Andréanne Bélanger est arrivée à Dawson en canot après onze jours de voyage. L’objectif de cette jeune Québécoise diplômée de l’UQAM en art visuel et médiatique : rejoindre la résidence artistique du KIAC (Klondike Institute of Art & Culture) où elle a travaillé du 23 août au 28 septembre.

Les maisons nomades, présentées sur un support métallique représentant les différentes habitations d’Andréanne Bélanger pendant ses voyages. Photo : fournie
C’est lors d’un de ses voyages qu’elle a découvert Dawson et la possibilité de postuler pour la résidence artistique où elle a été acceptée il y a un an. Une aubaine pour elle qui se voyait déjà revenir au Klondike.
La grandeur de l’espace qui lui a été donné aurait presque pu déboussoler cette jeune femme aux habitudes de vie plutôt minimalistes et nomades. Mais le confort d’un grand lit et la possibilité de s’étaler pour pratiquer son art lui ont naturellement permis de mieux se concentrer sur ses projets.
Sur les flots de l’inspiration
Passionnée par la sculpture et l’assemblage, Andréanne aime jouer avec différents matériaux plutôt que de se restreindre à un médium et une matière en particulier. C’est le bois et la cire qui étaient notamment à l’honneur en ce mois de septembre et c’est à l’aide de son dremel, un outil électrique de sculpture, qu’elle a commencé à donner vie à deux visages miniatures accolés avec tendresse dans un tronçon de bois.
Dotée d’une âme vagabonde, ce sont ses voyages et ses expériences sur la route qui l’inspirent. Andréanne aime collecter des objets, des matières et des éléments naturels sur son chemin. Et c’est une fois de retour qu’elle laisse ces objets et ses souvenirs l’inspirer pour transmettre ses émotions, ses aventures et ses coups de cœur.
L’un de ses projets illustre bien son univers : Les foyers nomades est visible sur sa page Tumblr andreannebelanger.tumblr.com.
« J’avais représenté des maisons puis des tentes dans lesquelles j’avais habité pendant mes voyages. En dedans, j’ai imprimé des photos des différents lieux sur les supports », explique Andréanne.
Les Îles-de-la-Madeleine, au Québec, les Rockies ou encore la vallée de l’Okanagan y figurent.
« Puis à l’intérieur, il y a des babioles que j’ai ramassées sur les différents lieux. C’est comme si j’amenais l’extérieur à l’intérieur », poursuit-elle.
Son autre grande passion et son inspiration sont ses amis, les personnes qui l’entourent et l’accompagnent dans ses aventures. Elle les représente dans ses œuvres de manière symbolique ou figurative, mais ne les oublie jamais.
« Je parle beaucoup de la communauté, ce lien qui reste, même quand on est plus ensemble. Maintenant, je me promène toute seule, mais dans ce temps-là, on voyageait en bande. C’était comme une colonie de vacances, mais vraiment dans des endroits perdus, des endroits où on devait survivre tous ensemble. Après ça, tu restes comme habitée par ces personnes-là. »
C’est ainsi que même ses œuvres aux apparences les plus abstraites ont une histoire bien particulière. Non, Andréanne ne laisse pas grand-chose au hasard.
Ne restait plus pour elle qu’à laisser l’inspiration la porter et définir le devenir de ses projets lors de son séjour dans la résidence artistique de KIAC.
Andréanne et Madeline Kloepper, également en résidence au KIAC, ont présenté leurs œuvres le 27 septembre au studio Macaulay House de Dawson.