Après avoir été professeur de secondaire en sciences économiques et sociales, voyagé et travaillé sur plusieurs continents, Thierry Guenez a posé ses valises au Yukon en 2014. Son deuxième livre, La naissance des aurores, est sur le point d’être publié aux éditions la P’tite Hélène.
En 2014, Thierry publie son premier livre Je ne suis jamais redescendu de cette montagne inspiré de son séjour australien en Tasmanie. Cet ouvrage s’est retrouvé en finale du prix littéraire Pierre Loti récompensant les récits de voyage. Membres du jury et lecteurs ont été sensibles à sa plume et lui ont écrit pour le remercier, l’encourageant à continuer sur la voie de l’écriture. Pendant son premier hiver yukonnais, il a travaillé au chenil de Marcelle Fressineau et a rencontré une illustratrice, Victoria Morel qui lui a demandé « d’écrire quelque chose sur le Grand Nord pour pouvoir l’illustrer ». Ainsi est né le projet du livre La naissance des aurores.
« Je suis dans un chenil, mon héros sera un petit chien. Le soir, je regarde les aurores boréales et je pense aux différentes interprétations des Premières Nations sur les aurores — pour certaines, c’est un présage de guerre, pour d’autres, une porte vers le royaume des morts… », livre Thierry. Le fil de l’histoire est trouvé : l’épopée d’un chiot à la recherche de la vérité sur l’origine des aurores boréales. Curieux de tout, il questionne animaux et humains du Grand Nord pour s’approcher au plus près de la vérité.
Un conte philosophique initiatique
La naissance des aurores s’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands. Le petit chien est rapidement rejoint par un ours dans sa quête. Il n’y a pas de vérité, juste des interprétations. Leur curiosité va les amener à découvrir plusieurs origines selon l’histoire de l’interlocuteur. « Le chien et l’ours sont comme des philosophes qui déconstruisent la vérité, tout comme Nietzsche ou Spinoza », explique Thierry Guenez.
Ce conte est un éloge à l’amour de la connaissance et de la curiosité. « J’aimerais qu’on puisse étudier ce livre en classe de philosophie, dans l’étude de l’esprit humain », ajoute Thierry. Sa plume poétique et féerique emporte le lecteur dans le monde sauvage du Grand Nord. « Le petit chien est le personnage qui me ressemble le plus, toujours en train de courir après quelque chose d’inaccessible », complète Guenez.
Loin d’être un conte de fées, La naissance des aurores se lit avec un cœur d’enfant, mais donne une vision plus réaliste de l’existence, offrant des réflexions sur la mort, les difficultés de la vie et l’ouverture d’esprit. L’auteur espère « rajouter de la lecture dans ce qui lie les parents et les enfants, les parents expliquant les mots compliqués aux plus petits, si besoin — ce livre étant destiné aux enfants qui subsistent dans chaque adulte, ainsi qu’aux philosophes qui grandissent dans chaque enfant. »
De nouveaux projets pour l’hiver
Thierry a toujours aimé les forêts et le calme, appréciant les ouvrages de Kerouac, London, Thoreau ou Céline avec Voyage au bout de la nuit. « Au Yukon, la nature et la lumière sont inspirantes, surtout en février », explique-t-il. Pour l’écriture de son premier livre, M. Guenez s’était isolé dans une cabane dans l’Averyon. La naissance des aurores a émergé pendant un gardiennage de maison à Dawson. Cet hiver, il va s’isoler dans une cabane rustique pour travailler sur un nouvel ouvrage. « Pour ne pas casser mon processus créatif et être productif, j’ai besoin d’être isolé, sans Internet ou autres sources de divertissements », livre-t-il. « J’ai toujours rêvé de passer un hiver canadien à écrire un bouquin. L’odeur du bois, la forêt et la tranquillité sont essentiels », ajoute-t-il.
La naissance des aurores est disponible sur le site Internet des éditions de la P’tite Hélène. Il faut 70 précommandes pour lancer l’impression du livre. Ita Duclair, artiste, a créé une dizaine d’illustrations pour enrichir le conte, complétant la plume poétique de Thierry Guenez. L’ouvrage, découpé en petits chapitres, est accessible aux lecteurs de tous âges aimant rêver et s’évader.