Les immensités blanches, la nature immuable… Aucun doute, le Nord attire les mordus de grands espaces. La chaîne de télévision européenne Arte a passé commande pour un documentaire philosophique qui vient d’être tourné au Yukon.
Philippe Simay est philosophe. Dans une série de 30 épisodes intitulée Habiter le monde, produite par Cinétévé pour Arte France, il s’est intéressé à la façon dont les habitats racontent les modes de vie autour du globe.
Une équipe de trois personnes est venue au Yukon pour réaliser un film documentaire long métrage qui fait la continuité de cette série. « Philippe Simay a souvent rêvé des grands espaces qu’il avait lus dans des récits de Jack London. On a voulu confronter cette idée qu’il avait avec la réalité, l’immensité du territoire, et puis aussi mettre le tout en relation avec les gens qui l’habitent, qu’ils soient issus des Premières Nations, chercheurs d’or ou trappeurs. Tous ces gens qui cultivent un goût pour la nature », explique Matthieu Maillet, le réalisateur. Ce documentaire illustre donc le regard du philosophe sur le Yukon, et ses rencontres avec les gens.
Une expérience inoubliable
« C’était merveilleux, un incroyable voyage », raconte Matthieu Maillet avec nostalgie. Son équipe vient de passer trois semaines au territoire pour réaliser ce film.
Au sein de ce documentaire, de nombreux francophones. Notamment Yves Lafond, camionneur des routes de glace, écrivain et chroniqueur très populaire des pages de l’Aurore boréale. « Comme le disait Yves Lafond, “le gars peut sortir du Yukon, mais le Yukon ne peut pas sortir du gars”. Ça m’a pas mal bousculé ce voyage, même si je suis habitué à voir de grands espaces », témoigne le réalisateur qui semble avoir notamment été impressionné par la route Dempster. « Cette route immense au milieu de nulle part, c’est fascinant! »
Parmi les autres figures francophones du film : Arthur St-Laurent, Chrystelle Houdry et Maxime Vincent, chercheur d’or à Dawson. L’épisode a également intégré Paul Josie, musheur d’Old Crow, qui témoigne au sujet des réalités des Premières Nations du Yukon. « Les gens que nous avons rencontrés sont tous des personnages, des personnes tellement habitées par ce territoire! »
Pour le tournage, l’équipe a engagé les services de Simon D’Amours Productions pour coordonner le projet sur le plan local. Puisque le tournage vient d’avoir lieu, il est encore prématuré de prédire la date de sortie sur les écrans de télévision. « Probablement pas avant la fin de l’année 2020 », estime M. Maillet. Restons à l’affût.
La série Habiter le monde est disponible en ligne sur YouTube.