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le Mardi 26 mai 2020 10:23 Art et culture

La traduction comme geste de réconciliation

La commissaire du Yukon, Angélique Bernard, a dévoilé le mur des traductions qui apparaît dans son bureau de la maison Taylor à Whitehorse.
Photo : Nelly Guidici
La commissaire du Yukon, Angélique Bernard, a dévoilé le mur des traductions qui apparaît dans son bureau de la maison Taylor à Whitehorse. Photo : Nelly Guidici

La commissaire du Yukon, Angélique Bernard, vient de dévoiler le 19 mai dernier un mur sur lequel figurent des traductions en langues autochtones du Yukon.

La commissaire du Yukon, Angélique Bernard, a dévoilé le mur des traductions qui apparaît dans son bureau de la maison Taylor à Whitehorse.
Photo : Nelly Guidici

 

Le Bureau du commissaire a collaboré avec les Premières Nations yukonnaises pour faire traduire le titre « commissaire du Yukon » dans les huit langues autochtones du territoire. « La traduction est déjà faite dans six de ces huit langues. Nous attendons les deux autres très prochainement », a indiqué l’honorable Angélique Bernard. Les différentes traductions sont inscrites sur le mur menant au deuxième étage de la maison Taylor. Actuellement, on peut lire le titre en anglais, en hän, en tutchone du Sud, en kaska, en tutchone du Nord, en gwich’in, en tlingit et en français. Les traductions en haut tanana et en tagish seront ajoutées sous peu.

Pour la commissaire du Yukon, traductrice professionnelle, la signification des mots a un aspect très symbolique. « J’ai toujours été fascinée par les langues et les significations des mots. On a trouvé que ce serait intéressant de voir comment les langues autochtones traduiraient le titre de commissaire. » En effet, dans les langues autochtones, la traduction porte plus sur la description du poste puisque le mot « commissaire » n’a jamais existé de façon traditionnelle. Ainsi, en tutchone du Sud, la traduction indique « Grand Chef du gouvernement du Yukon », tandis qu’en langue gwitch’in, il s’agit plutôt du terme « porte-parole ».

« En tant que représentante du gouvernement du Canada, je sais que l’histoire n’a pas toujours été facile avec les Premières Nations. Cette traduction est un geste de réconciliation. Les gens ont d’ailleurs été touchés qu’on leur demande et qu’on les fasse participer. » Pour ce faire, les Premières Nations ont été contactées et ont recommandé des personnes capables de faire les traductions. La commissaire du Yukon souhaite d’ailleurs remercier toutes les personnes qui ont collaboré à ce projet.

Afin de faciliter la lecture, les personnes qui ont assuré la traduction fourniront également une version audio. « C’est beau de le voir sur papier, mais moi-même, je ne m’aventurerais pas à en faire une lecture orale sans savoir quelle est la prononciation », affirme la commissaire, en ajoutant que cet outil lui permettra, entre autres,de saluer les communautés dans leurs propres langues lorsque ses déplacements seront de nouveau permis.

En attendant de pouvoir voir ce mur des traductions en personne dans la Maison Taylor, la commissaire invite le public à les découvrir sur sa page Facebook. Les traductions et les versions audio seront disponibles prochainement sur le site Web de la commissaire du Yukon.