Il y a dix ans, Antoinette GreenOliph ouvrait son restaurant à Whitehorse. Elle célèbre cet automne, avec des événements exceptionnels, cette décennie d’aventures culinaires infusées de saveurs des Caraïbes.
Bien qu’Antoinette GreenOliph ait emménagé en Ontario à son adolescence (elle est originaire de la République de Trinité-et-Tobago), c’est au Manitoba qu’elle ouvre son tout premier restaurant. « Je suis arrivée là-bas en juin 2001 et j’ai ouvert mon restaurant en septembre 2002. C’était courageux », dit-elle. « J’avais déjà travaillé dans un restaurant auparavant, mais je n’y avais jamais cuisiné avant cela. J’adorais déjà cuisiner, mais ça m’a demandé beaucoup de ténacité! »
Certaines choses en effet ne s’apprennent que par l’expérience : « J’ai dû apprendre beaucoup! Par exemple, que l’on doit précuire le bacon quand on cuisine pour un restaurant », se souvient-elle dans un éclat de rire! « La gestion du temps dans la cuisine m’a demandé beaucoup d’apprentissages. Même encore maintenant, quand je suis en cuisine, je suis très méticuleuse, mais je peux vous dire que les clients sont toujours ravis du résultat! »
C’est dans son restaurant manitobain qu’elle rencontre, parmi ses clients, les propriétaires de l’Aurora Inn de Dawson. « Ils m’ont souvent demandé de venir à Dawson pour travailler pour eux, alors, j’ai fini par venir. » La cuisinière désormais expérimentée arrive à Dawson en 2006. « Je suis tombée amoureuse du Yukon dès le premier jour. Il faisait tellement froid, tout était tellement beau. Et la route pour aller Dawson! C’était magnifique. » Mais à Dawson, c’est surtout la communauté qui la séduit. « Je me suis sentie confortable, telle que j’étais. Je pensais que j’allais rester à Dawson pour le reste de la ma vie. » Après une saison à l’Aurora Inn, elle ouvre son propre restaurant. Mais il est difficile d’entretenir un restaurant en hiver dans la ville saisonnière de Dawson. Elle déménage alors à Whitehorse, en 2008.
Un restaurant au cœur de la communauté
L’emplacement du restaurant Antoinette’s tel qu’on le connaît aujourd’hui date de 2010 et remporte toujours autant de succès. Pourtant, les défis ont eux aussi été au menu de cette épopée.
Il y a quelques années, en effet, plusieurs effractions ont été commises dans le restaurant. « Il y a eu treize effractions en deux ans. Je commençais à me demander si je devais prendre cela de façon personnelle. Mais j’ai décidé de me concentrer sur les choses positives, c’est un enseignement que j’ai gardé de ma mère. Et j’ai eu un excellent soutien de la communauté. »
Son ami Paul Baker et son épouse de l’époque ont organisé une collecte de fonds qui lui a permis d’acheter des caméras de surveillance, les magnifiques grilles aux fenêtres (faites par Paul Baker lui-même), ainsi qu’un système de sécurité. « J’ai pu en vérifier l’efficacité cet été puisqu’il y a eu une autre effraction. […] Des personnes ont complètement vidé tout un congélateur. Plus de 2 500 $ de marchandise. Mais grâce aux caméras, les coupables ont été retrouvés. »
La voix de la propriétaire du restaurant se teinte d’émotion. « Cette fois-ci, ils n’ont volé que de la nourriture… les gens peuvent parfois être désespérés, ça me fait de la peine de penser que des gens ont faim, mais… si quelqu’un entre dans mon restaurant et ne peut pas payer, je ne refuserais jamais le service. Je ne refuserais jamais de nourrir quelqu’un sous prétexte que cette personne n’a pas assez d’argent. Je ne pourrais pas vivre avec moi-même sinon. »
Les festivités du dixième anniversaire
Effectivement, Antoinette GreenOliph redonne beaucoup à sa communauté, et fait du bénévolat autant qu’elle peut. « Peu importe la couleur de notre peau, nos orientations sexuelles, nos croyances, nous sommes tous une même famille, c’est aussi simple que ça. »
C’est d’ailleurs ce qu’elle a démontré en organisant, à l’occasion de ce dixième anniversaire, un barbecue communautaire gratuit. Les clients pouvaient payer le montant qu’ils souhaitaient. « C’était formidable de voir des gens qui n’étaient jamais venus manger ici auparavant. C’était un très bel événement, lors duquel on a pu voir le visage de la diversité au sein notre communauté. » Cet événement, qui était aussi l’occasion de faire une collecte pour la banque alimentaire de Whitehorse, a été suivi quelques jours plus tard du Caribbean boil up et ses fruits de mer des plus délicieux.
Et ce n’est pas terminé. Antoinette a encore deux événements à son calendrier de fête : un Oktoberfest le 29 septembre et l’événement final, un repas de dix plats le 13 octobre prochain. Pour venir célébrer dix ans de cuisine aux saveurs internationales et pour plus de détails, visitez www.antoinettesrestaurant.com ou rendez-vous au 4121, 4e Avenue, à Whitehorse.