Fraîchement débarqué à Whitehorse, Pierre-Michel Jean-Louis est un danseur de breakdance originaire de Montréal qui ne passe pas inaperçu – depuis sa performance lors de La Nocturne, on l’arrête sur la rue pour le féliciter. L’Aurore boréale l’a rencontré pour discuter de son parcours, de son implication auprès des jeunes et de ses projets.
Son parcours
À 31 ans, Pierre-Michel saisit toutes les occasions de vivre de nouvelles expériences qui se présentent à lui. Sa passion pour la danse l’a notamment amené à voyager en Chine, à Dubaï, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, aux États-Unis, au Mexique et un peu partout à travers le Canada. Il est actuellement travailleur social au Skookum Jim Friendship Centre, où il anime un programme itinérant qui permet aux jeunes de 12 à 18 ans de de s’exprimer à travers l’art, que ce soit le théâtre, la musique ou la danse, en plus d’enseigner le breakdance au studio Leaping Feats, à Riverdale.
Diplômé en sciences informatiques, il n’est pas un danseur-né. En fait, il a découvert sur le tard son intérêt pour la danse – à l’âge de 20 ans. « J’ai commencé à danser vieux. Je jouais au basketball et j’avais de la misère à entrer dans l’équipe collégiale. Ma sœur dansait le hip-hop, je l’ai vu exécuter un pas qui est tiré du breakdance et je me suis dit : moi aussi, je veux faire ça! », raconte-t-il.
Il est arrivé à Whitehorse en septembre dernier. « Chaque année, les troupes élites de Leaping Feats se déplacent pour aller acquérir plus de connaissances. J’ai organisé une petite compétition où les jeunes de Whitehorse ont rencontré ceux de Montréal. Ils se sont bien amusés pendant une semaine et demie. À leur retour, la directrice m’a contacté pour savoir si j’étais intéressé à venir donner des cours à Whitehorse. »
La Nocturne
Il a présenté sa performance intitulée « Changes » le 27 janvier dernier lors de l’événement La Nocturne. Près de 80 personnes ont eu la chance de le voir en action.
« Ce n’était pas la première fois que je dansais à l’extérieur, mais il faisait froid! Les gens ont eu l’air d’avoir beaucoup aimé. C’était spécial, c’était différent », raconte-t-il.
Pour sa première performance à Whitehorse, Pierre-Michel s’est inspiré de la différence entre les modes de vie montréalais et yukonnais dans la création de sa chorégraphie. « À Montréal, c’est une grande ville, tu as accès à tout ce que tu veux. Ici, c’est plus restreint. Le train de vie est différent. Je le vois à travers les gens, c’est vraiment plus relax. C’est ce que j’ai essayé de montrer avec la danse. »
La performance illustrait le changement à travers le tempo. « Ça commence avec quelque chose de rythmé au début (ça représente mon temps à Montréal), puis le rythme commence à se briser et à ralentir. Je prends vraiment le temps de décortiquer mes mouvements; c’est toujours le même style de danse, mais les choses ralentissent un peu et on prend le temps d’apprécier les détails », explique-t-il.
Ses projets
S’il n’est pas impossible que Pierre-Michel refasse une performance à Whitehorse, il cherche surtout des occasions pour ses jeunes étudiants de se produire sur scène. Il sera à Whitehorse jusqu’en juin, puis retournera à Montréal, où il aimerait ouvrir un centre communautaire pour les jeunes axé sur la culture hip-hop.