Un Laboratoire d’hiver rassemblera bientôt à Whitehorse des artistes du Yukon et du Québec pour une expérience collaborative.
« Une bulle de créativité »
Du 23 au 28 février, l’Association franco-yukonnaise (AFY) organise un Laboratoire d’hiver, invitant trois artistes franco-yukonnais à se plonger pendant six jours dans « une bulle de créativité » et à réaliser une œuvre artistique dans l’espace public. Ils seront guidés par l’expertise de Patsy Van Roost, artiste montréalaise spécialisée dans ce domaine. « Patsy pourra donner des conseils et de la formation. L’idée est qu’elle soit une source d’inspiration pour les artistes locaux participants », explique Delphine Bouteiller, agente de projet à l’AFY et responsable de la mise en place de ce Laboratoire d’hiver.
Cette aventure artistique se déroule en amont des Rendez-vous de la Francophonie (RVF). Les participants pourront réfléchir sur les pratiques de médiation culturelle, développer une idée et lui donner vie. « Soit les participants décident de créer un œuvre ensemble, soit chacun ira de son projet personnel », précise Delphine Bouteiller. L’œuvre ou les œuvres produites seront ainsi présentées à la suite de la résidence, pendant les RVF du 2 au 22 mars.
C’est une 2e édition. En effet, en janvier 2016, quatre artistes professionnelles dévoilaient leurs œuvres créées durant l’hiver. Cécile Girard, ioleda, Joe la Jolie et Karen Éloquin-Arseneau s’étaient alors plongées dans un travail d’introspection et d’interprétation des nuits les plus longues de l’année.
Une fée est invitée à Whitehorse
Les artistes franco-yukonnaises qui participeront à cette expérience hivernale, Cécile Girard, Marie- Hélène Comeau et Françoise La Roche auront une une fée comme mentor durant le Laboratoire d’hiver, celle du quartier du Mile End à Montréal. Patsy Van Roost est une artiste multidisciplinaire qui a développé une forme d’art public basé sur la participation des résidents et du voisinage de son quartier. Elle est surnommée « la fée du Mile End ».
Née en Belgique, l’artiste a immigré au Canada en 1981. Après un baccalauréat en arts plastiques à l’Université Concordia en 1994 et en 2010, un diplôme d’études supérieures spécialisées en design d’événements à l’Université du Québec à Montréal, Patsy Van Roost s’investit dans l’espace public pour créer des dispositifs d’interaction et de rencontre.
Focus sur l’art urbain
L’art urbain, ou street art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue ou dans des endroits publics, et englobe diverses techniques telles que le graffiti sur mur, la réclame, le pochoir, la mosaïque, l’autocollant, ou encore l’affichage, voire le tricot-graffiti (yarn bombing), et d’autres installations. C’est principalement un art éphémère vu par un large public.
Il existe depuis les années 1960 une prise en compte de l’environnement urbain dans la création contemporaine. Allan Kaprow, un des premiers artistes à utiliser les installations, écrit que « L’art s’est déplacé de l’objet spécialisé en galerie vers l’environnement urbain réel. »
On pourrait ainsi dire que l’art reprend sa place dans l’environnement de l’homme, comme cela a été le cas pendant longtemps (La Grotte de Lascaux il y a 17 000 ans), et sort des musées où il a parfois été considéré comme enfermé et inaccessible à une partie de la société.