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le Vendredi 3 février 2017 15:58 Art et culture

Un livre sur le Yukon traduit par une Yukonnaise

Catherine Huot était la personne toute désignée pour traduire l’œuvre de Charlotte Gray. C’est très important de connaître le contexte du livre et d’être à l’aise avec le sujet. Photo: Françoise La Roche
Catherine Huot était la personne toute désignée pour traduire l’œuvre de Charlotte Gray. C’est très important de connaître le contexte du livre et d’être à l’aise avec le sujet. Photo: Françoise La Roche

Orpailleurs Faire fortune au Klondike de Charlotte Gray est, selon l’auteure, le livre le plus ambitieux qu’elle a écrit jusqu’à maintenant. Elle y décrit comment, entre 1896 et 1899, des milliers de personnes ont bravé les éléments et entrepris un épuisant voyage en région sauvage, appâtées par l’or et l’espoir de devenir riches.

Catherine Huot était la personne toute désignée pour traduire l’œuvre de Charlotte Gray. C’est très important de connaître le contexte du livre et d’être à l’aise avec le sujet. Photo: Françoise La Roche

Catherine Huot était la personne toute désignée pour traduire l’œuvre de Charlotte Gray. C’est très important de connaître le contexte du livre et d’être à l’aise avec le sujet. Photo: Françoise La Roche

Ce n’est pas le premier livre écrit sur le sujet. Ce qu’il y a de particulier avec celui-ci, c’est qu’on raconte l’histoire à travers la vie de six personnages qui ont vraiment existé : un chercheur d’or, William Haskell; un bon prêtre, le père Judge; une femme d’affaires avisée, Belinda Mulroney; un jeune écrivain, Jack London; une journaliste déterminée, Flora Shaw, et un Mountie très discipliné, Sam Steele.

Charlotte Gray est une historienne canadienne et son travail se base sur la recherche. Ce n’est pas une œuvre de fiction. Même les dialogues sont réels puisqu’ils proviennent des autobiographies des personnages ou de leurs journaux intimes. Mais l’histoire se lit comme un roman. D’ailleurs, on en a tiré la série télévisée Klondike diffusée sur US Discovery Channel’s en 2014.

Traduction 100 % yukonnaise

Ce qui rend ce livre encore plus particulier, c’est que la traduction française a été effectuée par la Yukonnaise, Catherine Huot, qui habite le Yukon depuis douze ans.

À l’origine, cette traduction s’insérait dans son projet de maîtrise qu’elle a entreprise au Québec en 2013-2014. « Je devais traduire les premiers chapitres seulement. Je trouvais cela le fun et je me suis dit, pourquoi ne pas traduire le livre au complet et voir si ça pourrait intéresser un éditeur », relate Catherine Huot.

Après avoir contacté l’auteure et lui avoir fait part de son intérêt, elle a été dirigée vers son agent. Elle a appris que le livre avait déjà été soumis à différentes maisons d’édition pour traduction et les Presses de l’Université Laval (PUL) avaient manifesté leur intérêt. Elle a communiqué avec les PUL qui lui ont donné leur aval immédiatement.

C’est en avril 2016 qu’elle a remis la version française du livre, après dix-huit mois de labeur. Catherine travaillait à plein temps et a consacré ses soirs et fins de semaine à ce projet.

Méthode de travail

Avant de commencer la traduction, Catherine Huot a relu le livre quelques fois. Au fil des lectures, elle notait quelques mots qui lui poseraient problème. Dans ce cas-ci, c’était surtout ceux relatifs à la terminologie minière. Ce n’était pas forcément la même terminologie qu’aujourd’hui parce que les choses ne se faisaient pas pareillement à l’époque. « Ça a demandé énormément de recherche. »

Entre autres, elle a consulté la Bibliothèque nationale de France. Nombre d’ouvrages ont été publiés à l’époque par des Français qui avaient participé à la Ruée vers l’or. C’est ainsi que le mot sluice box par exemple était traduit par boîte à laver, boîte de lavage, rampe de lavage. « Le gros travail de départ consiste à établir quels termes on va utiliser », nous confie Catherine.

Mme Huot explique que certains traducteurs se préoccupent plus du texte source et d’autres du texte cible. Ils vont prendre des libertés sur le plan du texte source pour que ça soit joli, que ça se lise bien. Des traducteurs vont transmettre leur propre style.

« Moi, mon approche [de traduction] était vraiment de respecter le style de l’auteure qui ne renfermait pas de poésie. Charlotte Gray est historienne et son travail en est un de recherche. Il y avait beaucoup de rigueur dans sa recherche et je voulais la respecter. Je voulais que la terminologie soit exacte, que les choses soient claires. Je ne cherchais pas vraiment à mettre un style particulier. »

Orpailleurs Faire fortune au Klondike, Charlotte Gray, traduit par Catherine Huot, Presses de l’Université Laval, Québec, 2016, 431 p.