Delphine Bouteiller
Le 21 mai dernier à Montréal, ce sont plus de quatre-vingts élèves francophones de 5e et 6e année, stylo à la main, qui s’appliquaient à l’écriture de la dictée Paul Gérin-Lajoie. Coralie Rossignol, finaliste régionale pour le Yukon, était fière de représenter le territoire pour ce grand événement qui rassemble chaque année quelque trois cent mille participants à travers le monde. Créée en 1991 au Canada par l’ancien ministre de l’Éducation du Québec, Paul Gérin-Lajoie et sa fondation éponyme, la dictée PGL est un projet éducatif majeur qui vise à sensibiliser les jeunes à des enjeux sociaux et culturels à travers le monde et à améliorer leur usage et maîtrise de la langue française.
Valorisation internationale de la langue française
Installée au Yukon avec sa famille depuis un peu moins d’un an, Coralie a tout de suite été accrochée par le projet dès son arrivée à l’École Émilie-Tremblay. « J’aime beaucoup écrire, ça me fait du bien. J’écris des histoires depuis la maternelle et j’ai toujours été encouragée par mes professeurs », déclare la jeune fille.

Coralie Rossignol et sa mère au retour de la Grande finale de la dictée PGL qui se tenait le 21 mai dernier à Montréal.
Photo : Delphine Bouteiller
Sélectionnée lors de la finale régionale qui rassemblait des élèves des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, du Manitoba et de la Saskatchewan, Coralie a donc pu participer à la Grande finale qui avait lieu à Montréal. « C’était impressionnant, il y avait une grande scène, un animateur et quatre-vingts candidats. Je ne savais pas que les parents nous regardaient et que c’était filmé pour la télévision », confie Coralie.
L’épreuve est divisée en plusieurs niveaux, pour les élèves en français langue première, d’une part, et pour les élèves en français langue seconde, d’autre part. Parmi les phrases de l’épreuve finale; « Pour célébrer l’imminente victoire et le retour des farouches conquérants, tous les convives trinquèrent en cœur pour ensuite avaler goulûment une lampée du liquide au relent exceptionnellement mielleux. »
Le concours rassemble des élèves canadiens, américains, sénégalais, marocains et algériens.
« C’est un grand honneur pour ceux qui se rendent jusqu’à la finale », indique Coralie qui est ravie d’avoir rencontré ces jeunes issus de différentes cultures.
Grâce à cette dictée, la fondation Paul Gérin-Lajoie récolte des fonds qui lui permettent de contribuer à l’éducation, à l’alphabétisation et à la formation professionnelle des jeunes dans les pays en développement.
Une jeune candidate bien préparée et soutenue
Coralie a une passion naturelle pour l’écriture. À 11 ans, elle écrit des histoires dans ces carnets. « J’ai commencé une histoire depuis quelques mois et ça va être comme un roman pour les jeunes », dit-elle en nous montrant son carnet bien rempli. Inscrite en 5e année, elle souhaite participer de nouveau l’année prochaine. « Ça me permet de voir comment je suis forte dans ma langue », explique-t-elle.
La jeune candidate reconnaît être extrêmement encouragée par ses parents, mais aussi par ses professeurs. L’École Émilie-Tremblay et la Commission scolaire francophone du Yukon ont contribué à rendre l’expérience possible pour Coralie. La famille a également récolté des fonds pour le voyage par l’organisation d’un concert maison et d’une collecte de fonds sur la plateforme GoFundMe.
Coralie ne s’est malheureusement pas placée sur le podium cette fois-ci. Bien qu’elle n’ait pas encore obtenu son classement officiel sur les quatre-vingts candidats, elle semble néanmoins ravie de son expérience et porte avec fierté sa médaille de finaliste.