Avec sa traditionnelle maison hantée, l’École de la rue Wood démontre qu’il est possible de mêler terreur et pédagogie.
Avec la venue de la fête d’Halloween, l’École de la rue Wood tire les rideaux sur Molière et Shakespeare pour faire place à l’horreur lors de sa traditionnelle maison hantée.
Une aura de mystère s’empare de l’étage supérieur de l’établissement. Malgré les quelques élèves vêtus tout de noir, cachés ici et là, en répétition dans les couloirs ou les salles de classe, il est impossible de déterminer quelles horreurs les jeunes mijotent.
« C’est un secret », explique avec un brin de malice David Kanary, enseignant au Pro-gramme Music, Art & Drama (MAD) depuis quatre ans. « On veut garder la surprise pour nos anciens étudiants [qui reviennent régulièrement voir la maison hantée] », ajoute-t-il.
Une opération cauchemardesque
Les jeunes ont créé, de A à Z, leur personnage, leur costume et la trame narrative de cette pièce de théâtre peu orthodoxe avec l’aide de leur professeur. Ces derniers noteront ensuite l’ensemble de ce processus créatif. « On regarde aussi de quelle façon ils s’y prennent pour faire peur aux spectateurs », souligne M. Kanary. « Est-ce qu’ils vont tenter de faire le saut aux passants en bondissant de l’obscurité où ils vont plutôt opter pour une approche plus inquiétante et psychologique? », s’interroge-t-il.
Les élèves risquent cependant d’avoir une excellente note si l’on se fie à l’originalité du thème qu’ils ont choisi pour cette édition de la maison hantée. « Tout ce que je peux dire, c’est que son fonctionnement va être très différent de tout ce qu’on a fait avant », affirme avec fierté le professeur.
La création de cette maison hantée demande beaucoup de travail. « C’est le spectacle le plus difficile à faire de l’année », avoue David Kanary. Tout l’étage supérieur sera monopolisé pour se transformer en théâtre de l’horreur. « Physiquement, c’est énorme. Notre plus gros défi sera de faire que toutes les pièces s’emboîtent ensemble pour devenir un tout », révèle-t-il.
Une expérience marquante
La grosseur et la popularité de cette maison hantée pédagogique attirent presque 1 000 personnes par année, commente David Kanary.
« C’est très stressant », admet Ella Andersson, une élève francophone de neuvième année. Cette fébrilité se sent partout dans l’étage. À presque deux semaines de ses premiers spectacles, l’école est en branle-bas de combat pour assurer les derniers préparatifs avant les prestations publiques des 25, 26 et 30 octobre.
Malgré tout le trac de ce sprint final, les élèves retirent beaucoup de plaisir de cette expérience formatrice. « Le côté performance est très cool, j’ai assisté à plusieurs [maisons hantées de Woodstreet] quand j’étais une élève de l’école primaire et je suis contente de pouvoir y participer maintenant », raconte Ella Andersson, tout sourire.
Cette mythique maison hantée marque l’imaginaire des jeunes. Kate Muller, elle aussi en neuvième année, se rappelle avoir voulu participer à cette activité après y avoir vu sa plus grande sœur. « Je suis très fière de faire partie de ça, quand elle va venir, je vais pouvoir lui dire “ta-da!” ».
Cette approche pédagogique unique encourage les jeunes à explorer l’école autrement. « Ce n’est pas comme l’école normale », affirme Kate. « Ça te pousse à penser à la vie de façon différente », pense-t-elle, philosophique.
Des affiches seront installées un peu plus tard dans la ville pour fournir plus de détails sur l’événement. Selon David Kanary, il sera même possible d’y déceler le thème de cette maison hantée. Pour le moment, les élèves peaufinent les dernières touches pour rendre cette soirée mémorable pour ses participants. « J’ai vraiment hâte de performer », confie Kate Muller.
Les séances publiques de cette maison hantée auront lieu le 25 octobre à 18 h, le 26 à 13 et 18 h, et finalement le 30 à 17 h.