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le Jeudi 2 mai 2019 12:55 Art et culture

L’école d’Arthur : quand apprendre se fait hors des sentiers battus

Photo fournie
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Le 14 mai prochain aura lieu la projection publique du documentaire L’école d’Arthur. Il s’agit d’une production de Simon D’Amours Productions Inc., diffusée par le groupe Radio Canada.

Photo fournie

 

Coureur des bois des temps modernes

Arthur St-Laurent est un jeune Franco-Yukonnais. Il a deux jeunes frères et habite avec sa famille près du centre-ville de Whitehorse. Pourtant, Arthur est loin d’avoir un parcours « classique ». Depuis tout petit, il est passionné par les savoir-faire traditionnels. La trappe, la pêche, la chasse…L’école est pour lui un fardeau qui l’éloigne de sa vie de rêve. Il ne pense qu’à passer ses journées dans le bois à y apprendre les enseignements de la nature. Ses parents veulent qu’Arthur reste sur les bancs d’école afin de mieux s’outiller pour l’avenir.
Toutefois, ils le poussent aussi à suivre ses passions et n’hésitent pas à lui fournir tout le nécessaire pour progresser dans ses apprentissages. À treize ans, Arthur se considère comme un coureur des bois des temps modernes. Il a déjà un réseau de contacts impressionnant avec lesquels il passe du temps afin d’approfondir ses connaissances au sujet de la forêt.

Un documentaire pour élargir ses horizons

Simon d’Amours a suivi Arthur lors de ces moments privilégiés qu’il passe avec des trappeurs, des Autochtones, ou même en famille. Son objectif : démontrer qu’il existe différentes façons d’apprendre, et que certains apprentissages ne se font pas nécessairement sur des bancs d’école.

« Arthur, c’est moi quand j’étais petit », explique le vidéaste. « J’aurais aimé avoir d’autres options que le parcours classique. J’aurais aimé être poussé vers qui j’étais », ajoute Simon d’Amours. « L’école francophone et l’éducation au Yukon permettent aux jeunes de suivre leur voie, surtout avec les nouveaux curriculums qui ont été implantés l’an passé. L’école s’adapte de plus en plus à comment les jeunes apprennent. C’est beau à voir. » Quand le documentaire a été tourné, de décembre 2017 à l’été 2018, Arthur était encore en 6e année à l’école Émilie-Tremblay.

L’école d’Arthur

« Simon savait que je n’aimais pas vraiment l’école et il a décidé d’en faire un documentaire. » Voilà, dans les mots de l’adolescent, comment a commencé le projet. « Il y a d’autres façons d’apprendre, et il y a des choses qu’on n’apprend pas à l’école », explique Arthur lors d’une entrevue réalisée dans le couloir de l’Académie Parhélie où il poursuit malgré tout ses études. « On me voit un peu à l’école, mais surtout ailleurs! »

Si Arthur n’a pas changé d’avis concernant l’école, ses projets se sont cependant adaptés un peu. « J’ai quand même décidé de finir mon secondaire », déclare-t-il. « C’est ma limite. Je veux finir le secondaire parce que je suis obligé, mais aussi parce que je veux mettre toutes les chances de mon bord pour le futur. » Le futur qu’il envisage : passer le plus de temps possible dans le bois. « Mais de nos jours, tu ne peux pas seulement faire ça », explique-t-il. « Il faut avoir un emploi, avoir de l’argent pour payer les trappes, les fusils,
les balles… »

L’expérience du tournage

Être l’objet d’un documentaire implique beaucoup de choses, surtout pour un tournage qui a pris plus d’un an. « Je connaissais déjà Simon, alors ça s’est bien passé. » Mais le rythme exigeant reste un souvenir marquant pour le jeune Yukonnais. « C’est vrai que parfois, j’aurais aimé profiter des apprentissages sans avoir de caméra, comme pendant le camp du Rat musqué. Mais la plupart du temps, ça se passait très bien, et je comprenais que ça faisait vraiment partie de l’histoire, pour le film.»

Il conclut la discussion en disant que la production cinématographique ne sera pas un choix de carrière pour lui. On l’aura compris, sa priorité reste la vie en forêt!