Plusieurs résidences d’artistes sont organisées au Yukon, notamment dans la ville de Dawson où l’ambiance est propice à la concentration. C’est pourtant en Inde que Virginie Hamel, artiste franco-yukonnaise qui pratique l’illustration et le collage et qui a exposé plusieurs fois au Yukon et en Alaska, a décidé de s’installer l’espace d’un mois pour sa première retraite artistique. Elle y a passé 30 jours riches en couleurs et en créations.

Virginie reçoit un certificat de membre Kalanirvana par le directeur Ashis Pahi après avoir fini sa résidence. Photo : Sarah Jane Cook
S’adapter pour créer
La jeune Québécoise, installée au Yukon depuis 11 ans, a pratiqué plusieurs formes d’arts visuels, dont l’aquarelle et le dessin aux crayons de couleur, avant de se spécialiser dans l’illustration et le collage il y a une dizaine d’années. Ses thèmes de composition sont très souvent inspirés de son environnement yukonnais, et le moins que l’on puisse dire, c’est que son arrivée en Inde l’a obligée à sortir de sa zone de confort pour créer différemment. Elle confie : « J’ai dû me forcer à repenser mes sujets et la façon de les présenter. Mes œuvres sont moins carrées, moins géographiques, avec moins d’espace vide. Et le tout est beaucoup plus coloré et varié… comme ma région d’accueil [Bhubaneswar, à 1500 kilomètres au sud-est de New Delhi] en fait. » Et ce n’est pas que son style que l’artiste a dû apprendre à modifier. Grâce à la technicité acquise, elle a pu s’initier à de nouvelles méthodes, notamment le collage 3D en pop-up.
Une leçon artistique et humaine
Pour son expérience indienne, Virginie Hamel a choisi une résidence où tout était pris en charge, de l’hébergement à la nourriture en passant par les excursions touristiques. Cela peut être rassurant pour une première fois, mais cela présente également certains inconvénients, dont un majeur : la difficulté de se recentrer sur soi-même pour créer. Accompagnée pendant les 30 jours par un autre artiste en retraite, un peintre français, Virginie Hamel a tout de même composé une vingtaine de nouvelles œuvres, dont certaines devraient être présentées au Yukon lors d’une future exposition au printemps 2019.
Elle tire beaucoup d’enseignements de ce mois passé en Inde : la vivacité des spectacles de rue auxquels elle a pu assister, le mélange des cultures et des religions et sa première fois seule dans un pays étranger. Elle retient aussi les rencontres artistiques avec des personnes qui lui ont beaucoup donné et qui lui permettront de continuer à développer les techniques apprises.
Elle conclut sur son expérience : « Au risque de paraître très spirituelle, l’Inde est un voyage à l’intérieur de soi. Le voyage m’a rappelé à quel point il est important d’être reconnaissant de ce qui nous est offert dans notre parcours de vie. »