La célébration du 16e anniversaire du jumelage Whitehorse-Lancieux a eu lieu le 17 septembre à Whitehorse, fruit de la collaboration de la Ville de Whitehorse et de l’Association franco-yukonnaise. Cette année, le budget réduit de l’événement a commandé une réception plus modeste et n’a pas permis de convier la population à se joindre aux dignitaires. Un lunch était offert au Centre de la francophonie regroupant les gens de la délégation de Lancieux et quelques personnes de la communauté triées sur le volet. Toutefois, le public a été invité à les rencontrer lors du Café-rencontre.

En attendant la publication de la suite de La Vie aventureuse de Robert W. Service, l’auteure Charlotte Service-Longépé a proposé le tome 1 et a participé à une séance de signature. Photo: Françoise La Roche
La délégation comptait huit membres, dont Charlotte Service-Longépé, arrière-petite-fille de Robert Service. Il y avait tout un programme pour les Lancieutins : un voyage sur le train de la White Pass & Yukon Route, visite de Skagway, Haines, Tok, Dawson et Kluane.
Yann Herry, représentant yukonnais du jumelage Lancieux- Whitehorse, a accompagné le groupe durant les quinze jours de leur séjour. « Ce travail [de promotion] est autant pour les anglophones que pour les francophones. C’est pour toute la communauté. Le lien qui a été fait en l’an 2000 était basé là-dessus. Quel était le lien qui pouvait rapprocher les deux communautés et c’était Robert Service qui a vécu au Yukon et en France. »
Impressions yukonnaises
Selon Marie Conan, présidente de l’association Rivages de Lancieux et représentante française du jumelage : « Les gens du Yukon sont très différents. Ils sont très accueillants, ils ont des expériences extraordinaires. Il y a plus de liens entre les personnes et je trouve qu’ici, les valeurs sont plus fortes. »
Pour sa part, Charlotte Service- Longépé rapportera dans ses souvenirs de sa première visite au Yukon : « Beaucoup de photos et un sentiment de grande liberté, de beauté, de pureté. L’image d’un pays qui a été préservé des hommes, des guerres, de la civilisation, des grands immeubles. »
La biographie du barde
Madame Service-Longépé a déjà publié le tome 1 de La Vie aventureuse de Robert W. Service, première biographie en français du poète. Sa seule inspiration émergeait de ses poèmes puisqu’elle n’avait jamais mis les pieds au territoire. Pour transcrire des poèmes dans une narration dans le texte, elle dit « s’être laissé guider par lui. C’est lui l’auteur dans le fond ». Elle ajoute : « Dans un sens, j’ai l’impression d’être déjà venue parce que j’ai tellement lu et écrit sur ce pays. Dans la cabine [de Robert Service à Dawson], je me sentais chez moi, c’était familier. Je savais où se trouvaient le lit, le téléphone… »
Les lecteurs du tome 1 de la biographie de Robert Service attendent le second avec impatience. Interrogée sur l’avancement de l’écriture, Charlotte répond : « J’en ai écrit le tiers. J’ai des recherches en cours pour la suite. C’est plus long que jele pensais, peut-être parce que je traite de la Première Guerre mondiale. Il faut que je me colle aux faits historiques et aux déplacements de Robert, et il n’a pas toujours laissé des traces. »
Le poète avait très peur d’être oublié. À la fin de sa vie, il se disait que dans dix ans, plus personne ne parlerait de lui.
Pourtant, sa mémoire se perpétue partout au Yukon. Il y a même un timbre représentant la crémation de Sam MacGee, l’un des célèbres poèmes du barde du Yukon. D’ailleurs, la mère de Charlotte (la petite-fille de Robert Service) était venue au Yukon en 1976 dans le cadre des commémorations pour le timbre Robert Service.