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le Jeudi 14 juin 2018 5:57 Art et culture

Le Festival de musique de Dawson fête ses 40 ans

Depuis 1995, les concerts du festival sont présentés au parc Minto et dans d’autres lieux emblématiques de la ville, comme le Gazebo sur la rue Front. Photo : Genséric Morel
Depuis 1995, les concerts du festival sont présentés au parc Minto et dans d’autres lieux emblématiques de la ville, comme le Gazebo sur la rue Front. Photo : Genséric Morel

Depuis 1979, la ville de Dawson se transforme en scène vivante au milieu du mois de juillet à l’occasion du Dawson City Music Festival — DCMF. Pendant trois jours, musiciens, Dawsoniens et festivaliers vibrent ensemble pour célébrer l’apogée de la saison sous le soleil de minuit. Cette année, le festival fêtera son 40e anniversaire et se déroulera du 20 au 22 juillet.

Depuis 1995, les concerts du festival sont présentés au parc Minto et dans d’autres lieux emblématiques de la ville, comme le Gazebo sur la rue Front. Photo : Genséric Morel

Lors d’une fin de semaine en 1979, des amis se réunissent dans une ferme de Dawson Ouest autour d’un barbecue. Quelques musiciens participent à une séance d’improvisation musicale qui durera deux jours. L’ambiance déborde rapidement et la prestation finira au Diamond Tooth Gertie’s pour des heures de danses endiablées.

L’année suivante, les amis réitèrent l’expérience dans un cadre moins intime. « C’était un trop bon secret pour être gardé », livre John Steins, fondateur du festival. L’association du DCMF est créée et prendra le statut d’association à but non lucratif en 1986. Tous les ans, environ 1 000 festivaliers viennent applaudir une vingtaine d’artistes. Les hôtels sont réservés des mois à l’avance et le terrain de baseball municipal se transforme en camping pour accueillir les festivaliers qui arrivent parfois en canot ou en faisant du pouce.

40e anniversaire

Le festival a évolué, étant aujourd’hui l’un des temps forts de la saison. « Lors de notre prestation en 1995, le courant a sauté dans tout Dawson. Nous avons joué au milieu du public pour les faire danser », explique Daniel Thonon de l’ancien groupe québécois Ad Vielle Que Pourra. « À notre retour, nous avons reçu une carte faite maison de la part de tous les organisateurs », ajoute-t-il.

Le DCMF fonctionne grâce à plus de 300 volontaires, un comité de sept bénévoles, deux stagiaires d’été et une directrice. « De nombreux organisateurs du DCMF sont impliqués depuis des années, certains membres fondateurs des premières années nous aident pour le 40e anniversaire », explique Andrea Vincent, directrice du festival depuis 2017. « Nous travaillons à différentes initiatives commémoratives, comme un barbecue, une tournée de musique dans les édifices historiques de Parcs Canada, un projet d’histoire , des ateliers spéciaux, et un tirage au sort d’une magnifique courtepointe faite à la main par Gail Calder, bénévole de longue date du DCMF », ajoute Mme Vincent.

La programmation sera éclectique avec la musique envoûtante folk rock de Skye Wallace, la pop électrique du groupe Wares, la douceur sensuelle et imparfaite de Snowblink ou encore la musique traditionnelle autochtone de Dena Zagi.

La création et le Canada à l’honneur

Chaque année, les organisateurs essaient de mettre en avant les talents du Nord et la diversité du Canada. Des groupes francophones sont présents depuis 25 ans, comme Cœur de Pirate, Canailles, les sœurs Boulay, Julie Doiron ou Lisa LeBlanc. En 2018, c’est le duo rock’n’roll glam Les DeuxLuxes de Montréal qui sera à l’affiche. « Cela sera notre première fois au Yukon, on a super hâte, on a même décidé de rester une semaine de plus pour explorer les environs. Nous avons une couple de chansons en français, mais chantons aussi en anglais et espagnol », explique le duo.

L’association DCMF soutient également le processus créatif par différents programmes, comme le Yukon Girls Rock Camp — atelier d’une semaine utilisant la musique comme moyen d’autonomisation positive des jeunes filles âgées de 8 à 18 ans. Le groupe se produit ensuite lors du DCMF. Chaque hiver depuis 2006, une résidence est offerte à un auteur-compositeur qui participe à la vie de la communauté « J’ai eu tout le temps d’écrire, j’étais submergée par l’art, mes nouveaux amis et ma propre émission de radio. J’ai eu beaucoup de mal à partir, j’ai hâte de revenir. Je rêve de participer au festival depuis l’adolescence », livre Skye Wallace, résidente en 2018.