Du 14 au 16 septembre, Halin de Repentigny exposera une trentaine d’œuvres au Old Fire Hall de Whitehorse. Le vernissage aura lieu le vendredi, de 17 h à 21 h. L’exposition intitulée Homestay – Keep the fire burning, mettra en avant la vie et les influences du peintre.
Halin a grandi au Québec dans une famille modeste de cultivateurs. Il s’est mis à la peinture de façon autodidacte. « Je n’étais pas très bon à l’école, alors je dessinais pour passer le temps. Quand on est passionné, on expérimente beaucoup de choses et on apprend vite », révèle-t-il. Son peintre préféré est Tom Thomson, mais il est également influencé par le travail des autres artistes du Groupe des sept. Pour Halin, l’art n’est pas une mode, on doit peindre en suivant son cœur. Il était portraitiste à 16 ans et a toujours été persistant dans son travail.
Installé au Yukon depuis 1982, c’est la lumière qui l’inspire le plus dans son processus créatif. « Voilà pourquoi j’aime revenir à Dawson au printemps, en même temps que le soleil. En février, la lumière est jaune citron, puis on passe à un jaune plus chaud, comme en hiver au Québec. Il y a alors beaucoup de contraste, ça me fait penser à des vitraux », déclare-t-il. Halin de Repentigny aime particulièrement peindre les portraits, mais ils sont difficiles à vendre dans le marché actuel. « Je les garde pour moi la plupart du temps. Pour l’exposition de Whitehorse, il n’y en aura qu’un ou deux », précise-t-il.
Un travail inspiré de la vie réelle
Les œuvres de Halin évoluent avec le temps et sont fidèles à la vie de l’artiste. « Pour l’exposition Homestay, l’influence de l’Amérique latine sera évidente avec des couleurs plus chaudes et beaucoup de courage dans la peinture », explique-t-il. Il est possible de suivre le changement des saisons en regardant ses toiles, avec la neige qui fond selon l’ordre chronologique des œuvres. Ces derniers mois, il a expérimenté différentes couleurs, avec beaucoup plus de sépia et de brun. « Mon style a changé, je suis plus libéré », précise-t-il.
Halin de Repentigny crée toujours à l’extérieur, pour s’imprégner de la lumière, des couleurs et de l’atmosphère des lieux. « Quand il fait froid, je prends ma motoneige, une petite toile et de bonnes mitaines. Je ne vais pas trop loin pour ne pas me geler les doigts », s’amuse-t-il. Quand les conditions ne sont pas réunies pour peindre à l’extérieur, il se contente d’esquisses et finit les toiles dans son atelier de Dawson.
Un retour aux sources avec un hiver à Dawson
Même si Halin vit à Dawson depuis 36 ans, cela fait seize ans qu’il n’a pas passé un hiver au Yukon. « Quand j’ai arrêté mon travail de trappeur, je suis parti vivre en Argentine pendant les mois d’hiver pour trouver une nouvelle inspiration », livre-t-il. Ces quinze dernières années, il peignait au Yukon du printemps à l’automne. Cette année, il travaillera dehors jusqu’à -30°. « Quand j’étais plus jeune, j’aurais continué à travailler dehors par -40°, mais il faut savoir être raisonnable », précise-t-il. Pendant les mois d’hiver, il sera entouré de sa fille de 16 ans, de sa femme et sa belle-sœur. « On devrait pouvoir sentir l’influence féminine », commente Halin.
Autrefois, Halin de Repentigny exposait son travail annuellement. Il souhaite maintenant présenter ses œuvres tous les deux ans afin de prendre le temps de faire évoluer sa palette, étonner ses clients et garder un intérêt pour sa peinture auprès des Yukonnais. « Je peins ce que j’aime, et je n’ai pas envie de lasser le public », épilogue-t-il.