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le Mercredi 15 mars 2017 14:49 Art et culture

À la rencontre des faiseurs de rêves

Shaoyu Xu pose avec l’équipe chinoise derrière leur sculpture. Photo: Pan Yi
Shaoyu Xu pose avec l’équipe chinoise derrière leur sculpture. Photo: Pan Yi

La compétition internationale de sculptures sur neige de Whitehorse récompense en première place l’Autriche, puis l’Alaska, et en troisième place, l’Espagne. Retour sur une édition pleine d’émotions.

Shaoyu Xu pose avec l’équipe chinoise derrière leur sculpture. Photo: Pan Yi

Shaoyu Xu pose avec l’équipe chinoise derrière leur sculpture. Photo: Pan Yi

Donald Watt, l’homme des neiges

Si vous dites les mots « sculpture sur neige » à Whitehorse, tout le monde vous répond « Donald Watt »!

« La compétition a débuté il y a quatorze ans avec seulement trois équipes, dont bien sûr, une équipe du Yukon et aussi une équipe de l’Alaska, ce qui rendait la compétition internationale, donnée très importante pour les demandes de subventions », explique l’un des fondateurs et pilier de cet événement. Donald a un bagage de quatre ans d’études en art et sculpture à l’Université du Manitoba, et il est venu s’installer au Yukon en 1980.

Chaque année, Donald invite des équipes du monde entier à participer à la compétition. Il s’agit d’un mélange d’équipes qui sont venues l’année précédente et de nouvelles, afin d’assurer un roulement au fil des années. Il prend un soin particulier à recevoir toutes les équipes comme il se doit, et s’assure que leur voyage et tous leurs frais sont payés. Car dans la plupart des compétitions internationales, les sculpteurs sur neige payent de leur propre poche pour créer une œuvre d’art qu’ils offrent au public. Donald Watt fait de la compétition à Whitehorse l’une des plus accueillantes au monde pour les artistes venus des quatre coins de la planète.

Une compétition en deuil cette année

« J’essaye toujours de rassembler dix équipes. Parfois, les subventions ne le permettent pas, et dans ce cas-là, nous avons neuf équipes. Cette année, nous avons eu les dix équipes, mais l’équipe Yukon a décidé de se retirer de la compétition », explique l’un des fondateurs du Whitehorse International Snow Sculpture Challenge. En effet, l’équipe Yukon a souhaité créer une œuvre hors concours en la mémoire de Michael Lane, le cofondateur de la compétition avec Donald Watt. Michael Lane est décédé quelques semaines seulement avant le coup d’envoi de l’édition 2017. Une absence dans les cœurs de tous les membres de la communauté des sculpteurs sur neige, et bien au-delà des frontières. Il était un homme très apprécié, talentueux et plein d’humour. Pendant des décennies, les deux hommes ont voyagé et sculpté à travers le monde. Donald Watt se rappelle : « Il pelletait la neige, il arrondissait ou coupait les coins, et nous l’aidions à faire des retouches ici et là. Et de temps en temps, il souriait et disait : “Don, c’est le plus grand jour de ma vie!” »

La belle histoire de Shaoyu Xu

Une jeune femme d’origine chinoise, qui habite la ville de Québec depuis six ans et travaille au théâtre Le Trident, accompagnait l’équipe des sculpteurs venue de Chine. Cette dame parle le français et l’anglais parfaitement. Une belle histoire!

Lors de la compétition de sculptures sur neige de la ville de Québec l’année dernière, Shaoyu a rencontré Donald. Celui-ci l’a invitée à venir à Whitehorse pour faire la coordination et faciliter la communication entre l’équipe chinoise et les organisateurs de la compétition. En plus de la barrière de la langue, le mandarin n’étant pas une langue très parlée à Whitehorse, il y avait également un choc culturel pour l’équipe venue de Chine. « L’équipe chinoise ne connaissait pas Whitehorse. C’était une expérience toute nouvelle pour la plupart des membres. Ils pensaient que c’était un pays 100 % anglophone et ils ne s’attendaient pas à voir d’une part tant de personnes des Premières nations, ce qui les a rendus très curieux de l’histoire de la région, et d’autre part, une communauté francophone si présente », explique Shaoyu.

La jeune femme confie qu’elle espère revenir l’année prochaine, car il y avait tellement de monde à la cabane à sucre qu’elle n’a pas pu essayer la fameuse tire d’érable.