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le Jeudi 31 mai 2018 12:53 Art et culture

Festival de Granby : Mireille Labbé remplacée

Les participants du Chant’Ouest 2017 à Yellowknife. Mireille Labbé (Yukon), Byrun Boutin-Maloney (Saskatchewan), Yves Lécuyer, Alpha Toshineza (Manitoba).  Photo : Archives L'Aquilon
Les participants du Chant’Ouest 2017 à Yellowknife. Mireille Labbé (Yukon), Byrun Boutin-Maloney (Saskatchewan), Yves Lécuyer, Alpha Toshineza (Manitoba). Photo : Archives L'Aquilon

Denis Lord (L’Aquilon)

Le rappeur du Manitoba Alpha Toshineza remplacera Mireille Labbé au Festival international de la chanson de Granby (FICG) en août prochain. La Yukonnaise sera absente pour des raisons personnelles et professionnelles. Cependant, aucun règlement chez Chant’Ouest ne stipule la marche à suivre en cas de désistement.

Les participants du Chant’Ouest 2017 à Yellowknife. Mireille Labbé (Yukon), Byrun Boutin-Maloney (Saskatchewan), Yves Lécuyer, Alpha Toshineza (Manitoba). Photo : Archives L’Aquilon

La présidente de Chant’Ouest, Suzanne Campagne, a pris seule cette décision basée sur le nombre de points obtenus par Alpha Toshineza lors du 28e gala Chant’Ouest à Yellowknife du 14 septembre 2017. M. Toshineza était alors arrivé 3e après Mireille Labbé, selon la présidente. Mme Campagne, qui était présidente du jury ce soir-là, dit que les feuilles d’évaluation des membres du jury ont été détruites et qu’elle n’a pas gardé de notes sur leurs évaluations, mais qu’elle se souvient parfaitement du pointage des quatre participants.

« J’étais très présente, explique Mme Campagne. Les délibérations ont été très ardues, l’une des plus difficiles de mes quatre années de présidence. Un seul point séparait la 2e et la 3e place à la première ronde de vote et quatre points à la seconde. » La présence d’Alpha Toshineza à Granby est une suite logique et juste, conclut-elle.

Une première?

D’après Mme Campagne, qui est aussi directrice générale du Conseil culturel fransaskois, aucun règlement de la société Chant’Ouest ne stipule comment procéder en cas de désistement d’un lauréat du prix André-Mercure. « Il n’y avait jamais eu de désistement depuis que je suis arrivée à Chant’Ouest en 2012, dit-elle, et je ne pense pas qu’il y en ait eu avant. » Chant’Ouest n’a pas de charte et sa présidente n’a pas l’intention d’émettre un règlement face à l’éventuelle répétition de cette situation. Elle fera cependant des « recommandations au prochain hôte du Chant’Ouest pour qu’il élabore un plan B en cas de désistement ».

Aucune notation n’ayant été divulguée sur les candidats au prix André-Mercure, l’un d’eux, Yves Lécuyer, a cru que ses chances d’être choisi comme substitut à Mireille Labbé étaient égales à celles d’Alpha Toshineza. Mme Campagne est désolée que M. Lécuyer ait appris le choix de Chant’Ouest par les réseaux sociaux et a communiqué avec lui pour clarifier la situation.

Benoît Henry, de l’Alliance nationale de l’industrie musicale, était sur le jury. Il se souvient que les deuxième et troisième places avaient été difficiles à départager. « La logique derrière la décision m’apparaît légitime, a-t-il écrit à l’Aquilon. Le processus (sans consultation) menant à la décision aurait sans doute dû être différent, mais, à mon avis, le résultat aurait été le même. » Une autre membre du jury, Johanne Dumas, ne se souvenait pas qu’Alpha Toshineza était arrivé troisième, même si elle avait été impressionnée par sa prestation. « Je pense que le jury aurait dû être mis au courant de cette situation et leur souvenir mis à contribution, dit-elle, mais Suzanne Campagne est fort capable de prendre une décision et je comprends sa logique. » M. Lécuyer n’a pas commenté la situation.

Le prix André-Mercure donne droit à des formations à Granby en avril et en juin et à différentes occasions de spectacles, la principale étant lors du Festival lui-même, en août. Le coût des transports est assumé par le Réseau national des galas de la chanson en avril et le FICG prend ensuite le relais. À cause du dénouement tardif de la situation, M. Toshineza n’a pu participer aux ateliers en avril. L’autre lauréat 2017 du prix André-Mercure est Byrun Boutin-Mulroney de la Saskatchewan.