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le Jeudi 16 mai 2019 9:05 Art et culture

Deux nouvelles œuvres collaboratives au sein de Yukonstruct et du Collège du Yukon

Photo : Nelly Guidici
Photo : Nelly Guidici

Photo : Nelly Guidici

 

Fondé en janvier 2014, Yukonstruct n’a de cesse d’évoluer et de se développer depuis ses débuts. En septembre 2018, l’organisme, qui donne accès aux entrepreneurs à des ressources dans un environnement collaboratif, s’installe sur la deuxième avenue de Whitehorse dans les anciens locaux d’un supermarché. L’établissement accueille ses adhérents dans un espace rénové d’une superficie de plus de 2000 mètres carrés. En février dernier, les artistes Michel Gignac et Gorellaume ont investi le hall d’entrée, le café The Poor creature et l’espace de travail partagé (co)space afin de matérialiser, en trois dimensions, le concept de créativité. « Avant toute démarche entrepreneuriale, il y a une idée, et c’est le cheminement de l’idée de départ que ces deux artistes racontent avec une certaine poésie », explique Julie Nielsen, directrice du marketing et du développement au sein de l’organisme. Cette installation donne à voir le développement d’une idée avec tous les sentiments qui accompagnent le processus. À l’aide de fils électriques récupérés et de peinture en noir et blanc, le duo est parvenu à traduire de façon réussie l’émotion qui accompagne chaque création. « Les animaux peints ont des attitudes qui peuvent être interprétées comme humaines », précise Gorellaume lors d’une entrevue. Les deux hermines qui gambadent représentent l’étincelle initiale alors qu’un peu plus loin, le lapin a les pâtes emmêlées dans les fils et représente les difficultés et les obstacles rencontrés dans chaque processus créatif. Œuvre in situ, c’est le lieu en tant que tel qui a dicté le positionnement des fils et la posture de chacun des animaux. « Gorellaume et Michel ont adapté leur projet à l’espace et les membres ont aimé voir l’évolution de la murale et discuter avec les artistes. Cette installation a été particulière pour nous parce que ça a été un fil rouge et une découverte », précise Mme Nielsen. Plusieurs niveaux d’interprétation sont cependant exprimés par les artistes, notamment quant à la place de la nature par rapport au monde technologique et à l’innovation, ou l’écologie dans le Yukon.

La suite de l’histoire à travers une seconde fresque

Le Collège du Yukon a ouvert une antenne appelée le Centre d’innovation en climat froid dans ces locaux. Organisme distinct de Yukonstruct, il est consacré à l’innovation, aux entreprises en démarrage et à l’accompagnement de celles-ci dans la commercialisation de leur idée ou produit. Lauren Manekin Beille, gestionnaire dans le département innovation et entrepreneuriat, a obtenu une subvention de 10 000 $ de l’Agence canadienne de développement économique du Nord pour la réalisation de cette seconde murale.

Photo : Gorellaume

 

Séduite par la première fresque, elle a fait appel aux deux artistes afin de raconter la suite de l’histoire qui avait débuté dans les locaux de Yukonstruct. « La murale est en volume et c’est super impressionnant », pense Mme Manekin Beille. Avec l’idée de faire émerger l’œuvre du mur, le duo travaille encore à l’heure actuelle sur leur création qui exprime le dépassement des défis inhérents au déploiement de toute entreprise. « Notre œuvre représente le développement, le dépassement des difficultés, la structuration d’une l’idée et les efforts communs qui amènent vers quelque chose de concret et de bâti » ajoute Gorellaume. Profondément ancrées dans le territoire et dans le lieu lui-même, ces deux murales font le pari d’exprimer l’émotion des créateurs et des entrepreneurs dans un contexte yukonnais. Le pari semble réussi selon Mme Nielsen : « Ils ont développé un concept magnifique autour de l’idée et ça raconte de façon illustrée et poétique ce que nous vivons au jour le jour dans les deux espaces. »