14 ans après la sortie de son premier court métrage, -40°C, qui aura depuis fait le tour du monde, Paul Davis se lance dans la réalisation d’un nouveau format court intitulé Le rouleau compresseur numérique contre la nordicité.
Un court métrage documentaire qui sera tourné par l’équipe de Nah Ho Production et financé grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada. M. Davis souhaite mettre en images l’impact du numérique sur la nature, en particulier sur une espèce d’oiseaux migrateurs : les huards à collier.
Un film au résultat inattendu
Entre documentaire et vision plus personnelle de la réalité, Paul Davis ne souhaite pas prématurément définir son film. « Un tournage, c’est une activité collective, il y a une contribution individuelle, mais aussi celle de l’équipe et je ne sais pas exactement où tout ça me mènera », confie le réalisateur.
Pour ce qui est du projet final, tout dépend du personnage principal du court métrage, le huard à collier. L’espèce est attendue comme vedette du film dès son retour au Yukon au printemps, mais, comme chaque année, son arrivée exacte dans le territoire demeure incertaine. Paul Davis a un plan B au cas où la migration n’aurait pas lieu : filmer l’arrivée des pygargues à tête blanche.
Un court métrage en français et en tlingit
Le réalisateur l’avoue fièrement : « Le français est la langue qui me permet de faire des choses que je n’oserais pas faire en anglais. » Tout comme son premier court métrage, son second sera aussi francophone.
Francophile de longue date, Paul Davis a d’ailleurs pendant un temps travaillé en tant qu’enseignant suppléant à l’École Émilie-Tremblay. Il apprécie la communauté francophone du territoire, avec qui il espère pouvoir partager ce nouveau projet.
La langue tlingit a été choisie pour personnifier et donner la parole aux huards à collier, qui seront interprétés par Bessie Cooley, professeure de la langue autochtone parlée dans la région de Teslin, au sud du Yukon. Le cinéaste explique : « Tout comme le peuple tlingit qui s’est déplacé des côtes pour aller vers l’intérieur des terres, les huards migrent chaque année de la mer vers les terres. » Il souhaite ainsi recréer à l’écran le lien qui unit la culture autochtone à la nature.
Une subvention en soutien aux langues minoritaires
Grâce à la langue française et tlingit, son dossier a été retenu par le Conseil des arts du Canada, celui-ci soutenant fortement les projets réalisés en langue minoritaire.
Le réalisateur pourra principalement financer son équipe de tournage ainsi que le matériel nécessaire tel qu’un drone pour filmer des prises de vue aérienne du Yukon. Il ne lui reste maintenant plus qu’à espérer que la nature soit en faveur du numérique et lui permette de filmer son documentaire dans les meilleures conditions.
Initiative de journalisme local, APF – Territoires