tisser des liens avec la communauté autochtone du village et à créer des ponts avec la communauté franco-yukonnaise en croissance. Le village de Teslin travaille d’ailleurs présentement à rendre les panneaux d’arrêt bilingues, en anglais et en tlingit. « C’est la première étape qui mènera au changement de tous les panneaux de signalisation en tlingit, surtout les noms de lieux comme celui des rivières et des montagnes. […] Si toutes les institutions s’y mettent, ça va vraiment donner l’opportunité d’apprendre la langue », prévoit-il.

L’importance des Tlingits

Alors que le musée consacre une section importante au photographe avant-gardiste George Johnston, il se concentre surtout sur la riche histoire des Tlingits. « C’est la seule région au Yukon – à Teslin, Atlin et Carcross – où ils se sont installés en provenance d’Alaska. Toutes les autres régions du Yukon sont habitées par les Athapascans. Teslin et Carcross sont les deux seuls endroits où l’on peut profiter de l’histoire tlingit. Ils sont reconnus pour leur intérêt dans les arts plastiques, surtout pour leurs sculptures. Les couleurs qu’ils utilisent sont semblables à celles du peuple autochtone haïda de la Colombie-Britannique, soit le noir, le rouge, le blanc et le bleu.