Plusieurs volets seront présentés cette année dans le cadre de la grand-messe annuelle de l’art franco-yukonnais qui reprendra la formule de cabaret au Centre des arts du Yukon. Parmi les projets proposés figurera celui que la musicienne Lucie Desaulniers mijote depuis maintenant trois ans. Son désir était de réunir sur scène des artistes issus de différentes sphères artistiques dans un projet faisant appel à l’écoute par les sens.
Cet automne, elle s’est ainsi entourée d’Olivier de Colombel (musique), Léa Roy (danse) et Marten Berkman (vidéo). Ensemble, ces artistes devront créer une œuvre à partir d’un même point de départ, soit une toile créée pour l’occasion par l’artiste Marie-Hélène Comeau. Ainsi, chacun présentera à travers sa création artistique sa perception ou son interprétation face à cette toile.
« Ce projet va stimuler les perspectives qu’ont les artistes face à cette toile, ce qui permettra aux spectateurs de comprendre et d’apprécier la beauté de la perception de chacun », explique Lucie Desaulniers.
Lucie Desaulniers est également connue pour son travail en thérapie où elle fait parfois appel à l’art pour comprendre l’histoire de l’autre.
« Les réponses de chaque artiste face à cette toile seront différentes, ce qui permettra de présenter toute la richesse liée à la perspective de chacun », précise-t-elle.
Cette expérience marque pour Lucie Desaulniers un retour au spectacle annuel de la francophonie yukonnaise. Au fil des ans, la dame s’est en effet produite ou a animé à plusieurs occasions l’événement au temps où celui-ci s’appelait encore le Gala de la francophonie. Pour l’occasion, l’artiste prendra part au projet de création par l’écriture d’un texte également inspiré par la toile centrale.
Le spectacle Onde de choc comprendra également d’autres numéros dont une intervention burlesque exécutée par Chérie Coquette, une performance musicale assurée par les frères Schulze et le duo Brigitte Desjardins et Ryan McNally, ainsi que la présentation d’une vidéo de danse réalisée par Michaëlla St-Pierre. Finalement, une prestation du groupe québécois VioleTT Pi est également au menu de la soirée. Ce dernier fera découvrir au public yukonnais son répertoire original rock hétéroclite.
La Caravane et la Garderie
En marge du spectacle Onde de choc, il sera également possible de découvrir ou de redécouvrir le projet de drapeaux nomades du volet yukonnais de la Caravane des dix mots. Ainsi, la collection de plusieurs centaines de drapeaux créés principalement par des membres de la communauté francophone du Yukon autour du mot nomade sera présentée dans son intégralité à la galerie d’art ATCO du Centre des arts tout au long du mois de novembre.
Marie-Hélène Comeau, qui coordonne le volet yukonnais de la Caravane des dix mots, avait invité les gens du Yukon l’hiver dernier, ainsi que ceux de Madagascar, de la Bretagne et de la France, à créer des drapeaux à partir d’un objet qu’ils aiment apporter lors de leur déplacement ou de leur nomadisme.
Ces drapeaux ont été présentés en grande première le 15 mai dernier lors de la Journée de la francophonie yukonnaise. La grande quantité de drapeaux avait permis de créer une guirlande géante pour entourer l’École Émilie-Tremblay.
Dans le cadre du projet des drapeaux nomades, il sera aussi possible de découvrir la récente collaboration créative née entre les éducatrices Diane Corbin et Johanne Moreau de la Garderie du petit cheval blanc de Whitehorse, et l’École Albert- Einstein d’Antananarivo.
Dans ce contexte, Mme Moreau s’est envolée vers Madagascar l’été dernier avec des drapeaux nomades créés par les enfants de la garderie francophone qu’elle a pu présenter aux enfants malgaches. Une fois sur place, elle a offert une série d’ateliers de création aux jeunes élèves malgaches. Les photos et les drapeaux nomades créés dans le cadre de cette collaboration seront aussi présentés publiquement pour la première fois durant l’événement Onde de choc.
Anguille sous roche
Il sera également possible de découvrir les œuvres les plus récentes des artistes Marie-Hélène Comeau et Josée Carbonneau qui seront présentées à la galerie communautaire du Centre des arts du Yukon tout le mois de novembre.
Les artistes proposent une réflexion originale sur la pêche à travers une série de toiles ainsi que de poupées. Ces poupées sont créées à partir de peaux de poisson tannées.
« J’aime l’idée de réutiliser toutes les parties du poisson. Je les pêche, les mange et réutilise leur peau dans ma pratique artistique », explique Josée Carbonneau, dont une des pièces a récemment été sélectionnée pour l’exposition Salt Spring National Art en Colombie- Britannique.