La compagnie Gwaandak Theatre présente deux lectures de pièces de théâtre autochtones. Il s’agit de la neuvième édition de cet événement annuel estival. Si l’une des deux pièces a eu lieu le 11 juin dernier, il sera possible, le 13 juin, de voir la pièce dirigée par l’artiste francophone Véronique Lachance.
Théâtre autochtone
Les pièces présentées ont été écrites par deux dramaturges autochtones. Il s’agit de There is Violence, and There is Righteous Violence, and There is Death, or, The Born-Again Crow, de l’auteur, musicien, éducateur et interprète métis de Calgary Caleigh Crow, et de Neechie-Itas, de la Winnipegoise Joanne Macdonald. Ces pièces audacieuses et pleines d’esprit abordent les thèmes de la fraternité, de l’amitié, du bien-être mental et de la justice cosmique, avec de bonnes doses d’humour, de courage et de grâce.
Neechie-Itas suit Spencer et ses trois « Neechies » alors qu’ils tentent de prouver qu’un smoking gun a été utilisé avec les meilleures intentions du monde à l’encontre de l’homme qui a détruit la vie de Spencer. C’est cette pièce que Véronique Lachance a mise en scène et qui sera présentée le 13 juin, au Old Fire Hall.
« C’est une pièce merveilleuse qui apporte la perspective et l’humour autochtones au système de justice colonial d’aujourd’hui. Pour ma première expérience en tant que metteuse en scène, j’espère que je transmettrai la vision, la passion et l’humour de Mme Joanne Macdonald à notre public. La lecture de la pièce est un délice constant. Mon objectif est que la lecture soit reflétée comme tel », confie-t-elle.
À propos de Véronique Lachance
Véronique est arrivée au Yukon il y a deux ans. Elle s’est immédiatement intégrée à la scène yukonnaise de théâtre : « J’ai travaillé pendant deux ans avec le Centre communautaire Heart of Riverdale pour donner des ateliers de théâtre auprès des jeunes et auprès des écoles en général. » Mais c’est surtout auprès des communautés des Premières Nations que Mme Lachance exerce ses talents.
Si la jeune femme a grandi en milieu urbain, c’est en dehors des grands centres qu’elle a choisi de faire évoluer sa carrière. « Je fais partie de la première génération de ma famille à ne pas vivre en forêt », explique-t-elle. C’était un choix de ses parents qui souhaitaient offrir les meilleures chances possibles à leurs enfants. « Mais finalement, c’est important pour moi de travailler plus proche des petites communautés », raconte-t-elle.
Son souhait se concrétise très bien au Yukon puisque la jeune femme partage ses connaissances et ses talents au sein de plusieurs communautés autochtones. Elle enseigne notamment aux jeunes de la Première Nation de Carcross/Tagish une fois par semaine, et travaille également sur des programmes destinés aux jeunes de la Première Nation des Kwanlin Dün. Par ailleurs, elle parcourt les écoles du Yukon dans le cadre du programme Artists in the School.
La mise en scène de Neechie-Itas est donc une cerise sur son beau gâteau. « La compagnie Gwaandak Theatre est une compagnie que j’admire beaucoup depuis que je suis arrivée, car selon moi, elle correspond à une idéologie qui pousse les voix du Nord, et en particulier les voix des Autochtones, de l’avant. Je n’avais pas eu encore la chance de collaborer avec eux. Je comprends; c’est normal que la priorité soit donnée aux artistes autochtones. Mais j’ai été vraiment contente lorsqu’ils m’ont appelée pour travailler avec eux. J’ai beaucoup appris sur leur démarche pour faire valoir le théâtre autochtone. »
Les billets pour la lecture de la pièce Neechie-Itas coûtent 12 $ et sont en vente à l’entrée. Le prix est de 8 $ pour les aînés, les étudiants, les jeunes et les personnes à faible revenu.